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Termes d'échange et balance commerciale Le rôle des variations des prix et volumes d'échanges internationaux dans le déficit ou le boni commercial de la Belgique de 1949 à 1951

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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L'objet principal de ce travail est de déterminer dans quelle mesure cette évolution est due aux variations des prix extérieurs plutôt qu'aux variations des quantités échangées, en distinguant les périodes très diverses de ralentissement conjoncturel et ensuite de haute prospérité qui se sont succédées.

A cette occasion on cherchera à préciser quels sont les facteurs réels ou monétaires, nationaux ou étrangers qui peuvent expliquer les variations des prix extérieurs ou des quantités d'importation et d'exportation. Ceci permettra de vérifier dans le concret certains enseignements de la théorie économique.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1952

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References

(1) On dit parfois aussi « taux d’échange », « rapport de prix », « rapport d’échange », « taux du commerce ». L’expression « termes d’échange » est préférable parce qu’elle suggère bien l’idée des termes des contrats, des conditions auxquelles s’effectuent ces échanges d’un type particulier que sont les échanges internationaux.

L’expression anglaise qui y correspond est « terms of trade ». La théorie économique contemporaine distingue divers types de « termes d’échange » tenant compte non seulement des prix des marchandises mais des facteurs qui agissent sur les prix telles, par exemple, les quantités de moyens de production utilisés. Il s’agit des « double factoral terms of trade » de Viner, des « factorial ternis » de Benham, ou des « true terms of trade » de D. H. Robertson. Nous n’utilisons ici que la notion courante des termes d’échange, c’est-à-dire de rapport de prix à l’exportation et à l’importation. — Voir cependant page 78, note 2.

(2) Nous avons préféré placer les prix à l’exportation au numérateur plutôt qu’au dénominateur comme on le fait parfois, de façon à indiquer une « amélioration » des termes d’échange par une « hausse » de l’indice.

(1) Le recours à la notion de volume est nécessaire pour permettre la comparaison et l'addition de quantités physiques disparates telles que les tonnes d’acier et de charbon, en leur assurant un commun dénominateur monétaire. On appelle « volume » une quantité multipliée par un prix constant, telles des tonnes d’exportation évaluées au prix d’une période de référence, par exemple l’avant-guerre : les variations des volumes d’échange s’expliquent donc uniquement par les variations des quantités d’importation et d’exportation, tandis que les variations des valeurs peuvent être attribuées à la fois aux changements de prix et de quantités.

(1) On dit qu’une demande est élastique par rapport aux prix, c’est-à-dire que son élasticité est supérieure à l’unité si un changement proportionnel des prix, (par exemple une augmentation de 3 %) provoque un changement proportionnellement plus grand dans les quantités demandées, (telle qu’une réduction de 5 %).

(2) En économie pure diagrammatique, on peut interpréter le fait que les quantités d’exportation continuent à augmenter malgré la hausse des prix, par deux types de considérations.

(1) On peut dire tout d’abord que la demande étrangère est devenue plus intense, c’est-à-dire que la courbe de demande s’est déplacée vers la droite sur le diagramme. Ceci se produit dans la conjoncture, parce que la demande est généralement élastique par rapport aux revenus (income elasticity), c’est-à-dire qu’elle augmente fort quand les revenus s’améliorent lors de la reprise.

(1) D’autre part, les courbes de demande ainsi déplacées peuvent être inélastiques par rapport aux prix (price inelasticity), c’est-à-dire que les quantités demandées ne diminuent que très peu, ou pas du tout, lorsque les prix des produits augmentent.

(1) Dans le cas précis de l’aimée 1951, qui nous occupe plus particulièrement, les deux explications doivent être combinées : d’une part, la demande étrangère est devenue plus intense en raison de l’expansion des revenus, réalisés ou attendus dans le monde, c’est-à-dire que l’élasticité par rapport aux revenus a été élevée; d’autre part, une fois ces conditions établies en 1951, la demande étrangère ainsi interprétée est devenue plus inélastique par rapport aux prix, notamment parce qu’elle portait sur des produits essentiels, comme on l’indique plus loin.

(1) Une intéressante étude de Carbonneiae, MM.C. et Kirschen, E.S., Les termes des échanges, dans la Revue de l’Institut de Sociologie, 1949, n° 3, p. 419,Google Scholar indique que les termes d’échange de la Belgique calculés non seulement sur les transactions visibles, mais sur les transactions invisibles sont devenus plus favorables en 1948 et au premier semestre de 1949, relativement à l’avant-guerre.

(1) On trouvera les indices de disparité de pouvoir d’achat calculés depuis 1919 dans l’étude de Van DER PLANCKE, M.Ph. : Prix et disparités de pouvoir d’achat. — L’évolution de la Belgique de 1919 à 1939 comparée à celle des pays voisins et spécialement de la Hollande, Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, 13, n° 5, sept. 1947, p. 556.Google Scholar

(2) Selon la terminologie de Taussig, reprise par Haberler, le rapport des volumes d’échange peut être appelé « termes d’échange bruts » (gross barter terms of trade) tandis que les termes d’échange au sens courant utilisés ici sont appelés «termes d’échange nets» (net terms of trade). Pour des raisons de simplification, on n’a pas introduit cette terminologie dans le texte, d’autant plus que des termes d’échange bruts supérieurs à 100 ne reflètent pas une amélioration indiscutable de la situation.

(1) Pour l’étude théorique des réactions en prix et en quantités en courte ît en longue période, on se reportera à l’étude de Dupriez, M.L.H., La théorie quantitative de la monnaie en conditions de sous-emploi, Bulletin de l’Institut ie Recherches Economiques et Sociales, 17, n° 1, févr. 1951, p. 10 et ss.Google Scholar

(2) Il semble qu’il y ait eu de fait une tendance à une légère réduction :onjoncturelle de l’intensité de la demande spécialement dans l’industrie textile iprès mars 1951, mais que par ailleurs les courbes de demandes ainsi déplacées aient été assez inélastiques, étant donnés les besoins pressants des pays européens.

(1) Notion utilisée par G. S. DORRANCE dans la Review of Economie Studies, 1948–1949, n° 39 et appelée par lui « income terms of trade », c’est-à-dire termes d’échange exprimés en pouvoir d’achat tiré des exportations nationales.

Cette technique, envisagée par J. Viner et d’autres, a été proposée de nouveau par H. Staehle au Congrès de Monaco de 1’« International Economie Association », en septembre 1950. Voir Unesco’s International Social Science Bulletin, printemps 1951.

Elle ne nous donne cependant pas encore une mesure non équivoque de l’avantage tiré des échanges extérieurs puisqu’elle ignore les difficultés du pays créditeur, qui sont la contrepartie de l’amélioration, potentielle seulement, de la capacité d’importer.

(1) Comme on le montrera dans l’appendice consacré à la méthode statistique, nos calculs permettent d’estimer le rôle attribuable aux variations de prix à l’état pur et en même temps l’influence qui peut résulter des changements de structure dans les échanges, c’est-à-dire l’exagération de l’effet de la hausse des prix lorsque la part des produits plus chers dans l’ensemble des échanges augmente.

(1) Voir le détail des chiffres mensuels en annexe.

(1) Marshall, A. Pure Theory of Foreign Trade. 1879.Google Scholar

Money, Credit and Commerce. 1923. Appendice J.

von Haberler, G. Theory of International Trade. 1936, p. 155 et ss.Google Scholar

Eixsworth, P.T. International Economics. 1938, p. 47 et ss.Google Scholar

(2) Voir à ce sujet Κ. Martin, K. et Thackeray, F.G. The Terms of Trade of Selected Countries. 1870–1938. Bulletin of the Oxford Institute of Statistics, Nov. 1948, p. 379.Google Scholar

(1) Voir à ce sujet les documents de l’O. E. CE.:

Disponibilités et délais de livraison à l’exportation des biens d’équipement, août 1950, avril 1951.

Production de matériel lourd pour Centrales électriques dans les pays de l’O. E. C. E., troisième enquête, janv. 1952.

(1) Le salaire-coût, c'est-à-dire le prix de la main-d’œuvre pour le producteur, compte tenu des charges sociales, atteint l’indice 538 (1936-38 = 100) en septembre 1951.

(1) L’influence de cette évolution défavorable des termes d’échange sur la balance commerciale pourrait être chiffrée, et comparée ainsi à la situation belge.

En Grande-Bretagne, la détérioration des termes d’échange aurait aggravé le déficit d’un montant estimé à £ 400 ou 500 millions en 1951 soit 13 % des importations totales. (The Economist, London, 19 janvier 1952, p. 167).

Aux Pays-Bas, cette influence défavorable des termes d’échange a été estimée, aux prix de 1948, à 500 millions de florins pour le 1er semestre de 1951, soit 11 % des importations totales. Statistische en Economische Onderzoekingen, La Haye, 3e trimestre 1951, p. 125.

L’influence favorable des variations de prix a été estimée pour la Belgique en 1951, à 19 milliards environ, ce qui représente 15 % des importations ou des exportations.

Il nous est agréable de remercier ici M. L. Bouckaert, Professeur à l’Université de Louvain, qui a bien voulu nous apporter son aide pour la solution de quelques problèmes mathématiques, et M. J. Marchand, Secrétaire et Statisticien principal de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, qui a dirigé le travail statistique et largement contribué à l’amélioration de la méthode utilisée et à son exposition. Sans ces précieuses interventions, ces recherches n’auraient pas été possibles.

(1) Cette première méthode a été utilisée dans les calculs relatifs aux termes d’échange et aux volumes de l’année 1951, et publiés en annexe au Service mensuel de conjoncture de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, dans la livraison de novembre 1951.

(2) Cette idée et sa formulation géométrique nous ont été suggérées par le Centraal Bureau voor de Statistiek, de La Haye, qui a bien voulu examiner la méthode utilisée antérieurement. Nous leur exprimons nos remerciements pour cette aide précieuse. Les améliorations proposées par nos correspondants hollandais, ont pu être appliquées partiellement dans ce travail.

(1) Les indices de volume sont calculés selon la formule de Laspeyres tandis que les indices de prix, c’est-à-dire de valeurs unitaires, sont calculés selon la formule de Paasche

(2) Les indices du 4e trimestre 1950 = 100 sont simplement les indices cal culés sur la base 1936-1938 = 100 et ramenés ensuite au 4e trimestre 1950.