Ces réflexions d'un non-historien, le beau livre de Maurice Agulhon, Pénitents et francs-maçons de l'ancienne Provence,les a, non point sans doute directement inspirées, mais stimulées et infléchies. Spécialement les chapitres où l'auteur, débordant le cadre provençal, s'efforce, avec toutes les nuances et la prudence requises, de délimiter une France, puis une Europe, des Pénitents. Les frontières lui paraissent d'abord coïncider avec celles d'une « sociabilité méditerranéenne », liée sans doute à une certaine densité urbaine, et en vertu de laquelle les hommes s'unissent en groupes d'importance réduite, exclusifs les uns des autres, quels que soient les objectifs du rassemblement et l'idéologie qui l'a provoqué. C'est ainsi que les loges maçonniques, puis les clubs révolutionnaires, remplissent en partie les mêmes fonctions, répondent dans une certaine mesure aux mêmes besoins, que les pieux groupements nés à la fin du XVIe siècle.