Les auteurs ont fait passer un questionnaire de personnalité (l'IP9/D) à 187 sujets, 30 d’entre eux y présentaient une tendance pathologique dans au moins une des dix échelles. Mélangés à 30 autres sujets sains, ils ont alors été revus en entretien individuel afin d'y mettre en évidence d’éventuels diagnostics de troubles de la personnalité (personnalités pathologiques) selon les critères du DSM III. Seuls les sujets pathologiques selon l'IP9/D reçurent un diagnostic de personnalité pathologique d’après le DSM III. Une analyse factorielle des correspondances multiples éclairée d’une classification ascendante hiérarchique a confirmé statistiquement et d’une manière générale que ce qui est mesuré par l'un, l'est aussi par l'autre. Ainsi les sujets étiquetés «personnalité atypique, mixte ou autre» (301.89) correspondaient à ceux qui présentaient une tendance pathologique en «Anxiété et/ou Dépression» (IP9/D). L’IP9/D explore la tendance à la «schizoïdie” qui est très proche, en fait, de la personnalité schizotypique du DSM III. Les personnalités histrionique et borderline du DSM III sont très proches des tendances psychopathiques de l’IP9/D ; de même la tendance à l’hystéroïdie de l’IP9/D s’agrège rapidement avec la personnalité antisociale du DSM III, ce qui confirme un certain nombre de constatations cliniques. Si, en dépit d’une certaine dispersion, la même observation peut être faite en ce qui concerne l’échelle obsessionnelle de l’IP9/D et la personnalité compulsive du DSM III, certains liens paraissent moins évidents compte tenu du fait que la population étudiée est quantitativement faible. Cependant, il y a concordance entre les deux techniques : la passation d’un questionnaire de personnalité et les entretiens cliniques. Toutefois, il faut se garder de conclure hâtivement et abusivement qu’un questionnaire peut remplacer un entretien clinique.