From the time of the Spanish invasion, in the Andean world as in Mexico, a mere handful of conquistadores came to impose their domination upon the indigent masses. One cannot, therefore, begin by speaking of minorities nor of the marginalization of Amerindian populations, even when these decrease dramatically following the demographic catastrophe of the sixteenth century, for in spite of this they remain significantly more numerous than the Spanish. Yet it is true that the term Indian appears, from its origins even, as a derogatory term (see the flood of contemporary literature on savages, idolaters, and so forth) and that it is in fact applied even now in countries such as Peru and Bolivia, where the autochthonous substratum survives in many regions, to the populations least integrated into national life, who might be considered, in this sense, as “marginal.” What, then, has taken place during these last five centuries?

Il y a maintenant presque quarante ans, sous la direction de Pierre Nora et de Jacques Le Goff, des historiens se posaient la question en ouvrant des pistes qui refltaient ltat de la discipline dans notre pays 1. On aurait aujourdhui envie de relancer le dbat en le reformulant : quest-ce que « faire de lhistoire » dans un monde soumis une globalisation chaque jour plus envahissante ? On peut discuter perte de vue des vertus respectives de la world history, de la global history, des connected histories ou encore des histoires croises. La rflexion historiographique nest jamais superflue, sauf quand elle finit par prendre le pas sur la production historique elle-mme. Avouons quen France, dans la dernire dcennie, on sest davantage interrog sur les origines, les caractristiques, les apports et les impasses de ces courants quon a produit doeuvres qui en seraient le prolongement ou qui leur rpondraient. Il est en effet plus difficile de lancer des chantiers que de dresser des inventaires critiques.

Starting from an analysis of the recent film The Matrix, and emphasizing its millenarian and messianic components, the article goes on to consider the importance of millenarian and messianic movements in the Old World (especially Spain and Portugal) and the New world (especially Mexico, Peru and Brazil) in the 16th century, noting Tommaso Campanella's expectation of an imminent world monarchy. The conclusion is that these movements offered a privileged space for different religions to interact and to mix.

Faire le point sur l’histoire des populations indiennes de la Méso-Amérique des origines à nos jours n’est guère une entreprise aisée. C’est pourtant l’objectif que se sont fixé les deux gros volumes que viennent de publier les presses de Cambridge sous la direction de Richard E. W. Adams et Murdo J. MacLeod. Ils rendent compte d’une production considérable et offrent au lecteur des clés pour s’orienter dans l’histoire du Mexique et d’une vaste portion de l’Amérique centrale.

Comment échapper aux héritages des historiographies nationales et aux reproches d’européocentrisme? L’exploration des mondes de la Monarqu´ıa católica — l’ensemble des royaumes placés sous le sceptre des Habsbourg d’Espagne de 1580 à 1640 — peut éclairer les interactions qui s’amorcent alors entre les différentes « parties du globe ». Une série de paramètres semble définir cette aire au sein de laquelle « local » et « global » s’articulent de multiples façons. Les sociétés de la Monarchie catholique ont également en commun d’être des mondes mêlés, souvent fortement métissés et soumis à une même domination politique. Tels sont les premiers jalons d’une enquête qui envisage d’approfondir les rapports du métissage et du politique dans un cadre transcontinental où s’ébauche une première globalisation.