En cas d'accidents nucléaires, les iodes radioactifs, dont l'iode 131, peuvent être
rejetés dans l'atmosphère. Par mesure de sécurité, une instruction du Premier ministre
de 1997 ordonne la distribution préventive des comprimés d'iode stable (KI) aux
populations voisines des installations nucléaires afin que celle-ci soit déjà effective
en situation accidentelle. Auparavant, les comprimés étaient stockés par Électricité de
France (EDF) et mis à disposition des pouvoirs publics. Les comprimés distribués en 1997
arrivant à leur date de péremption, EDF a dû mettre en place cette année une nouvelle
campagne de distribution dans un rayon de dix kilomètres autour de ses 20 sites en
fonctionnement correspondant à 58 réacteurs nucléaires. Lors des réunions d'information,
les questions sur l'efficacité de cette mesure de protection, la nature et la fréquence
des éventuels effets secondaires tout en mesurant sa durée d'action selon les conditions
d'administration, ont été abordés. Une étude bibliographique sur la cinétique de
l'iode dans l'organisme humain a permis d'établir indications et mode d'emploi.
L'efficacité du blocage de l'incorporation d'iode radioactif dans la thyroïde et la
survenue d'un dysfonctionnement thyroïdien dépendent de facteurs externes
(apports alimentaires d'iode) et individuels (état fonctionnel de la thyroïde,
âge du sujet...). Si l'exposition à l'iode radioactif devait durer plusieurs
jours, et dans l'objectif d'une protection maximale, l'éventualité d'une deuxième
prise d'iode stable pourrait se poser. Ce travail présente l'impact des campagnes
d'information (1997 et 2000) et de mise à disposition des populations des comprimés
d'iode stable, l'implication des populations, et les réactions des
professionnels de santé.