Les historiens de l'Extrême-Orient portent depuis quelques années un grand intérêt au XVIIe siècle, période de transition riche en événements qui ont eu de grandes conséquences et de profonds retentissements psychologiques. Au Japon, le morcellement politique disparaît au profit de la centralisation des Tokugawa et la fermeture à peu près totale du pays à partir de 1638 met un terme à l'expansion maritime de la seconde moitié du XVIe siècle et des premières années du XVIIe. En Chine, l'isolement du pouvoir central, l'affrontement désespéré du parti des honnêtes gens (le Donglin) contre la domination des eunuques, la corruption, l'incapacité du gouvernement, l'épuisement des finances publiques et les grandes insurrections des années 1628-1644 aboutissent à la prise de Pékin par les armées de Li Zicheng, cependant que s'est constitué dans le Nord-Est, depuis le début du siècle, le pouvoir sino-mandchou qui allait s'installer en Chine et s'y maintenir jusqu'en 1911.