La palourde japonaise présente un grand polymorphisme de coloration de la coquille. Bien que ce polymorphisme soit connu depuis longtemps, son hérédité n'a jamais été analysée. Cette étude a pour but, hormis la connaissance fondamentale du déterminisme génétique des caractères de la coloration, de permettre de produire des individus homozygotes pour la coloration. Ceux-ci pourront être utilisés comme marqueurs génétiques dans des expériences au laboratoire. La coloration est définie par trois caractères, l'asymétrie, l'ornementation et la couleur de fond. Les palourdes à coloration asymétrique sont totalement ou partiellement dépigmentées, à l'exception d'une bande postérieure sur la valve gauche. Les palourdes à coloration symétrique sont pigmentées sur les deux valves. Quatre séries de croisements ont permis l'analyse de différents caractères, Asymétrie et Symétrie, et des ornementations Vague [V] et Zébré [Z]. Les résultats suggèrent que la coloration est contrôlée par au moins deux gènes. Le caractère d'asymétrie est contrôlé par un gène à deux allèles, asymétrie (A) dominante et symétrie (S) récessive. Quelques individus asymétriques homozygotes ont été identifiés. Un phénotype Bigarré (Bi), est apparu dans les ségrégations du croisement V × V et des croisements Z × Z. Les résultats suggèrent que Vague et Zébré sont dominants sur Bigarré. Cependant, il existe d'autres ornementations (phénotype 1) et le gène codant pour l'ornementation serait ainsi multiallélique. Le déterminisme de la couleur n'est pas défini. Par contre, les observations montrent que la coloration n'est pas liée au sexe. Dans la majorité des croisements, les proportions observées pour l'asymétrie s'éloignent des rapports attendus selon les lois de Mendel. Cette différence est due à un déficit systématique en individus homozygotes symétriques qui n'a pu être expliqué.