L'architecture des sanctuaires mésopotamiens nous est avant tout connue grâce aux fouilles. Les documents écrits peuvent cependant apporter une contribution essentielle à cette étude, notamment en permettant d'identifier la nature des lieux exhumés par les archéologues. Un des exemples les plus fameux en ce domaine est la tablette séleucide publiée voici vingt ans par J. J. van Dijk, qui donne les dimensions (largeur, longueur et surface) du papāhum du “Bīt rēš” et de l'Irigal à Uruk.
Les trois tablettes qui forment la base de cette communication ont été découvertes dans la salle 115 du palais de Mari. Leur cas est toutefois différent de celui d'Uruk qui vient d'être évoqué; en effet, chacune d'elles décrit un sanctuaire qui n'a pas encore été découvert. Il s'agit d'abord d'un temple situé dans la ville de Kahat, vraisemblablement consacré au dieu Tešub; cette tablette a été identifiée par J.-M. Durand lors de l'inventaire des tablettes de Mari encore inédites, et je lui ai dévolu un article il y a plus de deux ans dont la publication a été malheureusement retardée. Depuis lors, deux autres tablettes du même genre ont pu être identifiées et étudiées. L'une d'elles fournit la description du temple de Bēlet-Apim dans la ville de Šubat-Enlil; le troisième temple ne peut malheureusement être identifié ni localisé en raison du mauvais état de la tablette.
Une telle contribution épigraphique à la connaissance de l'architecture religieuse mésopotamienne m'a semblé former un tribut approprié à la célébration de la British School of Archaeology in Iraq, en particulier à cause de la révélation qu'a constitué la fouille du temple de Tell al Rimah à la fin des années soixante.