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Fille De Paysan, Épouse De Samouraï: Fille de paysan, épouse de samouraï: Les lettres de Yoshino Michi

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Anne Walthall*
Affiliation:
University of California (Irvine)

Extract

Dans le Japon moderne à l'époque des Tokugawa (1600-1868), la famille constitue le fondement socio-économique et religieux, à tous les échelons de la société. C'est vrai pour le shogun, au sommet de la hiérarchie (qui se distingue lui-même en utilisant le nom de Tokugawa pour désigner sa propre lignée), c'est vrai aussi pour les couches inférieures de la société, les roturiers (paysans, artisans, marchands), pour les daimyô, les seigneurs qui gouvernent leurs domaines au nom du chôgun mais sans lui rendre vraiment de comptes ainsi que pour les guerriers (samouraïs) qui, dans les villes, servent dans les administrations du shogun ou celles des daimyô. L'ensemble de la pyramide sociale obéit à ce principe. En théorie du moins, puisque statut social et lieu de résidence se transmettent héréditairement, il détermine donc le champ des possibilités offertes aux hommes et aux femmes.

Summary

summary

The household constituted the basic socioeconomic and religious unit in Tokugawa Japan (1600-1868). Although it was nominally patriarchal, I argue that the emotional bonds between parent and daughter appearing in private documents, particularly letters and diaries, complicate what we mean by this term. Thèse documents allow us to situate some women at the intersection of entrepreneurial and aristocratie, rural and urban cultures. They show how women could be used as vehicles for sociability in families of very différent statuses through employment practices, marriages, and networks of social relations that tied the peasants to the military aristocracy in a vertical hierarchy. They also expose the dynamism of the ongoing relationships between daughters and their parents, relationships too often ignored in discussions of the family economy. In thèse documents women showed themselves to be resourceful and clever in preserving their positions, sometimes to the benefit of their marital households, sometimes to the benefit of themselves.

Type
La Femme Japonaise
Copyright
Copyright © Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1999

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References

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13. Etsu Sugimoto souligne qu'« une fille qui faisait son éducation auprès d'une famille étrangère était toujours traitée avec respect et considération » (A Daughter of the Samurai, New York, Garden City, et Doubleday Doran & Co, 1934, p. 57). Voir aussi Beauchamp, Edward E., « The Social Rôle of Japanese Women: Continuity and Change », International Journal of Women's Studies, 2/3, mai-juin 1979, p. 249 Google Scholar.

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16. Pour le récit de référence, quoique plein de ragots, de l'existence menée dans le palais du shôgun, voir Mitamura Engyo, Goden jochû, Seiabô 1964. Les chiffres sont donnés p. 266.

17. Nobuyuki, Yoshida, « Kyodai jôkamachi-Edo », dans Naohiro, Asao, Yoshihiko, Amino, Susumu, Ishii, Masanao, Kano (éds), Iwanami kôza Nihon tsûshi 15 : Kinsei 5, Iwanami Shoten, 1995, p. 159 Google Scholar.

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19. Yamakawa K., Women of the Mito Domain, op. cit., p. 94.

20. Au nombre des filles samouraïs dont le service zélé se vit récompensé, il faut compter la grand-mère de Sugimoto Etsu. Voir A Daughter of the Samurai, op. cit., pp. 83-84 ; Mcclellan, Edwin, Women in the Crested Kimono: the Life of Shibue lo and Her Family Drawn from Mon Ogai's « Shibue Chûsai », New Haven, Yale University, 1985, pp. 2129.Google Scholar Io coûtait à son père Chubei 400 ryô par an, une somme énorme. Aux États-Unis, au 19e siècle, une fille qui quittait les siens logeait en général chez des parents ou dans une famille d'un milieu analogue à celui dont elle était issue (voir là-dessus Thatcher Ulrich, Laurel, A Midwife 's Taie: The Life ofMartha Ballard, based on Her Diary, 1785-1818, New York, Vintage Books, 1991, P-81 Google Scholar).

21. Ôme-shi Kyôdo Hakubutsukan (éd.), Ôrne shishi shiryôshû n° 40, Goden jochû : Yoshino Michi no Tegami, Tokyo, Ôme-shi Kyôiku Iinkai, 1991, p. 21. Ce document sera désormais référé par « Correspondance ».

22. Voir Hisaki Yukio et Mita Sayuri, « Jûkyûseiki zenpan Edo kinkô nôson no okeru joshi kyôiku no ichi kenkyû », Yokohama kokuritsu daigaku kyôiku kiyô, n°21, novembre 1981, pp. 71 -90 ; Atsuko, Nagashima, « Bakumatsu nôson josei no kôdô no jiyu to kaji rôdô », dans Ronshû kinsei joseishi, Kinshei joseishi kenkyûkai (éd.), Yoshikawa Kôbunkan, 1986, pp. 150 153 ;Google Scholar Mitamura E., Goden Jochû, pp. 23-24.

23. Les statistiques montrent que, dans les villages du centre du Japon, les femmes se mariaient entre 18 et 25 ans, mais ces données ne prennent pas en compte le milieu social. En général cependant, les femmes appartenant aux couches supérieures de la paysannerie tendaient à se marier plus précocement que les autres. Se reporter là-dessus à Cornell, Laurel L. et Hayami, Akira, « The “ Shûmon aratame chô ” Japan's Population Registers », Journal of Family History, 11/4, automne 1986, p. 325 ;Google Scholar Osamu Saitô, «Population and the Peasant Family Economy in Proto-industrial Japan », Journal of Family History, 8/1, printemps 1983, p. 34 ; L. L. Cornell, « Why are there no Spinsters in Japan ? », art. cité, pp. 326-340.

24. Un an avant que Chie entrât en fonction, la fille de Miyo avait épousé l'héritier du daimyô Maeda, l'homme le plus riche du Japon, et c'est en son honneur que fut construite la Porte Rouge qui orne à présent l'Université de Tokyo. Si l'épouse du shôgun ne trempa jamais dans les affaires politiques, en revanche les intrigues de Miyo et d'autres concubines étaient de notoriété publique. Voir sur ces points : Hideki, Ozaki, « Kaisetsu », dans Kaionji Chôgorô, Edojô Ôoku retsuden, Kôdansha, 1984, pp. 256257 ;Google Scholar MUSASHINO Jirô, « Todai akamon yuraiki », dans Inoue Kiyoshi et Enchi Fumiko (éds), Nihon josei no rekishi, n° 8 : Shôgun to daimyô no fujin, Akatsuka Kyôiku Tosho Kabushiki Kaisha, 1978, pp. 120-122.

25. Yujiro, Oguchi, « Nôson josei no Edojô Ôoku hôkô : Namamugi mura Sekiguchi Chie no baai », dans Kaiko Shiryokan, Yokohama, Kinseishi Kenkyukai, Yokohama (éds), 19 seiki no sekai to Yokohama, Yamakawa Shuppansha, 1993, pp. 261-277, republié dans Kinshei no iru josei, pp. 157194 Google Scholar.

26. Mitamura, E., Goden jochû, op. cit., p. 15, 134, et 221 Google Scholar.

27. Takayanagi Kaneyoshi, Edojô Ôoku no seikatsu, Yûzankaku, 1969 .

28. Les Japonais d'hier et d'aujourd'hui désignent du même terme de goden jochû aussi bien les femmes qui faisaient carrière dans les appartements du daimyô ou du shôgun que les femmes de milieu plus modeste qui y demeuraient onze ans au plus. Pour notre part, nous appelons les premières « dames de compagnie » (ladies in waiting), et les secondes « suivantes » (maids in waiting) ou « domestiques » (servants). Voir là-dessus Takayanagi Kaneyoshi, Edojô Ôoku no seikatsu, op. cit., p. 33.

29. Ibid., p. 19. En tant que proches parents du shô gun, les Hitotsubashi étaient tenus, tout au long de l'année, de distribuer fréquemment salutations et présents (voir Takayanagi Kaneyoshi, Bakumatsu no Ooku, Yuzankaku, 1974, pp. 185-231).

30. Masuda T., « Yoshino Michi no shôgai », op. cit., p. 121.

31. Mitamura E., Goden jochû, op. cit., p. 44.

32. Correspondance, pp. 23-24.

33. Takayanagi K., Edojô Ôoku no seikatsu, op. cit., p. 55.

34. Voir par exemple Correspondance, p. 47. Au nombre des documents imprimés que contiennent les archives Yoshino figurent des cartes des administrateurs du shôgun et des plans d'Edo indiquant où se trouvent les palais du daimyô et de ses principaux vassaux : tous outils fort nécessaires à un chef de village dont la fille était suivante (voir Yoshino-ke monjo chôsa hôkoku, p. 16).

35. Hayashi Miichi, « Öoku, goden jochû no seikatsu », dans Inoue Kiyoshi et Enchi Fumiko (éds), Nihon josei no rekishi, n° 8 : Shôgun to daimyô no fujin, op. cit., p. 138.

36. Plath, David W., Long Engagements: Maturity in Modem Japan, Stanford, Stanford University Press, 1980, p. 143.Google Scholar 75 % environ des lettres que Michi rédigea au cours de sa vie de suivante, puis d'épouse et de veuve, contiennent des réclamations et des accusés de réception (voir Masuda Toshimi, « Yoshino Michi no tegami kara », Kantô kinsheishi kenkyû, n° 28, juin 1990, p. 67).

37. Correspondance, pp. 34-36.

38. Mitamura Engyo relate que, pendant ses années de service, l'une des parentes de sa femme recevait de ses parents 150 ryô annuels (Goden jochû, op. cit., p. 21).

39. Walthall, Anne, « The Life Cycle of Farm Women in Tokugawa Japan », dans Bernstein, Gail L. (éd.), Recreating Japanese Women, 1600-1945, University of California Press, 1991, p. 48 Google Scholar.

40. Voir par exemple Correspondance, pp. 37-39,40-41,51-52,53-54. Masuda fait observer que la liste des vêtements qui font la navette suggère un train de vie des plus luxueux pour une fille de paysans (voir Masuda Toshimi, « Bakumatsu-ki ni okeru ichijosei no arikata : Shimo Morooka-mura Yoshino Michi no shojô kara », dans Tokyo-to kyoikucho shakai kyoikubu bunkaka (éd.), Kyu Musashi-kuni Tama-gun Shimo Morooka-mura nanushi : Yoshino-ke monjo chôsa hôkoku, Tokyo-to kyoikucho shakai kyoikubu bunkaka, 1988, p. 307). * Longue et large ceinture de soie du costume japonais traditionnel (TV. d. T.).

41. Correspondance, pp. 9-12. L'obi coûtait 3 ryô, 2 bu, 2 chu, soit un prix élevé pour un vêtement : un journalier ne pouvait guère espérer gagner plus de trois ryô sur quatre mois. Dans la même lettre, Michi mentionne deux rouleaux d'étoffe, dont chacun suffit à la confection d'un kimono, et dont le montant total atteint 3 bu. Mitamura E. (Goden jochû, op. cit., p. 27) considère qu'au vu des lois somptuaires fort strictes alors en vigueur, les filles du peuple ne pouvaient se permettre cette garde-robe de luxe qu'en servant le daimyô.

42. Correspondance, pp. 43-44.

43. Ibid., pp. 31-32.

44. Dans « The Family Ideology of Rural Entrepreneurs » (art. cité, pp. 473-474), j'ai mis en relief les activités économiques indépendantes des femmes mariées. Les lettres de Michi montrent que les filles pouvaient agir de même.

45. Correspondance, pp. 20-22. Michi demande dans une autre lettre : « S'il vous plaît, envoyez ici un “ apprenti domestique ” (hokonin) aussitôt que possible » (ibid., p. 49).

46. Ibid., pp. 122-126.

47. Ibid., pp. 37-39, 40-41, 154-155, 160-162.

48. Oguchi Y., Josei no iru kinsei, op. cit., p. 183.

49. Correspondance, pp. 187-188.

50. Ibid., pp. 23-24. Elle écrit dans une autre lettre : « L'obi que tu m'as expédié était vraiment de superbe facture. L'une de mes compagnes me l'a acheté comptant, et je transmettrai l'argent à Père » (ibid., pp. 68-71 ; voir aussi pp. 59-60).

51. Ibid., pp. 31-32. Ou encore : « L'hiver dernier, j'ai dit que je voulais une étoffe à rayure d'Orne. Tu me l'as envoyée sur le champ. Et quand je t'ai demandé aussi de l'argent, tu m'as dit de le prendre sur la vente du tissu » (ibid., pp. 17-19 ; voir aussi pp. 42-53).

52. Ibid., pp. 71-74.

53. Ibid., pp. 68-71.

54. A suivre Fumie, Kumagai, « les mariages entre classes differentes étaient interdits, et quiconque violait cette loi était mis au ban de la société et relégué dans la classe “ eta ” » (« Modernization and the Family in Japan », Journal of Family History 11/4, 1986, p. 373)Google Scholar. Parmi les femmes nées dans le village de Taishido, maintenant intégré dans Setagaya-ku, treize se marièrent à Edo, entre 1838 et 1869 (voir Yasuhiro, Mori, « Shûmon-chô ni miru kinsei josei no life cycle », Rekishi hyôron, n° 431 2 1986/3, p. 36)Google Scholar.

55. Ôguchi Y., « Nôson josei no Edojô Ooku hôkô », art. cit, pp. 256-260.

56. Hisaki Y. et Mita S., art. cité, p. 71 et p. 88.

57. Takizawa Hirqshi, « Goden jochû : Yoshino Michi no Tegami », dans Ôme-shi Kyôdo Hakubutsukan (éd.), Ôrne shishi shiryôshû, n° 40 Goden jochû : Yoshino Michi no Tegami, op. cit., pp. 243-244. La famille Tamura est recensée parmi les kobushin, la catégorie la plus basse des serviteurs du shôgun, et fourre-tout regroupant tous ceux qui n'occupent pas un emploi à plein temps dans son administration. Voir sur ce point Totman, Conrad Politics in the Tokugawa Bakufu, 1600-1868, Princeton, Princeton University Press, 1967, p. 32;Google Scholar Yamamura, Kozo, A Study of Samurai lncome and Entrepreneurship, Cambridge, Harvard University Press, 1974, p. 16 Google Scholar.

58. Pour le détail de cette transaction, voir Masuda T., « Yoshino Michi no shôgai », op. cit., p. 127 ; et pour le document qui l'atteste, Yoshino-ke monjo chôsa hôkoku, p. 203. Io, issue d'une famille de marchands, se fit adopter par une famille samouraï avant d'épouser Shibue Chûsai (voir E. Mcclellan, Woman in the Crested Kimono, op. cit., p. 23). Pour plus ample information, on se reportera à Engyo, Mitamura, Buke no Seikatsu, Seiabô, 1958, pp. 129130, et 138 Google Scholar.

59. Selon la loi en vigueur dans certains domaines, même si un samouraï se considérait marié, ses relation avec son épouse relevaient de la fornication s'il n'en avait pas informé les autorités (voir Engyo, Mitamura, Onna no yo no naka, Seiabô, 1958, p. 36 et p. 47 Google Scholar).

60. Correspondance, pp. 76-79. Dans une autre lettre, Michi remercie son père pour son aide pendant le « déménagement » (pp. 159-160). Quoique, dans l'édition moderne, cette lettre soit classée avec d'autres de date beaucoup plus tardive, Michi fait référence à elle-même (watakushi) et non à la « maison » (temae), et le courrier est envoyé depuis Hongo, où les Tamura s'installèrent après un incendie en 1846.

61. Ibid., pp. 76-79.

62. Takizawa H., op. cit., p. 247. Le nom de la première femme de Motonaga, mère de son unique fils, ne figure nulle part dans les archives de la famille Tamura.

63. Cette expression, qu'emploie D. Plath (Long Engagements, op. cit., p. 34), à propos de ses entretiens, convient particulièrement bien aux lettres de Michi.

64. Correspondance, pp. 79-81.

65. Ibid., pp. 81-82. A partir de cette lettre, Michi signera « Tamura Michi ».

66. Ibid., p. 79. Dans cette lettre, elle demande aussi à sa mère de tisser une couverture pour Motonaga.

67. Ibid., pp. 82-85 et 92-93.

68. Ibid., pp. 82-85. Dans le contrat d'adoption, Kisaburô promet de prendre soin de ses parents adoptifs, et des enfants de ceux-ci, Keigoro et Michi (voir Masuda T., « Yoshino Michi no shôgai », op. cit., p. 120, et, pour le dossier concernant l'adoption, Yoshino-ke monjo chôsa hôkoku, p. 203).

69. Correspondance, p. 100.

70. Voir ibid., pp. 82-85, 86-87, 88-90. Même après le décès de son mari, Michi parvint à poursuivre l'activité pharmaceutique familiale (voir ibid., pp. 174-176, 182-185).

71. Ibid., pp. 174-176.

72. Ibid., pp. 167-168.

73. Ibid., pp. 99-100.

74. Ibid., pp. 101-102.

75. Ibid., pp. 87-90.

76. Ibid., pp. 110-111, 147-149, 167-168, 178-179, 180-181.

77. Ibid., pp. 185-186. Pour un autre exemple, voir pp. 167-168.

78. Ibid., pp. 93-95. Le grand-père de Motonaga avait un frère cadet, qui avait été adopté par les Kurimoto, eux aussi médecins, et de rang analogue. L'un des fils du frère du grandpère fut adopté par la famille Ôbuchi, et Gentô, médecin lui aussi, était le fils de ce fils (voir Masuda T., « Yoshino Michi no shôgai ; sono shojô kara », rapport, art. cité)

79. Correspondance, pp. 95-96.

80. Ibid., pp. 96-98. La situation d'urgence passée, elle continua à se fournir en charbon auprès de ses parents (voir ibid., pp. 102-103, 104-105, 105-106).

81. Ibid., pp. 101-102. Cette association de crédit mutuel avait son siège dans les appartements féminins de la famille Hitotsubachi. Chaque membre versait une part, puis on tirait au sort l'ordre selon lequel chacune bénéficierait des fonds (Voir Takizawah., op. cit., p. 264). Au sein de l’Ôoku, les participantes étaient si nombreuses que le montant global disponible pouvait s'élever à la somme énorme de 100 ou 200 ryô (voir Mitamura E., Goden jochû, op. cit., p. 240).

82. Marra, Robert J., « Social Relations as Capital: The Story of Yuriko », dans Imamura, Anne E., Re-imaging Japanese Women, Berkeley, University of California Press, 1996, p. 113 Google Scholar.

83. Correspondance, pp. 99-100.

84. Ibid., pp. 104-105.

85. Ibid., pp. 101-102.

86. Ibid., pp. 105-106.

87. Ibid., pp. 106-108.

88. Masuda T., « Bakumatsu-ki ni okeru ichi josei no arikata », art. cité, p. 308.

89. Correspondance, pp. 163-164, 174-178.

90. Masuda T., « Yoshino Michi no shôgai », op. cit., p. 134. Nagayoshi fait preuve d'un manque de loyauté patent à l'égard de son suzerain : « Les personnes qui étaient responsables de nous firent proclamer qu'il nous fallait répondre à la question suivante : voulions-nous continuer à servir la maison Tokugawa sans appointements ? Mais on peut douter que sans appointements le service puisse continuer. […] Même si je suis licencié, je devrais parvenir à vivre de l’exercice de la médecine ».

91. Correspondance, pp. 112-114. Pour inciter son père à lui prêter la somme d'argent, elle promet de la lui rembourser avec intérêts.

92. Ibid., pp. 114-116.

93. Takizawa H., op. cit., p. 245.\

94. Correspondance, pp. 116-117. Cette lettre montre que même son père ne conserva pas la correspondance de sa fille dans son intégralité : Michi s'y réfère en effet à une lettre antérieure, perdue, où elle avait déjà décrit l'état de Motoyoshi.

95. Ibid., p. 118.

96. Ibid, pp. 119-121.

97. Ibid, pp. 121-122.

98. Ibid., pp. 121-126. Cette lettre incitait la mère de Michi à lui rendre visite : il y aurait ainsi quelqu'un pour s'occuper de la maison pendant que Michi irait presenter ses respects à son ancienne maîtresse et la remercier du soutien accordé durant la maladie de Motoyoshi. Michi souhaitait aussi ne pas se rendre seule sur la tombe de celui-ci. Dans la lettre suivante, elle remerciera sa mère de sa visite.

99. Ibid, pp. 127-129.

100. Ibid., pp. 129-130.

101. Ibid., pp. 131-132, 132-134.

102. Ibid., pp. 132-134.

103. Ibid., pp. 135-137.

104. Ibid., pp. 137-139.

105. Ibid., pp. 139-143.

106. Selon Takizawa H. (op. cit., p. 245), Nagatoshi devint directeur à l'École de Médecine du shôgunat, poste qu'il conjugua avec des consultations au domicile des patients, et plus tard avec la copie de rapports médicaux.

107. Correspondance, pp. 139-143.

108. C'est fin 1851 qu'apparaît la première mention de ces relations. Michi suggère début 1852 que les parents de lyo demandent pour elle un congé. En 1853, elle propose que le père de celle-ci vienne la chercher (Voir Correspondance, pp. 145-147 et 151). Mitamura E. (Goden jochû, op. cit., p. 22) souligne que seule la maladie de l'un des parents pouvait justifier la rupture d'un contrat. Le mariage, lui, relevait trop d'un intérêt égoïste.

109. Correspondance, pp. 151-155. Voir aussi pp. 147-149, et 151.

110. Ibid., pp. 155-157.

111. Ibid., pp. 158-159.

112. Takizawa Hiroshi, « Kino shita Jizamurai-tachi : Yoshino-shi to Morooka-shi » Tama no ayumi, n° 46, février 1987, p. 40 et p. 49. L'épouse de Kisaburô était issue d'un milieu à ce point obscur que les recensements n'en gardent pas trace.

113. Correspondance, p. 194. L'un des deux émissaires, sans doute apparenté à Michi, était chef du village de Kami Morooka, les deux autres, dont l'un pouvait se targuer d'un lignage aussi vénérable que celui des Yoshino, des anciens de Shimo Morooka (voir Takizawa H., op. cit., p. 274).

114. Correspondance, pp. 165-166.

115. Ibid., pp. 160-162.

116. Ibid., pp. 182-185.

117. Ibid., pp. 171-172.

118. Ibid., pp. 121-126.

119. Ibid., pp. 163-164. Selon toute apparence, c'est Kisaburô qui se chargea de la mise en oeuvre du projet. Il avait envoyé à son père adoptif un exemplaire du rapport concernant « La défense côtière contre les navires en provenance de l'étranger » (voir Yoshino-ke monjo chôsa hôkoku, p. 230). Dans l'une de ses lettres (Correspondance, pp. 135-137) Michi regrette que son père ne puisse, comme prévu, lui rendre visite, en raison « d'affaires concernant le domaine de Kawagoe ».

120. Ibid., p. 182.

121. Un chef de famille prenait généralement se retraite à soixante ans, âge du père de Michi en 1860, selon le décompte japonais des années. Mais l'alourdissement des charges officelles à partir de 1840 avait conduit bien des autorités de village à tenter de mettre plus tôt fin à leurs fonctions (Voir Cornell, Laurel L., The Peasant family and Inheritance, Thèse de Ph. D. de l'Université de Cornell, passim et en particulier, p. III, 6, 32)Google Scholar.

122. Correspondance, pp. 176-178.

123. Ibid, pp. 167-168

124. Ibid, pp. 163-64

125. Haga Noburu, Ryôsai kenbo ron, Yûzankaku, 1990, p. 218.

126. Voir Hisaki Y. et Mita S., art. cité, p. 71 ; E. MCClellan, op. cit., p. 32 ; Mori Y., op. cit., p. 85. Mori considère que le rapprochement des deux familles s'est d'abord fondé sur des relations d'affaires : quatre ans avant le mariage, le frère de Io s'était assuré le monopole du fumier produit par la famille samouraï.

127. L. Ulrich, op. cit., p. 343.