Les activités humaines, à l'origine de la disparition de nombreuses zones humides naturelles, permettent la création de milieuxaquatiques artificiels comme les lacs de barrage, les rizières ou les gravières. Dans la région Midi-Pyrénées, la création de plusen plus importante de gravières a permis l'installation et la nidification de plusieurs espèces d'oiseaux d'eau dont le Grèbe huppé(Podiceps cristatus L.). Cependant, après une phase de colonisation rapide, les effectifs stagnent à un niveau assez faible. Uneétude des populations de Grèbe huppé a été réalisée pendant deux ans sur deux sites distincts de la plaine alluviale de la Garonne.L'analyse de la distribution des oiseaux en fonction des paramètres du milieu et au cours du temps a permis de mettre en évidenceles facteurs qui régissent le stationnement des grèbes. En période de nidification, la présence d'îles et de végétation aquatiqueet riveraine sont des éléments très favorables. Les zones de pleine eau, en milieu suffisamment ouvert, sont aussi des lieuxd'accueil favorables, notamment en période de mue. Un dérangement humain trop important est toujours préjudiciable. Dans desplans d'aménagement et de gestion des zones humides, la prise en compte de ces informations permettra une meilleure colonisationde ces milieux par les oiseaux.

L'évolution de la structure du peuplement zooplanctonique du lac de Pareloup (Aveyron, France) ainsi que la composition biochimique du plancton, ont été suivies au cours de deux années : en 1993, lors de la vidange progressive de cette retenue et en 1994, durant la phase de recolonisation du milieu. Les Crustacés planctoniques sont essentiellement représentés par Daphnia longispina, Ceriodaphnia quadrangula, Bosmina longirostris, Cyclops vicinus vicinus, Acanthocyclops robustus et Eudiaptomus vulgaris. Les Cladocères dominent le peuplement durant l'hiver et le début du printemps 1993. En 1994, leur développement est maximal en mai puis ils restent proportionnellement bien représentés en été. Les Cyclopides constituent la majeure partie de la communauté en juin 1993 et durant le début de la phase de recolonisation (automne 1993 - hiver 1994). La densité moyenne maximale des Crustacés (67 ind./litre) est observée en octobre 1993 juste après la remise en eau. L'impact potentiel du zooplancton sur la communauté phytoplanctonique révèle le rôle prépondérant des petits brouteurs de janvier à juin 1993. En revanche, ce sont les grands brouteurs avec en moyenne 67 % du volume potentiel d'eau filtrée, qui constituent d'octobre 1993 à juin 1994, les principaux régulateurs de la population algale. La biomasse moyenne au printemps 1993 est de 59 µg PS/litre, celle enregistrée pour la même saison en 1994 est de 103 µg PS/litre. Une augmentation significative des teneurs en lipides et protéines est notée dans le plancton en 1994. La diminution du contrôle exercé par les poissons planctonophages éliminés lors de la vidange (80 tonnes) explique les variations de la structure et de la composition biochimique du peuplement planctonique.

L'examen macroscopique, histologique et cytologique des ovaires de Barbus holotaenia adultes récoltés dans le bassin de la Luki entre juillet 1986 et septembre 1988 a permis de décrire six stades de développement des ovaires et sept stades au niveau des ovocytes et des follicules. Quelques conclusions biologiques et écologiques sont tirées de ces différentes observations. La fécondité individuelle partielle est comprise entre 0,005 et 0,018 ovocytes par kg de la masse du poisson.

Les études menées au cours de quatre années sur la composition corporelle de la perche (Perca fluviatilis, L.) et du gardon (Rutilus rutilus, L.) de la retenue de Pareloup ont révélé certaines années, pendant la période estivale et essentiellement chez la perche, une diminution des lipides somatiques accompagnée soit d'un ralentissement soit d'un arrêt de l'accrétion protéique. En fin d'automne, on a pu observer une croissance compensatrice chez les animaux qui auraient subi des conditions nutritionnelles défavorables en été.La composition biochimique du plancton au cours du cycle saisonnier montre que la valeur nutritive du phytoplancton et du zooplancton est maximale en été. Par contre, on a observé une diminution de la quantité disponible au cours de l'automne, ce qui implique un élargissement du spectre alimentaire des deux espèces. La variabilité interannuelle de la structure du peuplement et de la biomasse planctonique disponible en été pourrait expliquer l'utilisation des réserves énergétiques chez les poissons à cette saison.

Les préférences alimentaires des gardons du lac de Pareloup ont été mises en évidence par l'analyse de leurs contenus intestinaux de janvier à juillet 1990. Les spectres alimentaires ont été établis grâce à l'indice de poids qui a permis de visualiser une hiérarchie des proies en fonction de la classe de taille et de la saison. Ces spectres montrent que les gardons de 10 à 21 cm ont une alimentation à base de détritus et de zooplancton alors que les individus plus âgés sont détritivores.Il existe une variation saisonnière du régime des gardons : les détritus dominent en hiver ; ils sont progressivementremplacés par le zooplancton (Cladocères) et, en quantité moindre, par les macroinvertébrés (Chironomidae) à partirde mars.Le phytoplancton (Diatomophycées) est ingéré en grande quantité, mais sa contribution pondérale est toujours faible.Les gardons de Pareloup se nourrissent activement pendant toute la période d'étude et de façon assez opportuniste.

L'étude histologique des coupes des rayons osseux des nageoires pectorales de Clarias gariepinus pêchés entre décembre 1985 et février 1986 dans le bassin de la Luki (Zaïre) a montré que ces organes possèdent des marques cycliques pouvant être reconnues et envisagées comme critères d'âge.Ces deux types de marques, probablement synchronisées avec l'alternance saison sèche/saison des pluies, sont bienindividualisées : zone de croissance active (Z) et des lots de lignes d'arrêt de croissance (LAC).

Des expérimentations de terrain en parcelles limitées ont permis, à partir de piégeages d'adultes, d'évaluer l'impactde huit insecticides sur des populations larvaires composées de 82 % de Chironomus salinarius, de 12 % de Chironomushalophilus et de Chironomus plumosus et 6 % d'autres espèces non identifées. Le diflubenzuron et les toxines de Bacillus thuringiensis H 14 et Bacillus sphaericus n'ont pas d'effet marqué aux doses détruisant les larves de moustiques. A ces mêmes doses, le fénitrothion, le téméphos et la deltaméthrine limitent fortement l'émergence. Le chlorpyrifos et le S 31183 (juvénoïde Sumitomo) sont très toxiques.

L'établissement du bilan des entrées et sorties de nitrates dans quelques lacs de gravières ainsi que la mesure directe de la dénitrification par émission de N2O (méthode à l'acétylène) ont permis d'évaluer l'activité dépolluante de ces lacs vis-à-vis de la nappe phréatique de la Garonne.L'activité dénitrifiante la plus élevée a été mesurée dans un lac ancien, non colmaté, artificiellement eutrophisé. Par contre, les gravières anciennes colmatées sont sans effet.Des surfaces considérables de plan d'eau sont nécessaires afin d'épurer des débits suffisants en vue de l'alimentation des captages d'eau potable.

A partir de données physico-chimiques acquises sur le cours supérieur de l'Aveyron (octobre 79 à septembre 80), la nature des apports en nutrients azotés et phosphorés, leur localisation et le rôle auto-épurateur de certains tronçons sont mis en évidence.

La stabilité thermique (12,6 °C) et le renouvellement permanent des eaux des laurons sous un climat méditerranéen permet l'installation d'une faune originale. Par rapport aux communautés palustres voisines on note l'apparition d'espèces sténothermes d'eau froide ayant une répartition boréoalpine et rhéobionte (crénon → rhithron → potamon) dont les plus typiques sont : Pseudamnicola lanceolata et P. anatina (Mollusques), Atractides prosiliens (Hydracariens), Gymno-metriocnemus brumalis, Orthocladius rubicundus, Pseudorthocladius curtistylus (Chironomides), Athripsodes dissimilis (Trichoptère).

1) Le bassin versant du Lot (11 840 km2) comprend trois parties aux substratums tour à tour siliceux, calcaire et alluvial, se succédant de l'amont vers l'aval.

2) La population (31 hab./km2) est en majorité rurale. Des zones incultes occupent de vastes territoires dans les parties supérieure et moyenne du bassin versant.

3) Un rythme annuel très prononcé caractérise le régime naturel du Lot. L'écoulement naturel correspond à 46 % des précipitations tombées sur le bassin. Dans les parties moyenne et inférieure, une évapotranspiration importante épuise les réserves hydriques du sol pendant l'été. Divers prélèvements aggravent la sévérité des débits d'étiage.

4) Une année sur deux en moyenne, l'exploitation des grands barrages de l'amont réduit, sur une base mensuelle, de 5 à 46 % les débits d'étiage réels par rapport aux débits naturels. Les débits instantanés subissent d'importantes fluctuations.

5) Un modèle des écoulements permet de déterminer la vitesse moyenne, le temps de renouvellement et le temps de propagation des ondes de débit pour la zone canalisée du Lot (250 km).

La minéralisation des eaux de la rivière Lot augmente de l'amont vers l'aval ; ses variations sont essentiellement déterminées par les fluctuations de débit de l'affluent principal (la Truyère) moins minéralisé. Les teneurs en sels nutritifs (azote, phosphore, silice) évoluent selon un cycle saisonnier parallèlement au développement des algues planctoniques. Le transport chimique, faible dans la partie haute, augmente dans la zone aval du bassin versant où se concentrent les activités agricoles. Les caractéristiques chimiques témoignent cependant d'une influence humaine relativement modérée sur l'ensemble du cours.

Les perturbations provoquées par la construction de grands réservoirs sur le Haut Lot et la Truyère ont modifié la répartition des principales espèces de poissons, notamment dans la zone à barbeaux. Cependant, le schéma piscicole de la rivière reste classique et, pour l'aval, caractéristique d'une rivière de plaine très poissonneuse.

Un catalogue de 83 espèces de Chironomides récoltées en Camargue est présenté.

Pour chaque espèce sont indiqués :

- la période d'émergence des imagos ;

- l'abondance relative au sein de la famille et de la sous-famille à partir des piégeages d'imagos ;

- les ouvrages ayant permis la détermination spécifique (Imago, Nymphe, Larve) ;

- la répartition dans le monde ;

- la répartition en France : 10 espèces sont nouvelles pour la Faune de France, 8 le sont pour la Camargue ;

- les observations biologiques et écologiques nouvelles : adaptations aux variations de la chlorosité, aux teneurs en oxygène dissous, résistance à l'assèchement.

Trois espèces ont une répartition circum-méditerranéenne ; trois autres sont également connues de la région éthiopienne.

Hydromermis contorta (Kohn) (Mermithidae : Nematodea) was found parasitizing Chironomus annularius Mg, C. dorsalis Mg and C. plumosus L. in the Camargue. The flrst 2 species are new host records for this mermithid nematode. The percentage of parasitism was followed from April to July, 1971 and reached 46 (n = 100) early in April. The morphology of the adult nematodes was studied and quantitative measurements were made and compared with those reported by earlier authors. These parasites may serve as an important controlling agent of chironomids in certain areas in the Camargue.

L'auteur signale 19 espèces nouvelles pour la faune de Camargue dont 10 sont nouvelles pour la faune de la France et 3 pour la faune d'Europe.

Ceci porte à 65 le nombre de Chironomides signalés en Camargue.

Les auteurs donnent une liste de 17 espèces complémentaires à l'inventaire faunitique des Chironomides de Camargue ainsi que les périodes de vol, observées sur deux années, des 46 espèces qui y ont été récoltées jusqu'à ce jour. Ils donnent également un premier relevé faunistique comprenant 29 noms de Chironomides capturés en Andalousie, ainsi que leur période de vol. L'espèce Tangtarsus est nouvelle pou le continent européen.

Les stades imaginal (♂ et ♀) et nymphal d'une nouvelle espèce Leptochironomus paraderibae sont décrits ainsi que les formes camarguaises de deux espèces à répartition méditerranéenne, Polypedilum pharao KIEFF. et Chironomus hexastictus KIEFF. Pour chacune de ces trois espèces sont également données des remarques d'ordre biologique, écologique et biogéographique.

L'auteur donne une liste de 29 espèces de Chironomides capturés en vol ou obtenus à partir d'élevages de larves prélevées dans les eaux douces et les eaux saumâtres de Camargue. On remarque parmi elles la présence de 3 espèces d'origine africaine.