Comment ont évolué les disparités régionales des salaires en Belgique, depuis la dernière guerre? Y a-t-il eu une tendance générale et significative dans lesens, soit d’une réduction des écarts, soit d’un élargissement ? Au moins, la position relative de l’une ou l’autre région s’estelle modifiée à certains moments ? Ou au contraire doit-on parler d’une grande stabilité de la distribution spatiale des sa¬laires ?

Le problème de l’évolution de courte période des salaires a donné lieu à un foisonnement d’analyses partielles, souvent contradictoires et d’ailleurs controversées. Dans un domaine qui est encore loin d’être intellectuellement maîtrisé, l’analyse de Phillips (1), malgré les controverses qu’elle a suscitées, continue à occuper une place de choix. L’intérêt que l’étude de Phillips a provoqué dès sa parution en 1958 s’explique, non par le fait qu’elle ait tranché de manière décisive par rapport aux opinions acceptées antérieurement mais plutôt par la manière extrêmement nette de poser un dilemme de politique économique, qui aujourd’hui encore garde toute son actualité: l’existence possible d’une alternative entre plein emploi et inflation.

L’évolution de l’emploi forme le noeud des préoccupations régionales. Certes les problèmes régionaux dépassent le cadre du marché du travail: ils concernent aussi bien la production, l’investissement, l’infrastructure, le logement, l’aménagement du territoire... Mais d’abord, l’emploi est mieux - ou moins mal - connu: particulièrement en Belgique, les multiples statistiques issues de la Sécurité sociale permettent en principe de suivre l’emploi sur une longue période, à un niveau régional très désagrégé. Plus fondamentalement, c’est sur le marché du travail, en quantité ou en prix, que la population vit directement les répercussions de la vie économique. Et inversement, il n’est nullement exclu qu’au plan spatial, le marché de travail - les disponibilités de main-d’oeuvre, le niveau des salaires... - constitue un déterminant décisif de l’évolution différentielle de l’emploi en longue période, surtout dans un pays petit, qui importe bon nombre des ressources naturelles et qui recourt largement à un marché international des capitaux.

Cet article s'insère dans un cheminement de recherches sur le marché du travail féminin. Au départ, l'on trouve les études, théoriques et empiriques, sur les taux d'activité, menées par des auteurs américains, comme J. Mincer et G. Cain (1). La perspective est néoclassique: les taux d'activité des femmes marines, considéréd comme une mesure de l'offre relative de travail féminin, s'avèrent dépendre positivement du salaire féminin, compte tenu de 1'influence négative du revenu du mari et du nombre d'enfants dans le ménage.

Pour une entreprise, la décision de “passer à l’ordinateur” s’inscrit généralement dans une stratégie qui vise au premier chef à réaliser des économies au niveau des facteurs de production et, en particulier, du facteur travail (labor-saving) dont on cherche à accroître la productivité. En d’autres termes, la réalisation de cet objectif devrait se traduire globalement, au sein de l’entreprise concernée, par une réduction du volume de travail pour un volume d’activité constant, toute autre chose restant égale.