Hostname: page-component-8448b6f56d-c4f8m Total loading time: 0 Render date: 2024-04-18T17:05:17.577Z Has data issue: false hasContentIssue false

Les « règles familiales des ancêtres »Autorité impériale et gouvernementdans la Chine médiévale

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Deng Xiaonan
Affiliation:
Université de Pékin
Christian Lamouroux
Affiliation:
EHESS

Résumé

Basé sur un important corpus de textes des Song, cet article définit la notion de « règles familiales des ancêtres » apparue durant cette période comme le patrimoine idéologique de la dynastie. Fait de précédents historiques, cet héritage fixait des normes de conduite et des principes de gouvernement qui devaient permettre à chaque empereur de faire face à deux types de contraintes : le respect des usages antérieurs ; la nécessité d’adapter son gouvernement aux évolutions de la situation. Les « règles » permirent d’intégrer le principe dynastique à la nouvelle organisation de la parenté et de fonder l’autorité impériale sur une gestion centralisée et standardisée des affaires publiques. Elles devinrent une des composantes essentielles de la nouvelle culture politique. La centralisation des Song est ainsi analysée d’un point de vue interne, celui de la constitution d’un savoir partagé entre le souverain et les lettrés fonctionnaires.

Abstract

Abstract

Based on an abondant corpus of Song texts, this article gives a definition of the “Ancestors’ family instructions”. The notion appeared during this period as an ideological legacy, grounded on lessons of history, and defining patterns of personal behaviors and conducts of state affairs. Hence, every Song sovereign was able to face two kinds of constraints: the fidelity to the dynastic legacy; the necessity of fitting the concrete and evolving situation. The “Instructions” so became a major component of the new political culture, linking the dynastic legitimacy to the general reassessment of the kinship ties, and building the imperial authority on the standardized and centralized management of the public affairs. This analysis provides an internal approach of the Song state centralization, viewed through the making process of a knowledge shared both by the sovereign and the literati.

Type
Légitimi té dynast iqueet formes de l ’État
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2004

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 - Pour la période ici traitée, nous pensons aux travaux de Zhenzhong, Guo, Songdai yanye jingji shi (Histoire économique de l’industrie du sel sous les Song), Pékin, Renmin chubanshe, 1991 Google Scholar, ou de Weimin, Bao, Songdai difang caizheng shi yanjiu (Recherches sur l’histoire des finances publiques locales sous les Song), Shanghai, Shanghai guji chubanshe, 2001Google Scholar.

2 - Le point de départ de cet article est la conférence de Deng Xiaonan, « Tentative d’approche des “Règles des ancêtres fondateurs” – L’exemple des Song du Nord (960-1127) », Paris, EHESS, 7 février 2002. Voir aussi Xiaonan, Deng, « Shilun Songchao de “Zuzong zhi fa”: yi Bei-Song shiqi wei zhongxin » (Essai sur les « règles ancestrales » de la dynastie des Song : la période des Song du Nord), Guoxue yanjiu, 7, 2000, pp. 115146 Google Scholar ; « “Zhengjia zhi fa” yu Zhao-Song de “zuzong jiafa” ” (Les « règles de redéfinition de la famille » et les « règles familiales des ancêtres » de la dynastie des Zhao-Song), Beijing daxue xuebao, 37, 4, 2000, pp. 73-85 ; « Zhao-Song “zuzong zhi fa” de tichu yu quanshi – yi Bei-Song shiqi wei – zhongxin » (La formulation et l’interprétation des « règles ancestrales » – la période des Song du Nord), Chū goku shigakukai (éd.), Chūgoku no rekishi sekai: tōgō no shisutemu to tagenteki hatten (L’univers historique de la Chine : systèmes d’intégration et développements pluriels), Tokyo, Tōkyō toritsu daigaku shuppankai, 2002, pp. 251-268.

3 - C’est déjà dans cette perspective que Liu, James T. C. avait placé sa réponse au modèle du « despotisme oriental » de Karl Wittfogel : « An administrative cycle in Chinese history: the case of Northern Sung emperors », Journal of Asian studies, 21, 2, 1962, pp. 137152 CrossRefGoogle Scholar.

4 - Le terme fa, traduit ici par « règles », renvoie aussi bien à l’idée de modèle à imiter (sens verbal de fa) et pourrait être rendu par « instructions », puisqu’il est employé dans le bouddhisme pour traduire le concept de Dharma, l’enseignement du Bouddha. Il faut donc entendre le terme « règles » au sens de règles ou de modèles de conduite, d’enseignements des Ancêtres.

5 - Guangming, Deng, « Songchao de jiafa he Bei-Song de zhengzhi gaige yundong » (Les règles de la maison des Song et les mouvements de réforme politique sous les Song du Nord), Zhonghua wen-shi luncong, vol. 3, 1986, pp. 85100 Google Scholar ; Zhaomei, Tang, « Shilun Bei-Song de “zuzong jiafa” » (Essai sur les « règles familiales des ancêtres » sous les Song du Nord), Shantou daxue xuebao, 1, 1987, pp. 2632 Google Scholar ; Shuizhao, Wang, « “Zuzong jiafa” de “jindai” zhixiang yu wenxue zhong de shushi jingshen » (L’orientation « moderne » des « règles familiales des ancêtres » et la volonté de moralisation du monde dans la littérature), in Shuizhao, Wang, Songdai wenxue tonglun – Xulun: Songxing wenhua yu Songdai wenxue (Essai général sur la littérature des Song – Essai introductif : Le modèle culturel et la littérature des Song), Kaifeng, Henan daxue chubanshe, 1997, pp. 418 Google Scholar ; Bangwei, Zhang, « Lun Songdai “wu neiluan” » (Á propos de « l’absence de désordre intérieur » sous les Song), Sichuan shifan daxue xuebao, 1, 1988, pp. 5360 Google Scholar.

6 - Will, Pierre-étienne, « Chine moderne et sinologie », Annales HSS, 49-1, 1994, pp. 726 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 20, d’où est également extraite la citation suivante.

7 - Zuyu, Fan, « Jin jiaren gua jieyi zhazi » (Mémoire pour expliquer l’hexagramme « membre de la famille »), Quan Song wen, Chengdu, Ba-Shu shushe, vol. 48, 1994, p. 501 Google Scholar.

8 - Chen Bangzhan déclare en 1605 dans sa note liminaire : « Y aurait-il quoi que ce soit d’étranger aux Song dans nos institutions, les moeurs de notre société, notre conduite des affaires administratives ou les doctrines que défendent nos lettrés ? » (Songshi jishi benmo (Histoire thématique des Song), Shanghai, Shanghai guji chubanshe, 1994, p. 328).

9 - LI TAO, Xu Zizhi tongjian changbian (Compilation pour faire suite au Miroir de l’aide au gouvernement) [XZCB], juan [j.] 480, édition Zhonghua shuju, Pékin, 1993, pp. 11416-11417.

10 - Zheng, Liu, Huang Song zhongxing liangchao shengzheng (Saintes politiques des deux règnes de la restauration de la dynastie des Song), Taipei, Wenhai chubanshe, 1967 Google Scholar, Songshi ziliao cuibian, j. 9, p. 9b.

11 - YANG WANLI, « Sanchao baoxun » (Précieux enseignements des trois règnes), Chengzhai ji, j. 113, édition Siku quanshu, p. 22a.

12 - L’expression est celle que le Grand conseiller Zhao Ruyu (1140-1196) emploie dans son mémoire de présentation du Huangchao mingchen zouyi (Mémoires des éminents serviteurs de la dynastie), une compilation dans laquelle il a fait rassembler les principaux textes directement adressés aux empereurs successifs par leurs fonctionnaires (voir édition Shangai guji chubanshe, Shangai, 1999, p. 1724).

13 - ZHEN DEXIU, « Zhao chu lishi shangdian zouzha yi » (Premier mémoire présenté lors de l’audience de nomination comme Vice-président du ministère des rites), Xishan xiansheng Zhen Wenzhong gong wenji, j. 4, édition Siku quanshu, p. 13b.

14 - WANG CHENG, Dongdu shilüe (Résumé des événements survenus dans la capitale orientale), « Chu zhibige xiebiao » (Mémoire de remerciement pour la nomination au titre d’Académicien attaché à la Bibliothèque impériale), Taipei, Wenhai chubanshe, 1967, Songshi ziliao cuibian (Introduction, p. 7).

15 - « Taizu jiwei she tianxia zhi » (Édit d’amnistie générale de l’Empire à l’occasion de l’intronisation de Taizu), Song da zhao-ling ji (Recueil des grands édits et ordonnances des Song), j. 1, Pékin, Zhonghua shuju, [1962] 1997, p. 1. La formule est reprise par Taizong à la mort de son frère.

16 - Sur ce thème général, cf. Lewis, Andrew W., Le sang royal, Paris, Gallimard, 1986 (1981 pour la version anglaise)CrossRefGoogle Scholar.

17 - Sur le contrôle des militaires, il existe de nombreux travaux en chinois ; on se reportera aussi à la belle thèse, restée inédite, de EDMUND HENRY WORTHY JR., The founding of Sung China, 950-1000: integrative changes in military and political institutions, Princeton, 1976.

18 - Sur la Maison impériale, on dispose désormais d’une étude très complète de Chaffee, John W., Branches of Heaven. A history of the imperial clan of Sung China, Cambridge-Londres, Harvard University Asia Center/Harvard University Press, 1999 CrossRefGoogle Scholar. J. Chaffee replace lui-même son travail dans la perspective plus large des problèmes politiques propres aux pouvoirs dynastiques en invoquant les travaux de A. Lewis.

19 - La définition de la parenté selon la position de chaque membre dans les rites de deuil (wufu) implique que le lien de parenté se dissout à la sixième génération. Cette construction avait remplacé la parenté définie durant la haute Antiquité dans le cadre ritualiste de la communauté cultuelle (zong) : c’est ce modèle antique que reprennent en partie les Song pour définir la Maison impériale. Sur la famille et la communauté cultuelle, voir Vandermeersch, LÉon, Wangdao ou la voie royale. Recherches sur l’esprit des institutions de la Chine archaïque, t. 1, Structures cultuelles et structures familiales, Paris, EFEO, 1977, en particulier les chapitres 4 et 9Google Scholar.

20 - C’est le mot que prête Gu Yanwu de la fin des Ming à Song Qi (cf. Rizhilu, j. 9), cité par J. W. CHAFFEE, Branches of Heaven…, op. cit., p. 63.

21 - Les rapports entre les deux frères doivent sans aucun doute être replacés dans le contexte plus général des liens personnels qui unissaient entre eux les généraux qui ont porté au pouvoir Zhao Kuangyin. Peter Lorge a émis l’hypothèse ingénieuse qu’ils formaient un groupe de « frères jurés » ( Lorge, Peter, « The entrance and exit of the Song founders », Journal of Sung-Yuan studies, 29, 1999, pp. 4362 Google Scholar).

22 - LI YOU, Songchao shishi (Événements authentiques de la dynastie des Song), j. 3, édition Congshu jicheng chubian, Pékin, Zhonghua shuju, 1985, p. 33.

23 - Song, Xu, Song huiyao jigao, Dixi, 2/4, édition Peiping tushuguan, Taipei, Xin wenfeng, 1976 Google Scholar.

24 - LI TAO, XZCB, j. 76, p. 1738.

25 - Tuo, Tuo (TOGHTO), Songshi (Histoire officielle des Song), j. 263, édition Zhonghuashuju, Pékin, 1977, p. 9098 Google Scholar.

26 - Ibid., j. 278, p. 9456.

27 - Yi, Yang, Yang Wen gong tanyuan (Florilège des propos de son excellence Yang Wen), Shanghai, Shanghai guji chubanshe, 1993, p. 48 Google Scholar.

28 - Selon J. Chaffee, en dehors d’une courte période de quelques décennies, ouverte par les réformes de Wang Anshi à l’extrême fin des années 1060, le principe d’une parenté élargie au-delà des positions prévues par les rites de deuil est toujours resté opératoire dans l’organisation de la Maison impériale. Ce principe fut d’ailleurs largement mis en oeuvre lors de la reconstitution de la famille impériale à la suite du sac de Kaifeng en 1126.

29 - L’immense mérite des travaux de Patricia Ebrey est d’avoir mis en lumière le fait que la tension entre les stratégies familiales et l’identité lignagère structure en permanence l’organisation de la parenté, et d’avoir ainsi donné une clef pour distinguer l’histoire de la famille chinoise de celle du « clan » : Ebrey, Patricia P., « Conceptions of the family in the Sung dynasty », Journal of Asian studies, 43, 2, 1984, pp. 219241 CrossRefGoogle Scholar ; ID., Family and property in Sung China: Yuan Ts’ai’s precepts for social life, Princeton, Princeton University Press, 1984, « Part one: Class, culture, family, and property », pp. 1-171 ; ID., « The early stages in the development of descent group organization », in P. B. EBREY et J. L. WATSON, Kinship organization in late imperial Chine, 1000-1940, Berkeley-Los Angeles-Londres, University of California Press, 1986, pp. 16-94.

30 - Guifen, Feng, « Fu zongfa yi » (Argumentaire pour la restauration des règles lignagères), cité dans BAO WEIMIN, « Tang-Song jiazu zhidu shanbian yuanyin shixi » (Essaisur les causes de l’évolution du système lignager entre les Tang et les Song), in Jinanshixue, vol. 1, 2002, pp. 7693 Google Scholar. Même si son approche de l’évolution du lignage reste conventionnelle, l’article de Bao souligne très utilement les distinctions qui apparaissent alors entre l’espace lignager et l’espace administratif.

31 - Selon le titre de la traduction de Séraphin Couvreur, Ho Kien fou, Imprimerie de la mission catholique, 1913.

32 - Liji, Dazhuan (Grand commentaire), « Ji zuzong renqin zhi dayi » (Explicitation générale du lignage et des parentés). Sur les structures cultuelles et familiales dans la pensée ritualiste, voir L. VANDERMEERSCH, Wangdao ou la voie royale…, op. cit. Sur les racines idéologiques et l’histoire des « règles ancestrales » avant les Song, cf. DENG XIAONAN, « Zhao-Song “zuzong zhi fa” de tichu yu zhushi », art. cit.

33 - On a dit que le terme fa traduit aussi bien l’idée de « norme » que celle d’« imitation », cf. supra, note 4.

34 - Sur les relations idéales entre éducation, gouvernement et rites, voir LéVI, Jean, «Le silence du rite : gouvernement et éducation en Chine ancienne », Les fonctionnaires divins. Politique, despotisme et mystique en Chine ancienne, Paris, Le Seuil, [1985] 1989 Google Scholar.

35 - BAN GU, Hanshu (Histoire officielle des Han), j. 9, « Yuandi ji dijiu » (Annales neuvièmes : l’empereur Yuan), édition Zhonghua shuju, Pékin, [1962] 1975, p. 277.

36 - Qian, Sima, Shiji (Annales historiques), j. 122, « Kuli liezhuan » (Biographies des fonctionnaires tyranniques), édition Zhonghua shuju, Pékin, [1959] 1973, p. 3153 Google Scholar.

37 - Minqiu, Song, Tang da zhao-ling ji (Recueil des grands édits et ordonnances des Tang), j. 1, « Di-wang, jiwei cewen » (Empereurs et princes, édits d’intronisation), Shanghai, Xuelin chubanshe, 1992, pp. 1 et 2Google Scholar.

38 - Ibid., j. 11, « Di-wang, yizhao shang » (Empereurs et princes, édits posthumes, 1), p. 62.

39 - Ibid., j. 9, « Di-wang, ce zunhao she shang » (Empereurs et princes, édits d’amnistie pour l’octroi des titres aux impératrices et aux princes, 1), p. 49 (l’édit date de 749).

40 - LI TAO, XZCB, j. 76, p. 1738.

41 - Ibid., j. 17, p. 382.

42 - Ibid., j. 41, p. 863.

43 - OUYANG XIU, « Ouyang shi putu xu » (Préface à la généalogie de la famille Ouyang), Ouyang Xiu quanji, Jushi waiji, j. 21, Taipei, Shijie shuju, 1983, p. 518.

44 - Liang, Chen, Chen Liang ji (OEuvres de Chen Liang), j. 16, Pékin, Zhonghua shuju, 1974, p. 185 Google Scholar.

45 - Er Cheng ji (OEuvres des frères Cheng), j. 2, « Er Xiansheng yu, er shang » (Proposdes deux maîtres, 2 A), Pékin, Zhonghua shuju, 1984, p. 20.

46 - Cette fusion n’est évidemment qu’un des éléments du processus bien plus large de constitution de l’autorité. Edward Farmer, auquel nous empruntons la notion de soumission, a analysé ce processus pour le début des Ming : Farmer, Edward L., « Social regulations of the first Ming emperor: orthodoxy as a function of authority », in Kwang-Ching, Liu (éd.), Orthodoxy in late imperial China, Taipei, University of California Press/SMC, [1990] 1994, pp. 103125, ici pp. 111-116Google Scholar.

47 - Er Cheng ji, j. 4, « Er Xiansheng yu si » (Propos des deux maîtres, recueil 4), op. cit., p. 72.

48 - ZHEN DEXIU, « Zhao chu lishi shangdian zouzha yi », pp. 14b-15a.

49 - Lamouroux, Christian, « Militaires et financiers dans la Chine des Song. Les institutions comptables à la fin du Xe siècle », Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 87, 1, 2000, pp. 283300 CrossRefGoogle Scholar.

50 - Nous pensons, par exemple, aux sévères remarques que Taizong adressait peu avant sa mort à son commissaire aux monopoles Chen Shu (946-1004), le grand architecte des institutions financières de la dynastie (cf. C. LAMOUROUX, « Militaires et financiers… », art. cit., pp. 298-299).

51 - Yong, Wang, Yanyi yi mou lu (Notes sur les politiques transmises pour assurer paix et protection), j. 3, Pékin, Zhonghua shuju, [1981] 1997, p. 28 Google Scholar.

52 - L’action de Fan, qui culminera avec le programme de réformes qu’il conduira durant quelques mois en 1044, a été abondamment étudiée. On retiendra ici l’article ancien de Liu, James T. C., « An early Sung reformer: Fan Chung-Yen », in Fairbank, J., Chinese thought & institutions, Chicago, The University of Chicago Press, 1957, pp. 105131 Google Scholar.

53 - Sur la politique de Zhenzong inspirée par ceux que la postérité condamnera comme les « Cinq démons », voir Lamouroux, Christian, « Rites, espaces et finances. La recomposition de la souveraineté dans la Chine du XIe siècle », Annales HSS, 51-2, 1996, pp. 275305 CrossRefGoogle Scholar. Sur le tournant du règne, voir Kuhn, Dieter, « A step on the way to Confucian state orthodoxy in the Song dynasty: the third year of the reign-period xianping of emperor Zhenzong », in Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, Wiesbaden, Harassowitz Verlag, 2001, pp. 133162 Google Scholar.

54 - LI TAO, XZCB, j. 81, p. 1839 ; l’eunuque est Liu Chenggui (950-1013) et le fonctionnaire Wang Qinruo (962-1025), deux des «Cinq démons », cf. supra, note 53.

55 - Sur les étapes de cette centralisation, voir Lamouroux, Christian, Fiscalité, comptes publics et politiques financières dans la Chine des Song (960-1276) : le chapitre 179 du Songshi, Paris, Institut des hautes études chinoises, 2003, pp. 124131 Google Scholar.

56 - Sous les Song, l’office (guan) désigne le titre que reçoit chaque fonctionnaire en fonction d’abord du mode d’entrée dans la fonction publique (en particulier son classement aux examens). L’office qualifie périodiquement le fonctionnaire pour un mandat d’affectation (chaiqian) dans l’échelle des postes effectifs. Du point de vue fonctionnel, ce titre détermine donc le niveau de compétence et la carrière du fonctionnaire au sein de la hiérarchie administrative. L’office détermine également son statut social (privilèges et droits de protection) ainsi que ses revenus. Cependant, la double échelle office/mandat sert explicitement à affecter un fonctionnaire jugé compétent sur un poste important sans attendre qu’il ait atteint le titre requis dans la hiérarchie des offices.

57 - Mcknight, Brian, « Patterns of law and patterns of thought: Notes on the specifications (shi) of Sung China », Journal of the American Oriental society, 102, 2, 1982, pp. 323331 CrossRefGoogle Scholar. La longue liste des domaines d’application des prescriptions occupe la moitié de la page 326.

58 - Pierre-Étienne Will dirige un programme international destiné à recenser et à cataloguer ces « manuels de fonctionnaires », Official handbooks and anthologies of imperial China: a descriptive and critical bibliography, déjà riche de près de neuf cents entrées.

59 - Yasuhiko, Satake, «Sakuyū jishin. Kanshin to kinsei Chū goku no chihō gyō sei seido », in Chūgoku hōsei shi, Tokyo, Tōkyō daigaku shuppankai, 1993, pp. 383408 Google Scholar ; « Sakuyū jishin no kenkyū. Sono kiso teki saikō sei », in Kyōto toritsu daigaku jimbun gakuhō, 238, 1993, pp. 1-36.

60 - TOGHTO, Songshi, j. 336, p. 10764.

61 - Ibid., j. 313, p. 10261.

62 - LI TAO, XZCB, j. 221, p. 5370.

63 - Sariti, Anthony William, « Monarchy, bureaucracy, and absolutism in the political thought of Ssu-Ma Kuang », Journal of Asian studies, 32, 1, 1972, pp. 5376 CrossRefGoogle Scholar. Cet article ancien est toujours utile pour comprendre le rôle important que Sima attribue au modèle de la maison dans la gestion de l’Empire.

64 - Guang, Sima, « Qi qu xinfa zhi bingmin haiguo zhe shu » (Mémoire pour demander la suppression des nouvelles mesures qui épuisent la population et ruinent l’Empire), Sima Guang zouyi, Taiyuan, Shanxi renmin chubanshe, 1986, pp. 338341 Google Scholar. Sur les conceptions opposées de Sima Guang et Wang Anshi, voir Bol, Peter K., « Government, society, and state: on the political visions of Ssu-ma Kuang and Wang An-shih », in Hymes, R. P. et Schirokauer, C. (éds), Ordering the world. Approaches to state and society in Sung dynasty China, Berkeley, University of California Press, 1993, pp. 128192 Google Scholar ; sur ces questions financières, voir C. LAMOUROUX, Fiscalité, comptes publics et politiques financières…, op. cit., pp. 111-117.

65 - TOGHTO, Songshi, j. 336, p. 10764.

66 - Sur tout ce processus, voir Bol, Peter, « Whither the emperor? Emperor Huizong, the new policies, and the Tang-Song transition », Journal of Song-Yuan studies, 31, 2001, pp. 103134, ici p. 133Google Scholar.

67 - Robert Hartwell avait déjà souligné l’apparition d’un ensemble de valeurs partagées par les souverains des Song et leurs conseillers : « Historical analogism, public policy, and social science in eleventh- and twelfth-century China », The American historical review, 76, 1971, pp. 690-727.

68 - FAN ZUYU, Fan Taishi ji, j. 25, « Ting zheng zhazi. Dier zhazi » (Après avoir écouté les déclarations sur les affaires politiques. Second mémoire), op. cit., p. 532.