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« Tournez les yeux pour admirer, vous qui exercez le pouvoir, celle qui est peinte ici »

La fresque du Bon Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Patrick Boucheron*
Affiliation:
Université Paris I – Panthéon-Sorbonne, Institut universitaire de France

Résumé

La fresque peinte par Lorenzetti en 1338-1339 dans la Sala della Pace du Palais public de Sienne fut maintes fois commentée par les historiens. Quentin Skinner en a proposé récemment une nouvelle interprétation, qui nous invite à repolitiser notre regard sur cette oeuvre. Pour en évaluer la portée et les limites, on resitue d’abord la fresque dans ses contextes multiples : celui de la commande publique, de la carrière d’un peintre réputé savant, celui de l’histoire du palais comme lieu d’images, mais aussi de la tension conceptuelle entre réalisme figuratif et allégories. La lecture skinnerienne de ces dernières pose des problèmes iconographiques qui touchent à la fois à l’histoire des cités italiennes et à la question plus globale des rapports entre une image et ses sources textuelles. On montre ensuite que la portée politique de l’oeuvre réside moins dans l’illustration, par l’allégorie, d’une théorie politique constituée que dans le fonctionnement visuel d’une composition qui, avec les moyens propres de la peinture, exprime une conception (à la fois historiquement marquée et toujours susceptible de réactualisation) de l’espace public, du temps de l’histoire et des périls de la subversion de l’esprit public. Une oeuvre qui, au total, représente moins les principes intangibles du « bon gouvernement » que l’opposition brûlante, ici et maintenant, entre « la guerre et la paix ».

Abstract

Abstract

The fresco painted by Ambrogio Lorenzetti in 1338-1339 in the Sala della Pace of Siena's town hall has been extensively discussed by historians. Recently, Quentin Skinner proposed a new interpretation, inviting us to re-politicize our look at this piece of art. To evaluate the relevance and the limits of this interpretation, this article will first put the fresco back in its multiple contexts: that of the public commission, of the career of a renowned learned painter, of the history of the town hall as a place of images, but also of the conceptual tension between figurative realism and allegories. Skinner’s interpretation of the allegories is problematic for iconographic reasons relating both to the history of Italian cities and to the more global question of the relations between an image and its textual sources. This article attempts to show that the political influence of this piece is less derived from the illustration, through the allegory, of a political theory, than from the visual effect of a composition which, through the techniques of painting, expresses a conception (both historically determined and always liable to re-actualisation) of the public space, of the time of history, and of the dangers of the subversion of the public spirit. This fresco therefore represents less the intangible rules of “The Good Government” than the burning opposition, here and now, between “War and Peace”.

Type
Le Bon Gouvernement Peinture et politique à Sienne
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2005

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References

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5- Pour une mise en perspective de cette (relative) exceptionnalité siennoise dans une Italie communale et seigneuriale en proie à un mouvement d’oligarchisation de ses élites dirigeantes, voir Varanini, Gian Maria, « Aristocrazie e poteri nell’Italia centrosettentrionale dalla crisi comunale alle guerre d’Italia », in Bordone, R., Castelnuovo, G. et Varanini, G. M., Le aristocrazie dai signori rurali al patriziato, Rome-Bari, Laterza, 2004, pp. 121193, ici pp. 135-136.Google Scholar

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7- Le governo largo de la Commune siennoise était alors fissuré par des luttes politiques internes, sous la pression de cet « écart croissant [qui] se produit entre le mouvement continuel d’expansion économique et sociale et les tendances à la concentration des richesses et au raidissement des couches dirigeantes des villes » ( Cammarosano, Paolo, « Élites sociales et institutions politiques des villes libres en Italie de la fin du XIIe au début du XIVe siècle », Les élites urbaines au Moyen Âge. Actes du XXIVe Congrès de la SHMES (Rome, 1996), Paris-Rome, Publications de la Sorbonne/École française de Rome, 1997, pp. 193200, ici p. 199Google Scholar). Toutefois, le grand mouvement d’exclusion politique qui agite les communes italiennes dans le dernier tiers du XIIIe siècle laisse Sienne relativement épargnée. Voir, sur ce point, les travaux novateurs de Milani, Giuliano, L’esclusione dal comune. Conflitti e bandi politici a Bologna e in altre città italiane tra XII e XIV secolo, Rome, Istituto storico italiano per il Medio Evo, 2003, p. 172 Google Scholar sqq., ainsi que sa synthèse récente Le comuni italiani, Rome-Bari, Laterza, 2005.

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10- Précisons : cet idéal peut être dit « républicain » dans le contexte de l’Italie communale des années 1330, travaillée par des aspirations contradictoires entre des regime di popolo attachés à la défense des valeurs civiques, d’une part, et la tentation seigneuriale d’autre part. Mais il peut également jouer dans d’autres systèmes politiques, comme l’atteste par exemple un extrait de la première Vita du pape Clément VI (1342-1352) relatif au programme de peinture mis en oeuvre dans le palais des Papes d’Avignon (et coordonnés par un peintre, Matteo Giovannetti, qui eut très certainement des liens avec les frères Lorenzetti : voir Castelnuovo, Enrico, Un peintre à la cour d’Avignon. Matteo Giovannetti et la peinture en Provence au milieu du XIVe siècle, Paris, Montfort, [1962] 1996, p. 91Google Scholar sqq.). Le pape souhaitait alors que « sous chacune de ces images ou figures […] fussent écrites leurs paroles ou leurs écrits au sujet des choses susdites ou d’autres du même genre, en lettres grosses et lisibles, en désignant les livres et les chapitres qui les contenaient en lettres rouges. Et toutes ces choses ne devaient pas peu profiter à ceux qui les verraient ou les liraient […] » ( Baluze, Étienne, Vitae paparum Avenionensium, éd. par Guillaume Mollat, 4 vol., Paris, Letouzey & Ané, 1914, vol. 1, p. 258 Google Scholar, cité, traduit et commenté dans Étienne Anheim, La forge de Babylone. Pouvoir pontifical et culture de cour sous le règne de Clément VI (1342-1352), Thèse de Doctorat d’histoire, Paris, École pratique des hautes études, 2004, p. 542.

11- Ce volgarizzamento est aujourd’hui perdu.

12- Kempers, Bram, Peinture, pouvoir et mécénat. L’essor de l’artiste professionnel dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Gérard Montfort, 1987, pp. 130146, ici p. 146Google Scholar. Le jugement est sans doute schématique, comme lorsqu’il affirme : « La clarté et l’ordre avant toutes choses – c’était ce que déclaraient les statuts et c’est avec cette idée en tête qu’on a conçu les fresques et qu’on les a garnies d’inscriptions » (p. 144). Voir aussi ID., « Gesetz und Kunst, Ambrogio Lorenzettis Fresken im Palazzo Pubblico in Siena », in H. Belting et D. Blume (éd.), Malerei und Stadtkultur in der Dantezeit, Munich, Hirmer Verlag, 1989, pp. 71-84.

13- Ascheri, Mario, « Legislazione, statuti e sovranità », in Antica legislazione della Repubblica di Siena, éd. par Mario Ascheri, Sienne, Il Leccio, 1993, p. 18 Google Scholar. Voir aussi Ascheri, Mario et Funari, Rodolfo, « Il proemio dello Stato comunale del “Buon Governo” (1337-1339) », Bolletino Senese di storia patria, XCVI, 1989, pp. 350364.Google Scholar

14- Il convient de signaler ici que le cas siennois a inspiré les premiers essais, que l’on peut juger naïfs aujourd’hui mais qui n’en étaient pas moins profondément innovants, de contextualisation économique de l’activité artistique, tant du point de vue de la peinture ( Meiss, Millard, Painting in Florence and Siena after the Black Death: The arts, religion, and society in the mid-fourteenth century, Princeton, Princeton University Press, 1978 Google Scholar) que du point de vue de l’architecture monumentale, la cathédrale de Sienne étant pour Robert Sabatino Lopez le modèle de la « pétrification des richesses » et du « drainage organisé de capitaux et de main-d’oeuvre à des fins économiquement improductives » ( Lopez, Robert Sabatino, « Économie et architecture médiévales. Cela aurait-il tué ceci ? », Annales ESC, 7-4, 1952, pp. 433438 Google Scholar). Pour un état récent de la recherche sur ce point, voir, sur la question de l’économie de la cathédrale, Riccetti, Lucio, « Le mani sull’Opera. Vescovo, Capitolo e Comune, tra devozione civica, finanziamento e gestione del patrimonio dell’Opera del Duomo di Orvieto fino al 1421 », Nuova rivista storica, LXXXVI-1, 2002, pp. 49110, ici pp. 50-53Google Scholar et, d’une manière générale, sur les conjonctures économiques de la consommation artistique, Goldthwaite, Richard A., Wealth and the demand for art in Italy, 1300-1600, Baltimore-Londres, The Johns Hopkins University Press, 1993 Google Scholar, ainsi que les différentes contributions rassemblées dans Economia e arte, secc XIII-XVIII. Atti della XXXIIIa Settimana di Studi, Florence, Istituto internazionale di storia economica Francesco Datini, Prato, 2002.

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17- À une exception près, celle du premier verset du Livre de la Sagesse : « Diligite iustitiam qui iudicatis terram » (Aimez la justice, vous qui jugez la terre).

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25- Documents publiés dans Magginis, Hayden, « Chiarimenti documentari. Simone Martini, i Memmi e Ambrogio Lorenzetti », Rivista d’arte, série 4, LI, 1989, pp. 323 Google Scholar. Les paiements s’échelonnent comme suit : cinq versements (26 février, 2 avril-5 mai, 30 juin, 24 septembre, 9 décembre [1338]) de 31 lires (10 florins) chacun, en moyenne, pour le compte des Neuf, un autre versement (19 lires, 1 sou et 6 deniers, soit 6 florins) « per parte del suo salaro » le 19 février 1339 et le solde versé le 29 mai 1339 (173 lires, 14 sous et 2 deniers, soit 55 florins), la mention du paiement enregistré dans le registre de la Biccherna étant de ce point de vue très claire : « Per le dipinture que aveva fatte nel Palazzo di Signori Nove, per risiduo del suo salaro. »

26- Donato, Maria Monica, « Dal “Comune rubato” di Giotto al “Comune sovrano” di Ambrogio Lorenzetti (con una proposta per la “canzone” del Buon Governo) », in Carlo Quintavalle, A. (dir.), Medioevo: Immagine e racconti. Atti del convegno internazionale di studi (Parma, 2002), Milan (sous presse)Google Scholar. Nous n’avons pu consulter cet article à paraître, mais ses conclusions sont annoncées dans ID., « “Quando i contrari son posti da presso […]”. Breve itinerario intorno al Buon Governo, tra Siena e Firenze », in Pavanello, G. (éd.), Il Buono e il Cattivo Governo. Rapprensentazioni nelle arti dal Medioevo al Novecento, Venise, Marsilio, 2004, pp. 2143.Google Scholar

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29- Suivant en cela un mouvement politique global de municipalisation des fabriques qui vaut pour les hôpitaux comme pour certaines cathédrales, et dont j’ai tenté une synthèse dans Boucheron, Patrick, «À qui appartient la cathédrale ? La fabrique et la cité dans l’Italie médiévale », in Boucheron, P. et Chiffoleau, J. (dir.), Religion et société urbaine au Moyen Âge. Études offertes à Jean-Louis Biget par ses élèves, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, pp. 95117.Google Scholar

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44- Que l’on songe à la peinture à fresque du patriote exemplaire Marcus Regulus par Simone Martini en 1330 à côté de la Salle du Conseil ou aux scènes peintes par Ambrogio Lorenzetti lui-même en 1337 dans le Palais public que le chroniqueur Agnolo Di Tura présente comme des storie romane di mano di maestro Ambruogio Lorenzetti da Siena (A. Di Tura Del Grasso, Cronache senesi, op. cit., p. 518). Sur le référent romain dans la peinture siennoise du temps des Lorenzetti, voir M. M. DONATO, « Il pittore del Buon Governo… », art. cit., pp. 208-209.

45- Sur cette oeuvre, voir dernièrement Pelham, Georgina, « Reconstructing the programme of the tomb of Guido Tarlati, bishop and Lord of Arezzo », in Cannon, J. et Williamson, B. (éd.), Art, politics, and civic religion in Central Italy, 1261-1352, Aldershot, Ashgate, 2000, pp. 71115 Google Scholar. Pour un exemple contemporain et convergent d’usage de l’allégorie et de la narrativité dans un programme sculpté de mausolée seigneurial, je me permets de renvoyer à Patrick Boucheron, « Tout est monument. Le mausolée d’Azzone Visconti à San Gottardo in Corte de Milan (1342-1346) », in Barthélemy, D. et Martin, J.-M. (dir.), « Liber largitorius ». Études d’histoire médiévale offertes à Pierre Toubert par ses élèves, Genève, Droz, pp. 303326.Google Scholar

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65- Ce diagnostic essentiel, sur lequel on reviendra, a d’abord été porté par Donato, Maria Monica, « Testi, contesti, immagini politiche nel tardo Medioevo: Exempi toscani. In margine a una discussione sul Buon Governo », Annali dell’Istituto storico italo- germanico in Trento, 19, 1993, pp. 305355.Google Scholar

66- Sur tous ses aspects, voir, récemment, Seidel, Max, Dolce vita. Ambrogio Lorenzettis Porträt des Sienneser Staates, Bâle, Schwabe Google Scholar, « Vorträge der Aeneas-Silvius-Stiftung an der Universität Basel-XXXIII », 1999.

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68- Piccinni, Gabriella «La campagna e le città (secoli XII-XIV) », in Cortonesi, A., Pasquali, G. et Piccinni, G., Uomini e campagna nell’Italia medievale, Rome-Bari, Laterza, 2002, pp. 123189, ici p. 167.Google Scholar

69- J. Poeschke, Fresques italiennes…, op. cit., p. 293. Voir aussi Cassagnes-Brouquet, Sophie, Les couleurs de la norme et de la déviance. Les fresques d’Ambrogio Lorenzetti au Palazzo Pubblico de Sienne, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 1993.Google Scholar

70- Beaucoup d’hypothèses ont été formulées à propos de ces abréviations : récemment encore, Riklin, Alois, Ambrogio Lorenzettis politische Summe, Berne, Stämpfli Verlag, 1996, p. 13 Google Scholar, proposait d’y lire Commune Senarum Civitatis, Civitas Virginis. Plus satisfaisante est l’idée, formulée depuis longtemps déjà, que le troisième C provient d’une restauration abusive et qu’il convient de restituer le sigle plus habituel CSCV (Commune Senarum Civitas Virginis), au-dessus des épaules d’un vieillard trônant et couronné en tout point comparable à celui de la fresque de la salle de la Paix (A. Tomei (dir.), Le biccherne di Siena…, op. cit., pp. 150-151). Sur ce point, voir M. M. Donato, « Immagini e iscrizioni… », art. cit., p. 393 sqq. Concernant l’iconographie de la louve, voir l’étude récente de Popp, Dietmar, « Lupa senese: Zur Inszenierung einer mytischen Vergangenheit in Siena (1260-1560) », Marburger Jahrbuch für Kunstwissenschaft, 24, 1997, pp. 4158.CrossRefGoogle Scholar

71- M. M. Donato, « Il pittore del Buon Governo… », art. cit., p. 217.

72- « Questà santa virtù, là dove regge, induce ad unità gli animi molti. »

73- « Là dove sta legata la giustizia, nessuno al ben comun giammai s’accorda, né tira a dritta corda ».

74- Skinner, Quentin, « Ambrogio Lorenzetti: The artist as political philosopher », Proceedings of the British Academy, LXXII, 1986, pp. 156.Google Scholar

75- ID., « Ambrogio Lorenzetti's “Buon Governo” frescoes: Two old questions, two new answers », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, LXII, 1999, pp. 1-28 ; « Ambrogio Lorenzetti e la teoria dell’autogoverno repubblicano », in S. Adorni Braccesi et M. Ascheri (éd.), Politica e cultura nelle repubbliche italiane…, op. cit., pp. 21-42.

76- ID., Visions of Politics, vol. 2, Renaissance Virtues, Cambridge, Cambridge University Press, 2002 : « The rediscovery of republican values », pp. 10-38 ; « Ambrogio Lorenzetti and the portrayal of virtuous government », pp. 39-92, et « Ambrogio Lorenzetti on the power and glory of republics », pp. 93-117.

77- Pour plus de commodité, j’indique désormais entre parenthèses dans le corps du texte le renvoi aux pages du livre de Q. Skinner, L’artiste en philosophe politique…, op. cit.

78- Rubinstein, Nicolai, « Political ideas in Sienese art: The frescoes by Ambrogio Lorenzetti and Taddeo di Bartolo in the Palazzo Pubblico », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 21, 1958, pp. 179207.CrossRefGoogle Scholar

79- Ibid., p. 184.

80- Je fais ici allusion à son livre La liberté avant le libéralisme, traduit en français en 2000 à l’initiative de Pierre Bourdieu pour sa collection « Liber » aux Éditions du Seuil : c’est par ce biais que P. Bourdieu s’est intéressé à l’oeuvre de Q. Skinner, allié objectif d’une lutte symbolique qui se déroulait alors sur un terrain politique autant que méthodologique. Le fait que L’artiste en philosophe politique constitue le second volume d’une collection (” Cours et travaux ») dirigée par le sociologue et inaugurée par son propre Science de la science et réflexivité, le fait aussi d’apprendre que Pierre Bourdieu avait projeté de préfacer l’ouvrage, ont créé des conditions de réception spécifiques au champ intellectuel français. Elles n’ont pas joué ailleurs, et notamment en Italie, où les hypothèses de Quentin Skinner sont discutées pour ce qu’elles sont : des contributions stimulantes, mais non définitives, à un débat d’historiens.

81- Baron, Hans, The crisis of the Early Italian Renaissance, Princeton, Princeton University Press, [1955] 1966.Google Scholar

82- Telle est, par exemple, la thèse défendue par Holmes, George, « The emergence of an urban ideology at Florence », Transactions of the Royal Historical Society, 23, 1973, pp. 111134, ici p. 124CrossRefGoogle Scholar, dans le droit fil des analyses de H. Baron.

83- Kristeller, Paul Oscar, « Humanism and scholasticism in the Italian Renaissance », in ID., Renaissance thought and its sources, éd. par Michaël Mooney, New York, Columbia University Press, 1979, pp. 85105.Google Scholar

84- Skinner, Quentin, Les fondements de la pensée politique moderne, Paris, Albin Michel, [1980] 2001, pp. 5968.Google Scholar

85- Kantorowicz, Ernst, « An “autobiography” of Guido Faba », Medieval and Renaissance studies, 1, 1941-1943, pp. 253280.Google Scholar

86- Skinner, Quentin, « Machiavelli's discorsi and the prehumanist origins of republican ideas », in Bock, G., Skinner, Q. et Viroli, M. (éd.), Machiavelli and republicanism, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, pp. 121141 Google Scholar.

87- Witt, Ronald, « Medieval “Ars dictaminis” and the beginnings of humanism: A new construction of the problem», Renaissance quarterly, 35, 1, 1982, pp. 135 CrossRefGoogle Scholar ; Mundy, John Hine, « In praise of Italy: The Italian republics », Speculum, 64, 4, 1989, pp. 815834 CrossRefGoogle Scholar.

88- Artifoni, Enrico, « I podestà professionali e la fondazione retorica della politica comunale », Quaderni storici, 63, 1983, pp. 687719 Google Scholar ; ID., « Sull’eloquenza politica nel Duecento italiano », Quaderni medievali, 35, 1993, pp. 57-78 ; ID., « Retorica e organizzazione del linguaggio politico nel Duecento italiano », in P. Cammarosano (éd.), Le forme della propaganda…, op. cit., pp. 157-182. Voir aussi la version remaniée et augmentée de son article des Quaderni medievali traduit en français sous le titre « L’éloquence politique dans les cités communales (XIIIe siècle) », dans Heullant-Donat, Isabelle (éd.), Cultures italiennes (XIIe-XVe siècle), Paris, Le Cerf, 2000, pp. 269296 Google Scholar. Bonne mise au point également dans Cammarosano, Paolo, « L’éloquence laïque dans l’Italie communale (fin du XIIe-XIVe siècle) », Bibliothèque de l’École des chartes, 158, 2000, pp. 431442.CrossRefGoogle Scholar

89- Voir par exemple Sennelart, Michel, Les arts de gouverner. Du regimen médiéval au concept de gouvernement, Paris, Le Seuil, 1995, pp. 195196 Google Scholar, ainsi que Gilli, Patrick, Au miroir de l’humanisme. Les représentations de la France dans la culture savante italienne à la fin du Moyen Âge, Rome, École française de Rome, 1997, pp. 3234.Google Scholar

90- Latini, Brunetto, Li livres dou tresor, éd. par Francis James Carmody, Berkeley, University of California Press, 1948, p. 80.Google Scholar

91- Frugoni, C. (dir.), Pietro e Ambrogio Lorenzetti, op. cit., p. 192.Google Scholar

92- Thomas D’Aquin, Somme théologique, 2a-2ae.

93- Rossum, Gerhard Dohrn-Van, L’histoire de l’heure. L’horlogerie et l’organisation moderne du temps, Paris, Éditions de la MSH, [1992] 1997, pp. 122123 Google Scholar. L’auteur s’appuie ici sur les travaux de Turner, Anthony, « “The accomplishment of many years”: Three notes towards a history of the sand-glass », Annals of science, 39, 1982, pp. 161172.CrossRefGoogle Scholar

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95- Fiamma, Galvano, Opusculum de rebus gestis ab Azone, Luchino et Johanne Vicecomitibus, éd. par Carlo Castiglioni, Rerum italicarum scriptores, Bologne, Zanichelli, n. s., XII, 4, 1938, p. 17 Google Scholar. Pour un commentaire de ce passage, voir Boucheron, Patrick, Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998, pp. 117119 CrossRefGoogle Scholar. Il s’agit d’une des toutes premières attestations documentaires de cette innovation technique ( Dohrn-Van Rossum, G., L’histoire de l’heure…, op. cit., pp. 113-114Google Scholar).

96- Brandi, Cesare, « Chiarimenti su “Buon Governo” di Ambrogio Lorenzetti », Bolletino d’arte, 40, 1955, pp. 119123 Google Scholar. Nouvelle approche de cette question (qui renforce l’hypothèse d’une rénovation importante de la fresque par Andrea Vanni dans la seconde moitié du XIVe siècle) dans Gibbs, Robert, « In search of Ambrogio Lorenzetti's allegory of Justice. Changes to the frescoes in the Palazzo Pubblico », Apollo, 149, 1999, pp. 1116.Google Scholar

97- Voir le schéma publié dans M. Seidel, Dolce vita…, op. cit.

98- Lodi, Orfinode, « De regimine et sapientia potestatis », in Ceruti, A. (éd.), Miscellanea di storia italiana, VII, 1869, pp. 3394 Google Scholar, ici p. 76. Composé en vers léonins au début des années 1240, le traité d’Orfino de Lodi reprend la conception de la furor populi développé notamment dans l’Oculus pastoralis ; voir, sur ce point, Diego Quaglioni, « Politica e diritto al tempo di Federico II. L’“Oculus pastoralis” (1222) e la “sapienza civile” », in Federico II e le nuove culture (Atti del XXXI Convegno storico internazionale, Todi, 9-12 ottobre 1994), Spolète, Centro italiano di studi sull’alto Medioevo, 1995, pp. 3-26.

99- Frugoni, Chiara, Una lontana città. Sentimenti e immagini nel Medioevo, Turin, Einaudi, 1983, p. 146.Google Scholar

100- Viterbe, Jean de, Liber de regimine civitatum, éd. par Augustus Gaudentius, Biblioteca juridica Medii Aevi, Bologne, In aedibus societatis Azzoguidianae, vol. 3, 1901, p. 252.Google Scholar

101- Voir, pour un premier aperçu, Boucheron, Patrick, « Les enjeux de la fiscalité directe dans les communes italiennes (XIIIe-XVe siècles) », in Menjot, D. et Sánchez Martínez, M. (éd.), La fiscalité des villes au Moyen  ge (Occident méditerranéen), vol. 2, Les systèmes fiscaux, Toulouse, Privat, 1999, pp. 153167 Google Scholar, et surtout les contributions rassemblées dans Mainoni, Patrizia (éd.), Politiche finanziarie e fiscali nell’Italia settentrionale (secoli XIII-XV), Milan, Unicopli, 2001.Google Scholar

102- Donato, Maria Monica, « La “bellissima inventiva”: Immagini e idee nella Sala della Pace », in Castelnuovo, E. (éd.), Ambrogio Lorenzetti…, op. cit., pp. 2341, ici p. 24.Google Scholar

103- « Senza paura ogn’uomo franco cammini / e lavorando semini ciascuno, / mentre che tal comuno / manterrà questa donna in signoria, / ch’ ell’ha levata a’ rei ogni balia ».

104- Voir sur ce point les travaux de Vigueur, Jean-Claude Maire, « Justice et politique dans l’Italie communale de la seconde moitié du XIIIe siècle : l’exemple de Pérouse », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 1986, pp. 312330 CrossRefGoogle Scholar, ainsi que ceux Zorzi, d’Andrea, « Contrôle social, ordre public et répression judiciaire à Florence à l’époque communale : éléments et problèmes », Annales ESC, 45-5, 1990, pp. 11691188 Google Scholar ; ID., « La justice pénale dans les États italiens (communes et principautés territoriales) du XIIIe au XVIe siècle », in Rousseaux, X. et Lévy, R., Le pénal dans tous ses États. Justice, États et sociétés en Europe (XIIe-XXe siècles), Bruxelles, Publications des facultés universitaires Saint-Louis, 1997, pp. 4763.Google Scholar

105- Jean de Viterbe, Liber de regimine…, op. cit., p. 238.

106- Donato, Maria Monica, « Ancora sulle “fonti” del Buon Governo di Ambrogio Lorenzetti: Dubbi, precisazioni, anticipazioni », in Adorni Braccesi, S. et Ascheri, M. (dir.), Politica e cultura nelle repubbliche italiane…, op. cit., pp. 4379.Google Scholar

107- J. Poeschke, Fresques italiennes…, op. cit., p. 293.

108- Kantorowicz, Ernst, Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Âge, Paris, Gallimard, [1957] 1989, p. 95 Google Scholar. Précisons que The king's two bodies paraît un an avant l’article fondamental de Nicolai Rubinstein évoqué supra.

109- Orofino, Giulia, « Decorazione e miniatura del libro comunale: Siena e Pisa », Atti della Società ligure di storia patria, 103, 1989, pp. 463491, ici p. 482.Google Scholar

110- G. Vasari, Le Vite…, op. cit., vol. 2, p. 116.

111- Elle le devient même réellement, si l’on en croit la reconstruction graphique d’Alessandro Bagnolo qui, lors d’une campagne récente de restauration de l’oeuvre, a cru discerner, en lumière rasante, le dessin d’une couronne de lauriers sous la peinture du bonnet podestataire. S’agit-il d’un repentir ? Ou doit-on imaginer un état antérieur de la fresque où Lorenzetti aurait laissé coexister couronne impériale et chapeau communal, avant de renoncer à cette association politique par trop équivoque ? Sur cette découverte récente et sa discussion, voir Donato, Maria Monica, « Il “princeps”, il giudice, il “sindacho” e la città. Novità su Ambrogio Lorenzetti nel Palazzo Pubblico di Siena », in Bocchi, F. et Smurra, R. (dir.), Imago urbis. L’immagine della città nella storia d’Italia, Rome, Viella, 2003, pp. 389407.Google Scholar

112- E. Carter Southard, The frescoes in Siena's Palazzo Pubblico…, op. cit., p. 60.

113- Voir, par exemple, les réflexions Crouzet-Pavan, d’ÉLisabeth, « “Pour le bien commun” […].À propos des politiques urbaines dans l’Italie communale », in ID., Pouvoir et édilité. Les grands chantiers dans l’Italie communale et seigneuriale, Rome, École française de Rome, 2003, pp. 1140.Google Scholar

114- R. Starn et L. Partridge, Art of power…, op. cit., p. 50. L’auteur y voit « a combination of ruler, saint, and seated magistrate ».

115- Démarche explicitée dans Skinner, Quentin, « Motives, intentions and interpretations of texts », New literary history, 3, 1972, pp. 393408 CrossRefGoogle Scholar, repris sous le titre « Motives, intentions and interpretation », dans ID., Visions of politics, vol. I, Regarding method, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, pp. 90-102.

116- On doit rappeler ici que le travail de Quentin Skinner sur l’ars dictaminis s’inscrit dans une très longue tradition érudite, et ne peut donc se ramener au dévoilement héroïque évoqué par Olivier Christin : « Exhumant, à partir de la lecture de la fresque de Lorenzetti, des textes jusque-là négligés, ou plutôt tenus pour quantité négligeable […] », p. 12.

117- Genet, Jean-Philippe, La genèse de l’État moderne. Culture et société politique en Angleterre, Paris, PUF, 2003, p. 262 Google Scholar. Dans ce passage, l’auteur critique la « stratégie de recherche » de Quentin Skinner, s’appuyant notamment sur les analyses de Tully, James, « The pen is a mighty sword: Quentin Skinner's analysis of politics », in ID. (éd.), Meaning and context. Quentin Skinner and his critics, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, pp. 725.Google Scholar

118- Baxandall, Michael, L’oeil du Quattrocento. L’usage de la peinture dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Gallimard, 1985 Google Scholar. Notons au passage que c’est en engageant un dialogue explicite avec la méthode de M. Baxandall que Pierre Bourdieu fut amené à énoncer « le paradoxe de la compréhension historique d’une oeuvre ou d’une pratique du passé – celle de Piero della Francesca par exemple – ou d’une pratique ou d’une oeuvre émanant d’une tradition étrangère – le rituel kabyle » en posant cette précaution, que je crois fondamentale : « Il faut, pour suppléer à l’absence de la compréhension [véritable] qui est immédiatement donnée à l’indigène contemporain, faire un travail de reconstruction du code qui s’y trouve investi ; mais sans oublier pour autant que le propre de la compréhension originelle est qu’elle ne suppose aucunement un effort intellectuel de construction et de traduction ; et que l’indigène contemporain, à la différence de l’interprète, investit dans sa compréhension des schèmes pratiques qui n’affleurent jamais en tant que tels à la conscience [à la façon par exemple des règles de grammaire] » ( Bourdieu, Pierre, Les règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Le Seuil, 1992, p. 433 Google Scholar).

119- Dessí, Rosa Maria, « La giustizia in alcune forme di comunicazione medievale. Intorno ai protesti di Giannozzo Manetti e alle prediche di Bernardino da Siena », in Auzzas, G., Baffetti, G. et Delcorno, C. (éd.), Letteratura in forma di sermone. I rapporti tra predicazione e letteratura nei secoli XIII-XVI, Florence, Olschki, 2003, pp. 201232, ici p. 224Google Scholar, étude, à mes yeux décisive pour la compréhension du thème de la Paix dans la fresque de Lorenzetti. Voir aussi, sur ce point, son article récent : « Pratiche della parola di pace nella storia dell’Italia urbana », Pace e guerra nel basso Medioevo. Atti del XL Convegno storico internazionale, Todi, 12-14 ottobre 2003, Spolète, Centro italiano di studi sull’alto Medioevo, 2004, pp. 271-312, ainsi que ID. (éd.), Prêcher la paix et discipliner la société. Italie, France, Angleterre (XIIIe-XVe siècle), Turnhout, Brepols, 2005.

120- Le vers, qui se rapporte aux allégories du Bon Gouvernement, est généralement compris comme la volonté affirmée de « faire du bien commun leur seigneur » – ce qui renforce évidemment l’interprétation de Nicolai Rubinstein. Quentin Skinner propose de traduire plutôt dans le sens suivant : « Là où la justice conduit de nombreuses âmes à agir ensemble, elles peuvent espérer créer un idéal de bien commun où y parvenir, grâce à l’action de leur signore » (p. 98). Car, selon lui, per ne peut signifier ici que « par l’action de », ce que conteste Furio Brugnolo en prenant appui sur de nombreux exemples dantesques (F. Brugnolo, « “Voi che guardate…” », art. cit., pp. 318-319, n. 37).

121- Ibid., p. 318.

122- Je reprends là un argument développé dans M. M. Donato, « Testi, contesti, immagini politiche… », art. cit., ici pp. 321-333.

123- Rubinstein, Nicolai, « Le allegorie di Ambrogio Lorenzetti nella Sala della Pace e il pensiero politico del suo tempo », Rivista storica italiana, 109, 1997, pp. 781802, ici p. 788.Google Scholar

124- Brunetto Latini, Li livres dou tresor…, op. cit., p. 175.

125- M. M. Donato, « Il pittore de l Buon Governo… », art. cit., p. 212.

126- Comme dans une représentation contemporaine de la fresque de Lorenzetti (mais antagoniste du point de vue politique puisqu’elle célèbre le bon gouvernement de la seigneurie d’Azzone Visconti) où l’on voit des représentations allégoriques des cités soumises à la domination des seigneurs de Milan déposer aux pieds de saint Ambroise, patron et protecteur de la capitale lombarde, une maquette représentant chacune de ces villes, elles-mêmes défendues par leurs saints patrons (P. Boucheron, « Tout est monument… », art. cit.).

127- Sur cette problématique, voir les travaux essentiels de Vigueur, Jean-Claudemaire, Cavaliers et citoyens. Guerre, conflits et société dans l’Italie communale, XIIe-XIIIe siècles, Paris, Éditions de l’EHESS, 2003.Google Scholar

128- Par exemple Greenstein, Jack M., « The vision of peace: Meaning and representation in Ambrogio Lorenzetti's Sala della Pace cityscapes », Art history, 11, 1988, pp. 492510, ici p. 496.CrossRefGoogle Scholar

129- Bridgeman, Jane, « Ambrogio Lorenzetti's dancing “maidens”: A case of mistaken identity », Apollo, 133, 1991, pp. 245251.Google Scholar

130- Casagrande, Carla et Vecchio, Sylvana, Histoire des péchés capitaux au Moyen Âge, Paris, Aubier, 2002.Google Scholar

131- Cette histoire politique des émotions est aujourd’hui l’un des chantiers historiographiques les plus prometteurs, notamment pour le hautMoyen ge ; voir, par exemple, les travaux de Barbara H. Rosenwein, qui développent la notion féconde de « communautés émotionnelles » ( Rosenwein, Barbara H., « Pouvoir et passion. Communautés émotionnelles en Francie au VIIe siècle », Annales HSS, 58-6, 2003, pp. 12711292 CrossRefGoogle Scholar) ou ceux de Buc, Philippe, Dangereux rituel. De l’histoire médiévale aux sciences sociales, Paris, PUF, 2003 Google Scholar – où l’on peut notamment lire, sur le sujet qui nous intéresse ici : « Tristitia et laetitia étaient des postures corporelles publiques qui manifestaient intentionnellement l’inimitié ou l’amitié politique » (p. 81). Voir également, dans un cadre urbain et pour la fin du Moyen  ge, les études récemment rassemblées dans Lecuppredesjardin, Élodie et Bruaene, Anne-Laure Van (éd.), Emotions in the heart of the city (14th- 16th century), Turnhout, Brepols, 2005.CrossRefGoogle Scholar

132- Jean de Viterbe, Liber de regimine civitatum…, op. cit., p. 231.

133- « Gratulatio patavini potestatis atque reipublicae patavinae », dans Muratori, Ludovico, Antiquitates Italicae, Milan, 1741, vol. 4, p. 131.Google Scholar

134- Jeme situe ici dans l’écho de l’adieu à la philosophie politique exprimé notamment dans Badiou, Alain, Abrégé de métapolitique, Paris, Le Seuil, 1998.Google Scholar

135- Panofsky, Erwin, La perspective comme forme symbolique, Paris, Éditions de Minuit, 1975, p. 125.Google Scholar

136- D. Arasse, L’Annonciation italienne, op. cit., p. 92.

137- Damisch, Hubert, L’origine de la perspective, Paris, Flammarion, 1993, p. 193.Google Scholar

138- Leon Battista Alberti, De Pictura, I, 19 : « Ainsi, laissant le reste de côté, je ne mentionnerai que ce que je fais quand je peins. D’abord j’inscris sur la surface à peindre un quadrilatère à angles droits aussi grand qu’il me plaît, qui est pour moi en vérité comme une fenêtre ouverte à partir de laquelle l’histoire représentée pourra être considérée ; puis j’y détermine la taille que je souhaite donner aux hommes dans la peinture » (d’après la traduction récente de Thomas Golsenne et Bertrand Prévost, Alberti, Leon Battista, La peinture, Paris, Le Seuil, 2004, p. 83 Google Scholar).

139- D. Arasse, L’Annonciation italienne…, op. cit., p. 59.

140- Antoine, Jean-Philippe, « Mémoire, lieux et invention spatiale dans la peinture italienne des XIIIe et XIVe siècles », Annales ESC, 48-6, 1993, pp. 14471469.Google Scholar

141- White, John, « Ambrogio Lorenzetti », in ID., Naissance et renaissance de l’espace pictural, Paris, Adam Biro, [1968] 1992, pp. 93104, ici p. 99.Google Scholar

142- Ibid., p. 93.

143- Ibid., p. 94.

144- Composition que l’on doit désormais comparer avec celle qui fut peinte en 1335 sur le cofano nuziale commandé par la famille Bulgarini à l’occasion du mariage de son fils Niccolò avec Tora del Cotone, et que la critique attribue aujourd’hui à Ambrogio Lorenzetti : Il cofano nuziale istoriato attribuito ad Ambrogio Lorenzetti, Milan, Electa, 2000, et Colli, Alberto (dir.), Ambrogio Lorenzetti. La vita del Trecento in Siena e nel contado senese nelle commitenze istoriate pubbliche e private. Guida al Buon governo, Sienne, Nuova Immagine, 2004.Google Scholar

145- Guerreau, Alain, « Chasse », in Le Goff, J. et Schmitt, J.-C. (dir.), Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Paris, Fayard, 1999, pp. 166178.Google Scholar

146- Benjamin, Walter, « L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » (1re version 1935), trad. par Rainer Rochlitz, dans Benjamin, Walter, OEuvres, t. 3, Paris, Gallimard, 2000, pp. 67113, ici p. 108Google Scholar. Et, plus loin : « Les édifices font l’objet d’une double réception : par l’usage et par la perception. En termes plus précis : d’une réception tactile et d’une réception visuelle. On méconnaît du tout au tout le sens de cette réception si on se la représente à la manière de la réception recueillie, bien connue des voyageurs qui visitent des monuments célèbres. Dans l’ordre tactile, il n’existe, en effet, aucun équivalent à ce qu’est la contemplation dans l’ordre visuel. La réception tactile se fait moins par voie d’attention que par voie d’accoutumance. Celle-ci régit même, dans une large mesure, la réception visuelle de l’architecture, réception qui, par nature, consiste bien moins dans un effort d’attention que dans une perception incidente » (pp. 108-109).

147- J. White, « Ambrogio Lorenzetti », art. cit., p. 96.

148- C. Frugoni, Una lontana città…, op. cit., p. 162; J. M. Greenstein, « The vision of peace… », art. cit, p. 498 ; Tarr, Roger P., « A note on the light in Ambrogio Lorenzetti's peaceful city fresco », Art history, 13, 1990, pp. 388392 CrossRefGoogle Scholar ; Q. Skinner, L’artiste en philo- sophe politique…, op. cit., p. 148.

149- Bailly, Jean-Claude, Le champ mimétique, Paris, Le Seuil, 2005 Google Scholar.

150- Au sens Kantorowicz, d’Ernst, « La souveraineté de l’artiste. Note sur quelques maximes juridiques et les théories de l’art à la Renaissance », in ID., Mourir pour la patrie et autres textes, Paris, Fayard, [1984] 2004, pp. 4373 Google Scholar. J’ai tenté de décrire une évolution comparable pour le champ architectural dans Boucheron, Patrick, « L’architecte comme auteur. Théorie et pratiques de la création architecturale dans l’Italie de la Renaissance », in Zimmermann, M. (dir.), Auctor et auctoritas. Invention et conformisme dans l’écriture médiévale. Actes du colloque de Saint-Quentin-en-Yvelines (14-16 juin 1999), Paris, École des chartes, « Mémoires et documents de l’École nationale des chartes-59 », 2001, pp. 531552.Google Scholar

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153- Max Seidel, Dolce vita…, op. cit.

154- Hans Belting, « The new role of narrative… », art. cit., p. 159.

155- Barthes, Roland, « L’effet de réel », Communications, 1968, repris dans ID., OEuvres complètes, éd. par Éric Marty, Paris, Le Seuil, 2002, vol. 3, pp. 2532.Google Scholar

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160- Diana Norman, « Pisa, Siena and the Maremma… », art. cit., pp. 330-335.

161- N. Rubinstein, « Le allegorie di Ambrogio Lorenzetti… », art. cit., p. 783. D’autres hypothèses sont exposées dans A. Riklin, Ambrogio Lorenzettis…, op. cit., p. 73.

162- F. Brugnolo, « “Voi che guardate…” », art. cit., p. 323.

163- Didi-Huberman, Georges, Devant le temps. Histoire de l’art et anachronisme des images, Paris, Éditions de Minuit, 2000, p. 20 Google Scholar et, pour les citations, p. 25. Je m’inspire également ici de la conceptualisation du Nachleben d’Aby Warburg, développé dans ID., L’image survivante. Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg, Paris, Éditions de Minuit, 2002.

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167- U. Feldges-Henning, « The pictorial programme… », art. cit., p. 161.

168- Il suffit de renvoyer sur ce point à l’étude fondamentale de M. Sennelart, Les arts de gouverner…, op. cit.

169- Dans ses Discours sur la Première décade de Tite-Live (1,56), Machiavel s’inscrit sans ambiguïté dans cette tradition de pensée : « J’ignore d’où cela vient, mais on voit par des exemples anciens et modernes que jamais un grave événement n’est arrivé dans une cité ou un pays sans qu’il n’ait été annoncé par des devins, des révélations, des prodiges ou d’autres signes célestes » ( Machiavel, Nicolas, OEuvres, éd. et trad. par Christian Bec, Paris, Robert Laffont, 1996, pp. 282283 Google Scholar). Notons toutefois que chez Machiavel comme chez Guichardin, l’action des hommes est déterminante. Voir, sur ce point, l’analyse de Fournel, Jean-Louis et Zancarini, Jean-Claude, La politique de l’expérience. Savonarole, Guicciardini et le républicanisme florentin, Turin, Edizioni dell’Orso, 2002.Google Scholar

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172- J. M. Greenstein, «The vision of peace… », art. cit., p. 504.

173- U. Feldges-Henning, « The pictorial programme… », art. cit., p. 158.

174- Ainsi que l’a justement remarqué C. Frugoni, Una lontana città…, op. cit., p. 172.

175- M. M. Donato, « La “bellissima inventiva”… », art. cit., p. 29. Voir aussi Polzer, Joseph, « Ambrogio Lorenzetti's war and peace murals revisited: Contribution to the meaning of the Good Government allegory », Artibus et historiae, 45, 2002, pp. 63105, ici p. 74.CrossRefGoogle Scholar

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182- D. Norman, « Pisa, Siena and Maremma… », art. cit., p. 328, n. 38.

183- Cité par N. Rubinstein, « Le allegorie di Ambrogio Lorenzetti… », art. cit., pp. 795-796.

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192- Ibid., vol. 2, pp. 869-870.

193- Ibid., vol. 2, p. 861 : « Se egliè uomo, sai come tu fa’: Fara’ti costı a la finestra (ché aveva una finestra come questa qui de’ Signori o quella del Podestà, che poteva vedere altrui e non era veduta lei […]. »

194- Ibid., vol. 2, p. 1145 : « Hai tu veduta Italia come ella sta nel Mappamondo ? » Sur l’usage du référent pictural dans la prédication de Bernardin de Sienne, voir les analyses fondamentales de Bolzoni, Lina, « “Come tu vedi dipinto”: La predica e le pitture cittadine », in La rete delle immagini. Predicazione in volgare dalle origini a Bernardino da Siena, Turin, Einaudi, 2002, pp. 167190 Google Scholar, ainsi que « Educare to sguardo, controllare l’interiorità: Usi delle immagini nella predicazione volgare del Tre e Quattrocento », in Castelnuovo, E. et Sergi, G. (dir.), Arti e storia nel Medioevo, vol. 3, Del vedere: Pubblici, forme e funzioni, Turin, Einaudi, 2004, pp. 519549, ici pp. 546-547.Google Scholar

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