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Vestiges d'un parapet antique près de la tour du Sacraire Saint-Sernin à Carcassonne

Published online by Cambridge University Press:  16 February 2015

Jean-Pascal Fourdrin*
Affiliation:
Institut de Recherche sur l'Architecture Antique, CNRS, Pau

Extract

Le front oriental de l'enceinte intérieure de la Cité de Carcassonne (fig. 1) conserve plusieurs tours remontant à la fin de l'Antiquité. Celle située au sud de la porte Narbonnaise, accès principal au site, tire son nom de l'intégration de son étage, au Moyen Âge, à l'église Saint-Sernin. A cette époque, le mur de la tour regardant vers l'intérieur de la ville fut démoli, le sol intérieur surcreusé, et l'arrondi concave de la pièce transformé en l'extrémité orientale de l'espace cultuel. Un agrandissement de la fenêtre centrale fut autorisé par une lettre patente du roi Charles VII en l'année 1441. Après la désaffectation de l'église sous la Révolution, la nef, les collatéraux et le clocher ne furent pas conservés. Dans le cadre de la longue campagne de restauration de la Cité entreprise au milieu du XIXe s., les vestiges de la tour firent l'objet de travaux tardivement, vers 1889, sous la direction de Paul Boeswillwald chargé du chantier depuis le décès d'Eugène Viollet-le-Duc. Le restaurateur refit une partie des parements intérieurs, ajouta de nouveaux moellons disposés en arrachement à l'ouest, et reprit toute la limite extérieure du couvrement (fig. 2). Sous la voûte médiévale, on remarque encore deux fenêtres de la fin de l'Antiquité, celles qui sont mentionnées dans la lettre royale. Leur arc à profil demi-circulaire est formé de briques. A mi-hauteur de leurs montants, moellons et briques alternent régulièrement.

Type
Archeological Reports and Notes
Copyright
Copyright © Journal of Roman Archaeology L.L.C. 2002

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References

1 Pour les vestiges antiques de la fortification, cf. principalement Poux, J., La Cité de Carcassonne, histoire et description, Les origines jusqu'à l'avènement des comtes de la maison de Barcelone (1067) (Toulouse 1922)Google Scholar; Fourdrin, J.-P., “L'enceinte antique de Carcassonne (secteur nord),” in Letterlé, F. (éd.), Carcassonne, études archéologiques (Carcassonne 2001) 105129 Google Scholar. Cette enceinte est mentionnée à plusieurs reprises par Grégoire de Tours dans son récit des expéditions militaires engagées par les Francs contre la Septimanie entre 585 et 589 (Hist. 8.30, 8.45 et 9.31). Sur le plan archéologique, des sondages ont montré que certaines de ses fondations sont venues couper des couches du Bas-Empire; l'époque de sa construction correspond probablement à la fin du IVe ou au Ve siècle.

2 Le sol en avant de cette tour a été excavé lors d'un sondage: Dovetto, J., “L'église paroissiale de la cité, Saint Sernin,” Bulll. Soc. d'études scientifiques de l'Aude 93 (1993) 1922 Google Scholar. Sur l'édifice religieux, cf. Poux, J., “L'église Saint-Sernin de la Cité de Carcassonne au XVIIIe siècle,” Revue Méridionale 22 (juilletaoût 1907) 8196 Google Scholar; id., The city of Carcassonne, an historical, archaeological and descriptive handbook (Toulouse 1926) 120–25. L'église Saint-Sernin, de construction gothique, n'est pas citée dans les textes avant le XIIIe s. Du côté des lices, le haut de la tour, dans son état antérieur à la restauration, est visible sur un cliché d'Eugène Lefèvre-Pontalis conservé aux Archives photographiques du Centre des monuments nationaux (référence L.P. 1309).

3 L'original a été transcrit par Besse, G., Histoire des comtes de Carcassonne (Béziers 1645) 3435 Google Scholar: “Altareque maius eiusdem Ecclesiæ est fundatum et constructum in quadam turri dictorum murorum (…); in medio cuius turris est quædam parua fenestra ex qua nec duabus aliis paruis in lateribus eiusdem ab antiquo constructis, sacerdotes divinum Ministerium super dictum Altare maius celebrantes, claritatem ad sufficientiam habere minime possunt: quam quidem fenestram ipsi exponentes, deuotione moti, libentissime ad honorem Dei et sancti Saturnini elevari facerent, si licentiam a nobis obtinuissent (…)” Cf. également Mahul, A., Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et arrondissement administratif de Carcassonne, t. 5 (Paris 1867) 730 Google Scholar.

4 Le tracé de ces constructions est visible sur le dessin n° 2242 du Centre de recherches sur les monuments historiques (sans date), qui est l'ébauche d'un plan général signé Viollet-le-Duc (ibid. n° 127, n° 4496) et se rattache probablement à la campagne de relevés terminée avant le début de l'année 1853.

5 Les dessins préparatoires de cette restauration, conservés dans le dossier 4 T 102 des archives départementales de l'Aude, ont reçu les numéros M.H. 244 à 248; l'un d'eux, représentation d'un encorbellement, porte la mention “bon pour exécuter”, la signature de Paul Boeswillwald et la date du 12 juin 1889 (M.H. 246).

6 Bercé, F., “Carcassonne, la restauration de la Cité,” in Viollet-le-Duc (cat. exp.; Paris 1980) 114123 Google Scholar, fig. 158.

7 L'empreinte du rehaussement de la courtine primitive apparaît dans le blocage du dernier état médiéval; elle ne présente pas un tracé linéaire.

8 L'empreinte du rehaussement de la courtine primitive apparaît dans le blocage du dernier état médiéval; elle ne présente pas un tracé linéaire.

9 Viollet-le-Duc emploie pour ce type de baies le terme d'arcades-créneaux: Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, t. 9 (Paris 1868) 73 Google Scholar.

10 Poisson, O., “La restauration de la cité de Carcassonne au XIXe siècle,” Monumental 8 (1994) 12 Google Scholar.

11 Jourdanne, G., Carcassonne (Carcassonne 1900) 9899 Google Scholar. Les constructions de la charpenterie royale s'appuyaient sur la courtine.

12 Viollet-leDuc, E., Dictionnaire raisonné (op. cit.) t. 4 (Paris 1859) 374375 Google Scholar.

13 Ibid. t. 1 (Paris 1854) 331-33 et La cité de Carcassonne (Paris 1878) 3. Sa restitution a été établie à partir des vestiges de la tour de la Marquière et de la poterne d'Avar: la liaison entre le chemin de ronde et l'intérieur de la tour se faisait en réalité au premier niveau de fenêtres, et les dispositions des deux étages supérieurs représentés sur le dessin sont hypothétiques.

14 Voir dans ce numéro les articles de J. Wood, Ch. Darles, A. Badie et J.-J. Malmary, avec références bibliographiques. Relevés détaillés dans A. de Baudot et Roussel, J., Dessins inédits de Viollet-le-Duc (Paris) pl. 26Google Scholar.

15 Lehner, H., “Die römische Stadtbefestigung von Trier,” Westdeutsche Zeitschrift für Geschichte und Kunst 15 (1896) 221222, pl. 4-5, fig. 3 et 14-16Google Scholar; Bertaux, Ch., “L'état des recherches sur l'enceinte de Grand (Vosges),” in Burnand, Y., Etudes d'architecture gallo-romaine (Nancy 1983) 8284 Google Scholar, fig. 9.