En matière d'assurance de la Responsabilité Civile Automobile, chacun connait la difficulté de fixer un tarif qui doit prévoir l'évolution à court terme, aussi bien de la fréquence, que du coût des sinistres mais, à notre avis, un problème bien plus important et d'une actualité brûlante réside dans l'étude de la répercussion sur la liquidation des sinistres, des facteurs monétaires et économiques nationaux et peut-être dans la remise en cause du système en vigueur dans notre pays.
Le compte d'exploitation est établi en tenant compte des provisions pour sinistres qui sont de l'ordre de grandeur des primes.
Or, l'incertitude de l'évolution de la valeur de la monnaie courante dans laquelle sont établis les comptes entraîne une variation possible sur les provisions techniques, d'un ordre de grandeur supérieur au résultat de l'exploitation.
Notre propos est de montrer l'ampleur des répercussions d'une période de stagflation sur l'évolution des provisions pour sinistres de Responsabilité Civile Automobile et de donner une règle empirique permettant une meilleure évaluation.
Nous ne parlerons pas des sinistres matériels qui sont réglés rapidement et pour lesquels l'indemnité est fixée au jour du sinistre; l'inflation n'a donc pratiquement pas d'influence sur le montant du règlement. La part des sinistres matériels dans les provisions ne dépasse du reste pas 15%.
Nous nous bornerons à l'étude des sinistres corporels. Les indemnités pour ces sinistres sont fixées au jour du règlement; elles correspondent à des salaires et subissent donc à la fois l'augmentation des prix et la progression du pouvoir d'achat. Les frais de gestion et de justice qui accompagnent le règlement des indemnités sont également homogènes à des salaires.