S. Exc. M. le Dr Abbas Naficy, vice-président du Lion et Soleil Rouges de I'Iran, ancien ministre, a bien voulu rédiger pour la Revue internationale de la Croix-Rouge l'article qu'on va lire et qui, par son titre et son inspiration, constitue une suite aux études que notre Revue a consacrées précédemment à l'idéal humanitaire dans les diverses civilisations.

Le Dr Naficy est particulièrement qualifié pour traiter ce sujet, puisque sa carriére de médecin et ses fonctions de professeur de médecine à Téhéran l'ont maintenu sans cesse en présence de la souffrance humaine, de même que son activité féconde au sein du Lion et Soleil Rouges, cette Société qu'inspire, on le sait, de sa sollicitude, S. A. I. la Princesse Chams Pahlavi, présidente d'honneur. (N.d.l.R.)

Selon la conception moderne de l'ordre social, l'œuvre générate d'assistance aux homines qui souffrent relève avant tout des Etats. Eux seuls assument le sort des êtres confiés à leurs soins. Le pouvoir implique des devoirs. Au surplus, seuls les Etats disposent de l'autorité nécessaire et des ressources suffisantes pour faire face à des tâches d'une telle ampleur.

Parfois, en temps de guerre, on tente de rendre la Croix-Rouge responsable du sort de certaines victimes — détenus politiques, prisonniers dépourvus de garanties juridiques, par exemple — comme si on lui reprochait leur malheur même. Rien n'est plus injuste. Ceux qui ont une telle attitude cherchent, le plus souvent, à se disculper ou à détourner des griefs. Si les Puissances s'arrogent le droit de faire la guerre, elles doivent aussi en supporter toutes les consequences.