Published online by Cambridge University Press: 10 July 2018
This article examines the historical as well as contemporary significance of South Africa’s 1913 ban on the recruitment of migrant workers from areas north of latitude 22 degrees south. This ill-conceived policy not only criminalized the employment of so-called “tropical natives” in South Africa but also triggered contestations, fueling illegal migration from the restricted areas. By 1933, when the ban was lifted, illegal migration from Zimbabwe (then Southern Rhodesia) had become a major site of contestations among policymakers, labor agents, business owners, and migrant workers in South Africa. While the dominant narrative in Southern Africa holds that illegal migration only became an issue of concern after the end of apartheid rule, this phenomenon has a much longer history in the subregion. Identifying factors that push people to move from one country to another and those that force or encourage travelers to cross international boundaries without following official channels facilitates the understanding of the complexities involved in cases of illegal migration wherever this practice exists. While low wages and other sources of insecurity in colonial Zimbabwe may indeed have compelled many people to consider moving to South Africa, such factors did not cause migrants to use unofficial channels in crossing the border. Rather, South Africa’s ban imposed numerous barriers, rendering it difficult for those seeking work to cross between the two countries through legal and/or formal channels.
Cet article étudie l’importance historique et contemporaine de l’interdiction de l’Afrique du Sud, en 1913, du recrutement de travailleurs migrants en provenance de régions situées au nord du 22 e degré de latitude sud. Cette politique mal conçue a non seulement criminalisé l’emploi des soi-disant « indigènes tropicaux » en Afrique du Sud, mais a également déclenché des conflits alimentant l’immigration clandestine depuis les zones d’accès restreint. En 1933, lorsque l’interdiction a été levée, l’immigration clandestine du Zimbabwe (alors la Rhodésie du Sud) devint un site important de conflits parmi les employeurs, les agents syndicaux, les propriétaires d’entreprises et les travailleurs immigrants en Afrique du Sud. Alors que le discours dominant en Afrique du Sud soutient que l’immigration clandestine ne soit pas devenu un sujet de préoccupation qu’après la fin du régime de l’apartheid, ce phénomène a une histoire beaucoup plus longue dans les sous-régions. Identifier les facteurs qui poussent les individus à se déplacer d’un pays à un autre et ceux qui forcent ou incitent les migrants à traverser les frontières internationales sans suivre les voies officielles, permet de comprendre la complexité impliquée dans les affaires de l’immigration clandestine et dans les endroits où cette pratique existe. Alors que les bas salaires et autres sources d’insécurité du Zimbabwe colonial peuvent en effet avoir contraint beaucoup d’individu à envisager d’adopter l’Afrique du Sud, ces facteurs n’ont pas encouragé les immigrants à utiliser les voies officielles pour franchir la frontière. Plutôt, l’interdiction imposée par l’Afrique du Sud a créée de nombreux obstacles et a rendu difficile, pour les chercheurs d’emploi, la traversée entre les deux pays par voies juridiques ou formelles.