1809 et 1810 : de Wagram au mariage autrichien. Sur l'Europe, la domination de Napoléon ne cesse de s'étendre. Son règne est à l'apogée. Pourtant, dans le voisinage même de l'Empereur, les plus clairvoyants, souvent les plus comblés, commencent à se préeautionner, ou sont écartés comme peu sûrs. Que dire de ceux qui, dans leur for intérieur, furent toujours hostiles?

Trois mois après la célébration fastueuse du mariage, qu'accompagnent tant d'épithalames, qui tous ne sont pas désintéressés, le 1er juillet 1810, à la fête nocturne donnée par l'ambassadeur d'Autriche, éclate « avec la rapidité de l'éclair » le terrible incendie où périssent non seulement plusieurs invités, mais aussi, au premier rang, et en voulant sauver ses enfants, la femme de l'ambassadeur.

La première étude géographique des communes portant sur l'ensemble du territoire de la France a été publiée dans les Annales de Géographie (1945, p. 161-179). Ne pouvant à cette date s'appuyer que sur des études de détail très discontinues, l'article en question se contentait de constater quelques grands faits et de poser quelques problèmes. Parmi ceux-ci l'accent avait été mis sur la division de la France en deux grands types de régions ; les unes composées de communes de petites dimensions, nettement inférieures à la moyenne du territoire (environ 14 km2), les autres constituées de grandes communes supérieures à cette moyenne.

L'établissement d'une carte des communes françaises s'était déjà imposé comme une tâche préliminaire à tous les collaborateurs de l'Atlas de France qui ont eu à dresser des maquettes à grande échelle, où les problèmes de la Géographie humaine de la France devaient être synthétisés dans un cadre minimum. Parmi les planches de la première édition, la carte au 1 /l 250 000e figurant la densité de la population a été dressée par commune. C'est aussi par commune qu'avait été réalisée en maquette la carte des formes de l'habitat rural, ultérieurement plus généralisée. Toutefois, aucun de ces canevas préparatoires n'a donné lieu à un assemblage reproduit à échelle réduite ; plus récemment, pour dresser la carte des types d'utilisation du sol en France, d'après les cadastres, le laboratoire de l'Institut de Géographie a dû établir, une fois de plus, le tracé des limites communales extraites des cartes publiées par l'Administration et ramenées photographiquement à l'échelle uniforme de 1/400 000e.

Au Nord-Est d'une ligne Le Havre-Genève domine, comme on sait, l'habitat rural groupé. Si le cartographe avait pu (mais l'échelle le lui interdisait) représenter le semis du peuplement, chacun, ou presque, des alvéoles communaux de cette partie de la France n'aurait comporté qu'un seul noyau habité : l'agglomération villageoise. Les exceptions sont rares : Boulonnais, Thiérache, certaines parties de la Brie, du Pays de Caux, des Vosges… Dans les régimes agraires anciens de la France du Nord et de l'Est, le finage villageois — il est à peine besoin de le rappeler — était l'unité de base d'une exploitation qui est restée dominée par les contraintes communautaires jusqu'au XVIIIe siècle au moins et parfois jusqu'à nos jours.

Dans ces deux régions, les contrastes offerts par la carte des communes sont très accusés : on va des communes les plus vastes aux plus menues ; aussi quelques remarques s'imposent-elles à. propos des différents secteurs du Sud-Ouest français.

1. On notera la très grande dimension des communes landaises et en particulier de celles qui touchent au secteur dunaire de la côte ou qui se partagent la Haute-Lande de Captieux (on retrouve ce même phénomène, mais atténué, dans la Double au Nord du Bordelais).

Carte des terroirs communaux : par conséquent, carte à peu près (les villes mises à part) des limites paroissiales. Ces limites certes ne sont pas restées immuables : dans les pages qui précèdent les géographes ont mis en évidence quelques-uns des changements les plus notables. D'une manière générale, cependant, il est permis de penser que leur réseau ne s'est pas très sensiblement modifié depuis le milieu du moyen âge. On sait en effet que les territoires paroissiaux furent bornés pour la plupart — et sans doute en fonction de l'occupation du sol — avant l'an mil, au terme du grand mouvement de christianisation des campagnes qui remplit le haut moyen âge ; il est sûr également que la cellule sociale constituée autour de l'église ne cessa au cours des décennies suivantes de se resserrer.

Cette carte des communes de France est un document exceptionnel pour l'étude économique, — justement parce qu'elle est à très petite échelle. Jusqu'ici le cadre communal n'avait guère servi que pour des études locales, des monographies. Aujourd'hui, pour la première fois à ma connaissance, une image synthétique est offerte qui permet de saisir d'un seul coup d'œil un aspect de la structure du pays en ses 38 000 cellules composantes.

L'Homme Moderne accepte comme évidente l'idée d'un jour de repos hebdomadaire. Sa nécessité lui semble tellement naturelle ! Il en oublie presque qu'elle repose surtout sur des conceptions irrationnelles essentiellement religieuses. Il a fallu des siècles de pratiques religieuses souvent accidentelles pour en imposer le principe, même au sein de la communauté d'où il est issu. La majeure partie de l'humanité n'a d'ailleurs adopté cette création juive héritée par le christianisme qu'à la suite de la législation sociale moderne.

Un Vieux Proverbe, qui n'a pas perdu sa valeur, dit : « Génois, donc marchand. » Le profil du marchand génois est en réalité le profil de la population tout entière d'une ville, qui doit avoir approché ou même dépassé le chiffre de 100 000 habitants au XIIIe siècle, — un chiffre que certains historiens français, à tort ou à raison, ne veulent pas accorder au Paris de la même époque, — et qui comprenait par conséquent des personnalités et des caractères très disparates. Dante, qui a toujours le mot aimable, va jusqu'à dire que les Génois ont des moeurs différentes du reste du monde et marquées de tous les défauts. Il faudra donc quelques pages pour les énumérer au complet, tout en glissant, ici et là, la mention d'une vertu.

Le Sahara, qui n'avait jusqu'à ces dernières années intéressé le public — même le public cultivé — que par intermittence et superficiellement, est presque subitement sorti de la légende et de la méconnaissance grâce aux découvertes parfois sensationnelles des richesses de son sous-sol. Articles de journaux et de revues, livres même commentent ces découvertes avec plus ou moins de compétence et font trop souvent un Eldorado du « plus beau désert du monde ». Le chameau sur la dune, les palmiers se découpant sur le ciel font place à d'autres images, nouveaux poncifs, celles de foreuses ou de derricks, de campements de « pétroliers » ou de lourds camions.

Les Annales n'ont publié ni chronique, ni impressions, ni échos du Congrès international de Rome en 1955. A vrai dire, nos amis qui avaient participé à ces fastes historiques en étaient revenus, enchantés certes de l'accueil romain, mais assez déçus intellectuellement : plus d'un aurait volontiers signé les pages ironiques et amères que F. Van Kalken a consacrées en 1956 « au caractère un peu trop mécanique du congrès », sous le titre spirituel et menaçant aussi : « La robotisation des Congrès d'Histoire ».

Les Annales ont récemment publié une étude de M. H.-J. LéGier sur la « Monnaie ecclésiastique de Lyon » . L'annonce de cet article eût certainement réjoui Marc Bloch, comme elle a piqué notre curiosité. Sa lecture l'eût sans doute déçu, si nous en jugeons par nos propres réactions. Les deux signataires de la présente note, d'abord chacun de son côté, puis conjointement, ont entrepris de débrouiller les délicats problèmes de la circulation monétaire et des systèmes de comptes en usage dans la région lyonnaise, du XIIe au XVe siècle. Leur enquête n'est pas close. Mais ils peuvent d'ores et déjà contester la plupart des affirmations contenues dans l'érudit mémoire de M. Légier.

C'est une vue d'ensemble sur l'état des connaissances et aussi des théories relatives à l'évolution sociale et économique de l'Angleterre à la fin du moyen âge, en nous référant évidemment aux ouvrages les plus importants sur ce sujet, que se propose cet article : non une bibliographie.

Les études particulières de la dernière décade, consacrées aux différents aspects de l'histoire industrielle, agricole, ou commerciale de la fin du moyen âge sont généralement l'oeuvre d'auteurs parfaitement informés de l'existence d'un débat général sur les tendances de l'économie du bas moyen âge.

Bâle, comme Lyon, célèbre son bimillénaire. Elle revendique le même fondateur, au prix d'une petite confusion géographique avec Augst. N'est-ce pas un marchand bâlois de la Renaissance, Andréas Ryff, qui a commencé les fouilles de Colonia Augusta Raurica ? Grâce à lui, le public est, dès cette année, en possession d'une fresque d'histoire économique. Fresque est le mot, car c'est un livre d'images. L'exposé chronologique est suivi d'un inventaire par activités et par entreprises.

L'industrie française du Bâtiment est devenue une des plus importantes branches de notre économie. Ses progrès ont commencé à partir du XVIIIe siècle. Mais c'est aux XIXe et XXe siècles que cette industrie du bâtiment, malgré quelques périodes de crises et de ralentissement, prend une ampleur considérable ; son développement est parallèle à ceux des villes et de l'équipement économique moderne : son importance est mise en relief par la masse de capitaux investis, par les tonnages énormes de matériaux utilisés, par les effectifs de la main-d'oeuvre employée. Pourtant, les études sont rares dans ce domaine, qui reste à défricher.