In the sixteenth and seventeenth centuries, aristocratic daughters inherited fiefs in the absence of a male heir. Over the course of the seventeenth century, however, royal decisions and jurisprudence increasingly limited this possibility, imposing masculinity as the primary—though not exclusive—criteria for inheritance. This article explores the legal debates that accompanied this evolution, highlighting a number of changes within the French nobility of this period that reveal a new conception of gender relations. The growing importance of the notion of service, changes to the procedure for proving one’s nobility, and the desire for greater exclusivity within the nobility all reveal how gender was no longer defined in relation to the place and role each individual occupied within the ancestral line or family. Instead, gender assumed an unchanging identity, which, much like nobility itself, was considered inherent to the individual.

Aux XVIe et XVIIe siècles, les filles de la noblesse française sont appelées à succéder au fief à défaut d’héritier mâle. Au cours du XVIIe siècle, des décisions royales ainsi que la jurisprudence ont tendu à limiter cette possibilité, le critère de masculinité s’imposant, sans toutefois qu’il devienne jamais exclusif. L’examen des débats juridiques qui ont accompagné cette évolution permet de mettre en évidence certaines des mutations idéologiques qu’a connues la noblesse française durant cette période. La montée en puissance de la notion de service, les changements intervenus dans l’administration des preuves de noblesse, l’aspiration à une certaine fermeture de l’ordre sont liés à une conception nouvelle du genre, défini non plus en référence à la place et au rôle que chacun occupe dans la lignée et la fratrie, mais à une identité immuable, définie pour sa part comme une qualité inhérente à la personne, de même que l’est la noblesse elle-même.