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Le Repli du Religieux: Les missionnaires jésuites du 17e siècle entre la théologie chrétienne et une éthique païenne

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Iñes G. Županov*
Affiliation:
ESF/SOAS (European Science Foundation), School of Oriental and African Studies, Londres

Extract

Le 7 mai 1610, un missionnaire jésuite révolté, Gonçalo Fernandes, écrivit de lamission de Madurai au coeur du pays tamoul à Nicolau Pimenta, Père visiteur de laprovince indienne, pour dénoncer son jeune collatéral, Roberto Nobili, accusé d'avoirdangereusement franchi le seuil du « paganisme » hindou :

Sa manière [était] de laisser croire qu'il y a entre nous une certaine ou grande

différence de religion. Il a paru convenir que les néophytes et les convertis se

mettent du santal sur le front […]. Le Père [Nobili] lui-même venait d'utiliser du

santal de la même manière. […] Le Père bénit le santal le dimanche avant de commencer

la messe et ensuite il est distribué parce que le Père ne dit pas la messe et

les fidèles n'y assistent guère sans s'être d'abord lavés et mis du santal.

Summary

Summary

The aim of this essay is to show how the issue of indifferent rites, adiaphora (Le. actions, beliefs, ceremonies, objects that are not necessary for salvation) and the distinction between the “religious” and “political” took shape in the early 17th century in acrimonious Jesuit exchanges concerning the Madurai Mission in the heart ofthe Tamil country (South India). The doctrine of adiaphora, already amply used by the Reformation theologians to denounce the universalist pretensions ofthe Catholic Church and ai the center of the seventeenth-century political debates in England, perfectly served Jesuit theory (and practice) of accommodation. By associating certain Hindu rites and customs with adiaphora, the missionaries opened a space offreedom for multiple cultural translations and ethnographie redefinitions. It also revealed a vast area of rhetorical indeterminacy that brought into question the boundaries oftruth and representation. “Pagan” life-cycle ceremonies in particular were easily defined as adiaphora and as such removed from the theological and, to a certain degree, from the ethical domain. Religious relativism was just a step ahead.

Type
Mission et Prédication. Le Cas de L'Inde et du Pérou
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1996

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References

* Cet article s'inscrit dans le cadre du Groupe de coordination des recherches sur les missions religieuses liées au monde ibérique (XVP-XVII? siècle), EHESS-École française de Rome. Il a bénéficié des commentaires de Pierre-Antoine Fabre, Luce Giard et Catherine Clémentin-Ojha. Je remercie également Krsto Z. Guilmoto de sa patiente assistance éditoriale.

1. Gonçalo Fernandes à Nicolau Pimenta, Madurai, 7 mai 1610, Archivum Romanum Societatis lesu (ARSI ci-après), Goa 51, ff. 29-31, [III via], ff. 34-36 [II via], ff. 32-33,37-38. Les Parava sont des pêcheurs de perles du golfe de Manaar, situé entre Sri Lanka et l'Inde du Sud. Convertis par les Portugais dans les années 1530, ils étaient depuis devenus les chrétiens les plus connus de l'Inde en raison de l'apostolat de François Xavier parmi eux (1542-1543 ; 1544 ; 1548) ; Roche, P. A., Fishermen ofthe Coromandel, New Delhi, 1984;Google Scholar Schurhammer, G., S. j., , et Wicki, J., S. j., , Epistolae S., Francisa Xaverii, Rome, 1944, vol.Google Scholar

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5. Les textes en portugais et latin utilisés dans cet article, à l'exception des lettres individuelles, sont accessibles sous forme publiée. Les traités de Nobili sont édités par Rajamanickam, S. : 1. Roberto de Nobili on Indian Customs, Palayamkottai, 1972,Google Scholar qui contient le texte en latin et la traduction en anglais de « Ad Patrem nostrum Generalem Informatio de quibusdam Moribus Nationis Indicae » (Madurai, 1613) (ci-après Informatio) ; 2. Roberto de Nobili on Adaptation, Palayamkottai, 1971, qui contient le texte en latin et la traduction en anglais de «Narratio Fundamentorum quibus Madurensis Missionis Institutum […] » (ci-après Narratio). Le troisième traité de Nobili est édité par P. Dahmen, Robert de Nobili, l'apôtre des Brahmes. Apologie. 1610, Paris, 1931, qui contient le texte en latin et la traduction en français de « Responsio ad ea quae contra modum quo nova Missio Madurensis utitur ad ethnicos Christo convertendos obiecta sunt » (ci-après Responsio). Le traité de Fernandes est édité par Wicki, J. : Tratado do P. e Gonçalo Fernandes Trancoso sobre o Hinduismo (Maduré 1616), Lisbonne, 1973 Google Scholar (ci-après Tratado). Le traité de Jacopo Fenicio est publié par Jarl Charpentier, dans The Livro da seita dos lndios Orientais (Brit. Mus. MS. Sloane 1820) of Father Jacobo Fenicio, S. J., Uppsala, 1933 (ci-après Livro da seita).

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11. Cette définition de la civilité telle qu'on la trouve dans la traduction d'Aristote par Nicolas Oresme est antérieure au concept de civilité comme politesse. Voir R. Chartier, The Cultural Uses ofPrint in Early Modem France, Princeton, pp. 71-110.

12. Cette méthode, en fait, suivait de très près les prescriptions missionnaires de Loyola et était déjà mise en oeuvre dans les missions en Chine et au Japon. Voir Standaert, N., « La manière ignatienne. S'adapter aux autres : une méthode ambiguë », Cahiers de spiritualité ignatienne, 68, 1993;Google Scholar Alessandro Valignano, Historia del principio y progresso de la Compahia de Jesûs en las Indias Orientales (1542-1564), J. WlCKl éd., Rome, 1944 ; Spence, J. D., The Memory Palace of Matteo Ricci, New York, 1985 Google Scholar (trad. frse Martine Leroy-Battistelli, Paris, 1986) ; P. M., D'elia, Fond Ricciane : documenti originali concernenti Matteo Ricci e la storia délie prime relazioni tra TEuropa e la Cina, 1597-1615, 3 vols, Rome, 1942-1949;Google Scholar Dehergne, J., « La chrétienté de la Chine de la période Ming (1581-1650) », dans Monumenta Serica, XVI, 1, 1957;Google Scholar Boxer, C. R., Fidalgos in the Far East 1550-1770. Fact and Fancy in the History of Macao, La Haye, 1948;Google Scholar Boxer, C. R., South China in the Sixteenth Century, Londres, 1953.Google Scholar

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17. Narratio, p. 10.

18. Narratio, p. 14.

19. Tratado, p. 100.

20. Les quatre ashrama sont les suivants: 1. brahmacharya — les études brahmaniques; 2. grhasthya — le stade du maître de maison produisant les richesses (les fils et les biens matériels) ; 3. vanaprasthya — le séjour dans la forêt comme première phase du renoncement ; 4. sannyasa — la phase finale du renoncement. Voir Klostermaier, K. K., A Survey of Hinduism, New York, 1989, p. 320;Google Scholar Biardeau, M., L'hindouisme. Anthropologie d'une civilisation, Paris, 1981.Google Scholar

21. Tratado, p. 99. Fernandes touche ici deux concepts qui, dans l'hindouisme, se conjuguent et s'opposent de manière complexe ; le dharma, la loi socio-cosmique qui organise le monde social, et le renoncement (sannyasa) qui mène au salut (moksha) en passant par l'acquisition du savoir. Quoique Fernandes ne soit pas ignorant, il opère de nombreuses confusions. Pour une analyse approfondie voir C. Malamoud, « Sémantique et rhétorique dans la hiérarchie hindoue des « buts de l'homme », dans Cuire le monde, Paris, 1989, pp. 137-161.

22. Mary Douglas donne une réponse indirecte à cette question. « Quand les rituels expriment l'anxiété liée aux orifices du corps, le contrepoint sociologique de cette anxiété est le soin de protéger l'unité politique et culturelle d'un groupe minoritaire », M. Douglas, Purity and Danger, Londres (1re éd. 1966), 1979, p. 124.

23. Livro da seita, p. 162.

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25. Livro da seita, p. 1.

26. La désignation de Malabar était à cette époque attribuée à la région entière du sud de l'Inde, aux peuples qui l'habitaient et à leurs langages. La distinction entre les Tamouls et les Malayalis n'apparaîtra clairement que plus tard.

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28. Livro da seita, p. 162.

29. Pour une théorie des castes fondée sur l'opposition de pur et impur, voir L. Dumont, Homo hierarchicus. Le système des castes et ses implications, Par

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31. Ce mode de diffusion du haut vers le bas de la société indienne est aujourd'hui souvent désigné par les indianistes comme phénomène de « sanscritisation ».

32. Narratio, p. 162.

33. Voir Bataillon, M., Études sur Bartolomé de Las Casas, Paris, 1965 ;Google Scholar B. de Las Casas, Del único modo de atraer a todos los pueblos a la verdadera religion, Mexico, 1942.

34. Narratio, p. 167.

35. Narratio, p. 162.

36. Narratio, p. 168.

37. Narratio, p. 170. Sur l'histoire des chrétiens de Saint Thomas, voir L. Brown, The Indian Christians ofSt Thomas. An Account of the Ancient Syrian Church of Malabar, Cambridge, 1982 (1reéd. 1956).

38. Livro da seita, p. 162.

39. Pour la description de la cérémonie de hiranyagarbha (naissance de la vache d'or) par un autre jésuite à Madurai un demi-siècle plus tard, voir V. Narayana Rao, Shulman, D. et Subrahmanyam, S., Symbols of Substance. Court and State in Nayaka Period of Tamil Nadu, Delhi, 1992, pp. 79,184.Google Scholar

40. Livro da seita, p. 162.

41. Livro da seita, p. 162. Pour comparaison, voir Narratio, pp. 6-10.

42. Le contexte historique du règne des Nayak du 16e siècle au 18e siècle est décrit dans Aiyar, R. Sathyanatha, History of the Nayaks of Madura, Madras, 1980 Google Scholar (1re éd. 1924) et V. Narayana Rao, D. Shulman et S. Subrahmanyam, op. cit.

43. « La tradition les crée, l'habitude les confirme, le penchant de l'âme les observe », Narratio, p. 170.

44. Valignano, A., Les jésuites au Japon. Relation missionnaire (1583), Paris, 1990, p. 76.Google Scholar

45. Tratado, p. 37.

46. Ou « ethnographie présent », selon les anthropologues américains regroupés autour du projet de « l'ethnographie expérimentale ». Voir Clifford, J. et Marcus, G. E. éds, Writing Culture : The Poetics and Politics of Ethnography, Berkeley, 1986.Google Scholar

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48. Informatio, p. 64.

49. Laerzio, A. à Aquaviva, Cochin 8 décembre 1610, ARSI, Goa 54a, ff. 7679.Google Scholar

50. Narratio, p. 125.

51. Informatio, p. 88.

52. Narratio, p. 104. Dans Informatio (p. 70 ), le cas de Valluvar est utilisé pour prouver que le cordon sert de signe de savoir général (insigne sapientiae in communi).

53. Narratio, p. 112.

54. Pero Francisco à Aquaviva, Cochin, 4 nov. 1612, ARSI, Goa 51, ff. 181-182. La « modélisation » missionnaire ne s'arrête pas ici, puisque dans les années 1620, Nobili va créer un autre type de modèle missionnaire, le pandaram, pour les castes non brahmanes.

55. Pero Francisco à Aquaviva, Cochin, 4 nov. 1612, ARSI, Goa 51, ff. 181-182. Francisco convient de ce que l'amphibologie est permise aux missionnaires parmi les païens, mais souligne aussitôt que les théologiens à Rome n'en seraient pas si facilement persuadés.

56. Responsio, 92.

57. Responsio, 93.

58. Responsio, 91.

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60. Responsio, 91.

61. Responsio, 96.

62. Responsio, 99.

63. « La morale l'emporte sur la foi […] parce que presque toute la morale […] est d'une nature immuable et qu'elle durera dans toute l'éternité, lorsque la foi ne subsistera plus et qu'elle sera changée en conviction », Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Genève, t. XVII, 1778, article «Foi», p. 1019, cité par M. DE Certeau, op. cit., Paris, 1975, p. 156.

64. « Res quae apud ethnicos habet superstitiosum finem et suapte natura usum habet politicum, est per se média, et indifferens, etiam postquam est adhibita ex more gentis et instituta ad sectam vel religionem profitendam », Responsio, p. 101.

65. Narratio, p. 64.

66. La controverse qui suivra pendant un siècle cette première « querelle » à propos des rites indigènes sera appelée au 18e siècle « la querelle des rites malabares », associée à « la querelle des rites chinois ». Elle sera finalement résolue une trentaine d'années avant l'abolition de la Société de Jésus, par la bulle pontificale de Benoît XIV, Omnium sollicitudinum, de 1744, qui suspendra la méthode d'accommodation conçue par Ricci, Valignano et Nobili. Voir Dictionnaire de théologie catholique, op. cit., pp. 1704-1745.

67. M. DE Certeau, op. cit., Paris, 1975, pp. 153-212.

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