L'exposition aux rayonnements ionisants de la population française est due en
majeure partie à la radioactivité naturelle (radon, irradiations externes d'origine
tellurique et cosmique, ingestion d'eau et d'aliments). Dans un contexte
épidémiologique, il est nécessaire d'estimer au mieux l'exposition de la population
afin de pouvoir l'étudier conjointement à des indicateurs sanitaires. Dans cet
objectif, des indicateurs d'exposition doivent être créés en prenant en compte
les mesures environnementales et en contrôlant les facteurs de variabilité
(caractéristiques de l'habitat, variations saisonnières, densité de population). La
distribution des expositions doit également pouvoir être étudiée à différents niveaux
géographiques (département, zone d'emploi). Le présent travail constitue une mise
à jour de l'estimation de l'exposition de la population française à la radioactivité
naturelle. Les indicateurs d'exposition au radon domestique reposent sur les
concentrations mesurées, corrigées pour la saison et les caractéristiques d'habitat
(variation départementale : 19–297 Bq/m3). Les indicateurs d'exposition au
rayonnement gamma d'origine tellurique reposent sur les débits de dose mesurés,
redressés sur le type d'habitat (22–95 nSv/h). L'exposition aux rayonnements
cosmiques est évaluée à partir de l'altitude et pondérée sur la densité de population
(0,27–0,38 mSv/an). La dose efficace annuelle due à ces trois composantes est estimée
à 2,2 mSv.