Hostname: page-component-78c5997874-g7gxr Total loading time: 0 Render date: 2024-11-07T09:34:49.618Z Has data issue: false hasContentIssue false

La sacralité de la royauté mérovingienne

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Régine Le Jan*
Affiliation:
Université de Paris 1

Résumé

Le système de légitimation de la royauté mérovingienne a suscité chez les historiens des interprétations radicalement opposées qui tiennent largement aux ambiguïtés de l’historiographie.À la fin du VIe siècle, Grégoire de Tours construit en effet le passé de la royauté en utilisant deux modèles royaux opposés, celui du roi magicien, qu’il associe plutôt à la toute première période mérovingienne, à des prétendants illégitimes ou à de mauvais rois, et celui du roi chrétien, représenté par le roi Gontran. Il gomme ainsi les ambiguïtés profondes de la première royauté mérovingienne. Après la victoire de la lignée neustrienne et la seconde fondation du royaume au début du VIIe siècle, l’historiographie impose en revanche l’image du souverain élu de Dieu, qui intègre l’ensemble des fonctions dans un système de pensée christianisé qu’expriment aussi bien les prières pour le roi et le royaume, montant des basiliques et des monastères royaux, que le contrôle des sanctuaires et la domination des forces sacrées de la nature.

Abstract

Abstract

The manner in which Merovingian royalty has been legitimized has raised totally different interpretations among historians, largely due to the ambiguities of historiography. At the end of the 6th century, Gregory of Tours built the past of royalty on two opposite royal models, that of the magician king that he tended to associate with the very early beginning of the Merovingian era, with illegitimate pretenders or bad kings, and that of the Christian king, represented by king Gontran. He therefore blotted out the deep ambiguities of the first Merovingian reign. After the victory of the Neustrian lineage and the second establishment of the kingdom at the beginning of the 7th century however, historiography imposed the image of a sovereign chosen by God who integrated all his functions in a christianized mode of thinking, instituting prayers for the king and the kingdom, building royal basilicas and monasteries as well as controlling of sanctuaries and dominating the sacred forces of nature.

Type
Sacralité et formes du pouvoir (Ve-XIIe siècle)
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1 - Annales Regni Francorum, a. 749, éd. par Friedrich Kurze, in Monumenta Germaniae Historica-Scriptores Rerum Germanicarum [MGH-SSRG], in usum scholarum, Hanovre, 1895, p. 8 : « Pippinum secundum morem Francorum electus est ad regem et unctus per manum sanctae memoriae Bonifacii archiepiscopi et elevatus a Francis in regno a Suessionis civitate. Hildericus vero, qui false rex vocabatur, tonsoratus est et in monasterium missus. »

2 - Chronicharum quae dicuntur Fredegarii scholastici continuationes, éd. par Krusch, Bruno, in Monumenta Germaniae Historica-Scriptores Rerum Merovingicarum [MGH-SSRM], II, Hanovre, 1888, p. 182 :Google Scholar « […] praecelsus Pippinus electione totius Francorum in sedem regni cum consecratione episcoporum et subiectione principum una cum regina Bertradane, ut antiquitus ordo deposcit, sublimatur in regno. »

3 - Schmitt, Jean-Claude, « La notion de sacré et son application à l’histoire du christianisme médiéval », Cahiers du centre de recherches historiques, 9, 1992, pp. 1921.Google Scholar

4 - Thomas, Yan, « De la “sanction” et de la “sainteté” des lois à Rome. Remarques sur l’institution juridique de l’inviolabilité », Droits, 18, 1994, pp. 135151.Google Scholar

5 - Sur la réutilisation de ces catégories, Lauwers, Michel, « Le cimetière dans le Moyen Âge latin. Lieu sacré, saint et religieux », Annales HSS, 545, 1999, pp. 10471072.CrossRefGoogle Scholar

6 - Frazer, James George, The Golden Bough. A Study in Magic and Religion, t. 1, Londres, Macmillan, 2e éd., [1894] 1900 Google Scholar (rééd., Paris, Robert Laffont, 1998).

7 - Voir en particulier les travaux de Karl Leyser, repris dans Reuter, T. (éd.), Communications and Power in Medieval Europe: The Carolingians and Ottonian Centuries, 2 vols, Londres, Hambledon Press, 1994,Google Scholar et de Althoff, Gerd, Spielregel der Politik im Mittelalter. Kommunikation in Frieden und Fehde, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1997.Google Scholar

8 - Buc, Philippe, The Dangers of Rituals. Between Early Medieval Texts and Social Scientific Theory, Princeton-Oxford, Princeton University Press, 2001 Google Scholar (trad. fr., Dangereux rituels. De l’histoire médiévale aux sciences sociales, Paris, PUF, 2003).

9 - ID., « Rituel politique et imaginaire politique au haut Moyen  ge », Revue historique, 306-4, 2001, pp. 843-883, ici pp. 858-859.

10 - Nelson, Janet L., « The Development of Frankisch Royal Ritual », in ID., Politics and Ritual in Early Medieval Europe, Londres, Hambledon Press, 1986, pp. 283307, ici p. 292.Google Scholar

11 - En particulier Gluckmann, Max, Politics, Law and Ritual in Tribal Society, Chicago, Alden Publisher, 1965.Google Scholar

12 - Wenskus, Reinhard, Stammesbildung und Verfassung. Das Werden der frühmittelalterlichen gentes, Cologne, Böhlau Verlag, [1961] 1977.Google Scholar

13 - En dernier lieu, Wolfram, Herwig, « Typen der Ethnogenese, ein Versuch », in Geuenich, D. (éd.), Die Franken und die Alemannen bis zur « Schlacht bei Zulpich » (496- 497), Berlin-New York, Walter de Gruyter, 1998, pp. 608627.Google Scholar

14 - H. Wolfram, « Typen… », art. cit., p. 609, à la suite des travaux de Carlrichard Brühl, Joachim Ehlers et Walter Pohl. Voir Pohl, Walter, Die Völkerwanderung. Eroberung und Integration, Stuttgart, Kohlhammer, 2002, pp. 1339.Google Scholar

15 - En dernier lieu, Schneider, Reinhard, « König und Königsherrschaft bei den Franken », in Erkens, F.-R. et Wolff, H. (éds), Von Sacerdotium und regnum. Geistliche und weltliche Gewalt im frühen und hohen Mittelalter, Festschrift für Egon Boshof zum 65. Geburtstag, Cologne-Weimar-Vienne, Böhlau Verlag, 2002, pp. 1126.Google Scholar

16 - Heinzelmann, Martin, Gregor von Tours « Zehn Bücher Geschichten ». Historiographie und Gesellschaftskonzept im 6. Jahhundert, Darmstadt, Wissenschafliche Buchgesellschaft, 1994.Google Scholar

17 - GrÉgoire De Tours, Historiarum libri decem [Hist.], éd. par Bruno Krusch et Wilhelm Levison, 2e éd., in MGH-SSRM, I, 1937-1951, II, 9, p. 55.

18 - John Michael Wallace-Hadrill utilise le vocable chieftains qui me semble plus adéquat que celui de roitelet.

19 - Jean-Claudemuller, , Le roi bouc émissaire. Pouvoir et rituel chez les Rukuba du Nigeria central, Québec, S. Fleury, 1980.Google Scholar

20 - Heusch, Lucde, « Pour une dialectique de la sacralité du pouvoir », in ID., Le pouvoir et le sacré, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, 1962, pp. 1547, ici p. 19.Google Scholar

21 - Hocart, Arthur Maurice, Rois et courtisans, Paris, Le Seuil, 1978, pp. 163170 Google Scholar (trad. fr. de Kings and Councillors, The University of Chicago Press, 1970).

22 - Ibid., p. 171.

23 - Ibid., pp. 211-230.

24 - Voir Janet L. Nelson, « Symbols in Context: Rulers’s Inaugurations Rituals in Byzantium and the West in the Early Middle Ages », in ID., Politics and Rituals…, op. cit., pp. 259-282, ici pp. 264-265, qui note que le dux était élevé sur le bouclier comme le rex, tout en rappelant que la différence entre rex et dux est purement romaine ; cf. Wallace-Hadrill, John Michael, Early Germanic Kingship in England and on the Continent, Oxford, Clarendon Press, 1971, p. 14 Google Scholar sqq.

25 - Neumann, Eckhard, Herrschafts- und Sexualsymbolik. Grundlagen einer alternativen Symbolforschung, Stuttgart, Kohlhammer, 1980, pp. 205213.Google Scholar

26 - Alföldi, Andreas, Die monarchische Repräsentation im römischen Kaiserreiche, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1977,Google Scholar et E. Neumann, Herrschafts- und Sexualsymbolik…, op. cit., p. 210.

27 - CORIPPE II, In laudem Justini II, MGH-Auctore Antiquissimi [AA], III, p. 130, vers 148- 149 (trad. fr. Éloge de l’empereur Justin II, II, vers 130-143, Paris, Les Belles Lettres, 1981, pp. 38-39). Voir le commentaire de Kantorowicz, Ernst, « Oriens Augusti. Lever du roi », Dumbarton Oaks Papers, 17, 1963, p. 152.CrossRefGoogle Scholar

28 - Schmidt, Ruth, « Königsumtritt », Reallexikon der germanischen Altertumskunde, 17, Berlin-New York, Walter de Gruyter, 2001, pp. 138141.Google Scholar

29 - Nelson, Janet L., «The Lord’s Anointed and the People’s Choice », in Carradine, D. et Price, S. (éds), Rituals of Royalty. Power and Communication in Traditional Societies, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, pp. 137180.Google Scholar

30 - Cardot, Fabienne, L’espace et le pouvoir. Étude sur l’Austrasie mérovingienne, Paris, Publications de la Sorbonne, 1983.Google Scholar

31 - ÉGINHARD, Vie de Charlemagne, c. 1, édition et traduction d’après Louis Halphen, Paris, Les Belles Lettres, 5e éd., 1981, pp. 8-11.

32 - TACITE, La Germanie, c. 40, éd. et trad. par Jacques Perret, Paris, Les Belles Lettres, 4e éd., 1983, p. 95 : culte de la déesse mère et rite du char de la déesse tiré par des génisses. Voir EUGEN EWIG, Die Merowinger und das Frankenreich, Stuttgart, Kohlhammer, 1988, p. 78.

33 - De Vries, Jan, Altgermanische Religionsgeschichte, I, Berlin, Walter de Gruyter, 2e éd. entièrement revue, 1956, pp. 368369.Google Scholar

34 - Schneider, Reinhard, « Königswahl », « Königswahl », Reallexikon der germanischen Altertumskunde [RGA], 17, 2001, pp. 143144.Google Scholar

35 - E. EWIG, Die Merowinger…, op. cit., p. 82. R. Schmidt avait aussi suggéré dans un précédent article sur le voyage rituel (” Umfahrt », Handwörterbuch zur deutschen Rechtegeschichte [HRG], V, 1999) que les circuits se rapportaient à des rois dont la légitimité était douteuse, ce qui ne résiste pas à l’analyse. L’auteur a abandonné cette hypothèse dans son article du RGA, 2001.

36 - Hist., II, 40, p. 91 : « Clipeo evectum super se regem constituunt. »

37 - Ibid., IV, 51, p. 188 : « Inpositum que super clypeum sibi regem statuunt. »

38 - Ibid., VII, X, p. 296.

39 - R. Schmidt, « Königsumtritt », art. cit.

40 - Paris, BNF, ms grec 139, f. 6v. Voir Buchthal, Hugo, The Miniatures of the Paris Psalter. A Study in Middle Byzantine Painting, Londres, The Warburg Institute, 1938,Google Scholar pl. 6, et Ravegnani, Giorgio, La corte di Bisanzio, Ravenne, Essegi, 1984.Google Scholar

41 - Althoff, Gerd, « Die Verändbarkeit von Ritualen im Mittelalter », in ID. (éd.), Formen und Funktionen öffentlicher Kommunikation im Mittelalter, Stuttgart, Hiersemann, 2001, pp. 158176.Google Scholar

42 - Hist., III, 42, p. 95.

43 - J. L. NELSON, « Symbols in Context… », art. cit., pp. 261-263.

44 - J. L.NELSON, « The Lord’s Anointed… », art. cit., pp. 100-101.

45 - Le dernier continuateur de Frédégaire souligne qu’en 751 le rituel d’élévation traditionnel a été respecté, quand bien même il mentionne que le roi a été « consacré » par les évêques.

46 - Hardt, Matthias, « Königsthron », Reallexikon der germanischen Altertumskunde, 17, 2001, pp. 136137.Google Scholar

47 - Trône conservé au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, cf. Gaborit-Chopin, DaniÈle, « Les trésors de Neustrie », in Atsma, H. (éd.), La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de Dagobert à Charles le Chauve, t. 2, Sigmaringen, Thorbecke, 1989, pp. 260284.Google Scholar

48 - La Vita Eligii relate comment le roi Clotaire II commanda à Éloi la fabrication d’une sella (trône) et comment Éloi fit deux trônes avec le métal prévu pour n’en fabriquer qu’un (Vita Eligii episcopi Noviomagensis, éd. par Bruno Krusch, in MGH-SSRM, 4, Hanovre-Leipzig, 1902, l, I, c. 5, pp. 672-673). La datation de la Vita Eligii a fait l’objet de nombreuses discussions. La Vita a été écrite par Ouen, évêque de Rouen († 683) qui s’est sans doute inspiré d’une vie primitive. Le texte a été remanié dans le deuxième quart du VIIIe siècle. L’épisode des trônes pouvait faire partie du fonds primitif.

49 - « Cumque, ut Francorum moribus moris erat, super solium aureum coronatus resideret […] », Gesta Dagoberti, c. 39, éd. par Bruno Krusch, in MGH-SSRM, 2, Hanovre, 1888, p. 416. Dans l’édition de la Vita Eligii, B. Krusch met ce trône en relation avec la description des Gesta Dagoberti, mais ces derniers ont été rédigés vers 830.

50 - Annales Mettenses priores, éd. par Bernhard von Simson, in MGH-SSRG, in usum scholarum, 10, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1905, p. 14.

51 - A.M. Hocart, Rois…, op. cit., p. 211.

52 - Y. Thomas, «De la “sanction”… », art. cit.

53 - Wood, Ian, Merovingians Kingdoms, 450-751, Londres-New York, Longman, 1994, pp. 108114;Google Scholar Wormald, Patrick, The Making of English Law: King Alfred to the Twelfth Century, t. 1, Legislations and its Limits, Oxford, Blackwell, 1999, p. 40.Google Scholar ID., Legal Culture in the Early Medieval West. Image and Experience, Londres-Rio Grande, Hambledon Press, 1999, p. 42.

54 - P. Wormald, The Making…, op. cit., p. 40. ID., Legal Culture…, op. cit., pp. 40-41. Guillot, Olivier, « Clovis, le droit romain et le pluralisme juridique : aux origines du monde franc », in Goethem, H. Van (éd.), Libertés, pluralisme et droit. Une approche historique, Bruxelles, Bruylant, 1995, pp. 7577.Google Scholar

55 - I. WOOD, Merovingians…, op. cit., p. 109.

56 - P. WORMALD, The Making…, op. cit., p. 42.

57 - Concile de Clichy, 626-627, cité par Sassier, Yves, « “Lex perpetua” ” et “lex loco temporique conveniens”. Conception statique et conception dynamique de la loi (VIe- XIIe siècle », Quaestiones medii aevi, 7, 2002, pp. 2627 et n. 19.Google Scholar

58 - Rosenwein, Barbara H., Negociating Space. Power, Restraint and Privileges of Immunity in Early Medieval Europe, Londres-Manchester, Cornell University Press, 1999.Google Scholar

59 - Moscovici, Serge, Hommes domestiques et hommes sauvages, Paris, Union générale d’édition, 1974.Google Scholar

60 - Bernardina, Sergio Dalla, L’utopie de la nature. Chasseurs, écologistes et touristes, Paris, Imago, 1996, p. 38 Google Scholar sqq.

61 - Hell, Bertrand, Le sang noir. Chasse et mythes du Sauvage en Europe, Paris, Flammarion, 1994.Google Scholar

62 - Marienstras, Richard, Le proche et le lointain. Sur Shakespeare, le drame élisabethain et l’idéologie anglaise aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, Éditions de Minuit, 1981, p. 38.Google Scholar

63 - Ibid., p. 41.

64 - Selon Grégoire de Tours, en 590, le roi Gontran aurait fait lapider son chambellan coupable d’avoir tué un auroch dans une forêt royale des Vosges. Sur la chasse comme moyen de représentation du pouvoir, voir Jarnut, Jörg, « Die frühmittelalterliche Jagd unter Rechts- und sozialgeschichtlichen Aspekten », L’uomo di fronte al mondo animale nell’alto medioevo, XXXI Settimane del centro italiano di studi sull’alto medioevo, Spolète, 1985, pp. 765798.Google Scholar

65 - B.HELL, Le sang noir…, op. cit., pp. 217-218.

66 - R.MARIENSTRAS, Le proche et le lointain…, op. cit., p. 36.

67 - Guerreau, Alain, « Chasse », in Le Goff, J. et Schmitt, J.-C. (éds), Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Paris, Fayard, 1999, pp. 166176, ici p. 172.Google Scholar

68 - Liber Historiae Francorum, 42, p. 364.

69 - JACQUES LE GOFF, « Roi », in J. LE GOFF et J.-C. SCHMITT (éds), Dictionnaire raisonné…, op. cit., pp. 984-987.

70 - Heusch, Lucde, Essais sur la royauté sacrée, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1987, pp. 910;Google Scholar Hecht, Elisabeth-Dorothea, Der Herrscher und seine Ratgeber im afrikanischer sakralen Königtum, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 1969.Google Scholar

71 - Maurice Godelier, L’énigme du don, Paris, Fayard, 1996, pp. 240-242.

72 - Geertz, Hildred, « Religion and Magic 1 », Journal of Interdisciplinary History, 6, 1975-1976, p. 78.Google Scholar Flint, ValÉrie I. J., The Rise of Magic in Early Medieval Europe, Princeton, Princeton University Press, 1991, pp. 381386.Google Scholar

73 - Bloch, Marc, Les rois thaumaturges. Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale, particulièrement en France et en Angleterre, 2 vols, Paris, Armand Colin, [1924] 1961.Google Scholar

74 - Dialogues, IV, 31. Voir Brouwer, Christian, « Égalité et pouvoir dans les Morales de Grégoire le Grand », Recherches augustiniennes, 27, 1994, pp. 97129,CrossRefGoogle Scholar ici p. 97, qui conteste la thèse de Reydellet, Marc, La royauté dans la littérature latine de Sidoine Apollinaire à Isidore de Séville, Rome, École française de Rome, 1981,CrossRefGoogle Scholar selon lequel Grégoire aurait pu reconnaître la sacralité royale « barbare ». Sur ce point, voir BRUNO JUDIC, Totius Europeae speculator, Mémoire d’habilitation à diriger des recherches, Université de Lille 3, 1999, t. II, p. 485.

75 - Liber Historiae Francorum, 52 (Chilpéric II, 715-721), p. 326.

76 - Le Jan, RÉgine, « Dénomination, parenté et pouvoir dans la société du haut Moyen Âge », in ID., Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, Paris, Picard, pp. 224238, ici p. 230.Google Scholar

77 - Mitterauer, Michael, Ahnen und Heilige. Namengebung in der europäischen Geschichte, Munich, C. H. Beck, 1993, p. 233.Google Scholar

78 - Ewig, Eugen, « Die Namengebung bei den ältesten Frankenkönigen und im merowingischen Königshaus », Francia, 9, 1991, p. 42.Google Scholar

79 - Ibid., p. 29.

80 - Wallace-Hadrill, John Michael, The Long-Haired Kings and other Studies in Frankish History, Medieval Academy reprint for teaching, Toronto, University of Toronto Press, [1962] 1982, p. 148 Google Scholar sqq. Rolle, Renate et Seemann, Henning, « Haar- und Barttracht », Reallexikon der germanischen Altertumskunde, 18, 1999, pp. 232240.Google Scholar

81 - Hist., II, 9, p. 57 : « Hanc nobis notitiam de Francis memorati historici reliquere, regibus non nominatis. Tradunt enim multi, eosdem de Pannonia fuisse degressus, et primum quidem litora Rheni amnes incoluisse, dehinc, transacto Rheno, Thoringiam transmeasse, ibique iuxta pagus vel civitates regis crinitos super se creavisse de prima et, ut ita dicam, nobiliore suorum familia. Quod postea probatum Chlodovechi victuriae tradiderunt, itaque in sequenti digerimus. »

82 - Schramm, Percy Ernst, Herrschaftszeichen und Staatssymbolik, t. 1, MGH-Schriften 13/1, Stuttgart, Hiersemann, 1954, p. 125.Google Scholar

83 - Sur la couronne, Alföldi, Andreas, Die monarchische Repräsentation im römischen Kaiserreiche, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1977,Google Scholar et Hagemann, Marielle, « Between the Imperial and the Sacred: The Gesture of Coronation in Carolingian and Ottonian Images », in Mostert, M. (éd.), New Approaches to Medieval Communication, Turnhout, Brepols, 1999, pp. 127163.CrossRefGoogle Scholar

84 - Nombres 6, 5 ; Actes 18, 18.

85 - Deutéronome 33, 18 : « Que la chevelure abonde sur la tête de Joseph, sur le crâne du nazir parmi ses frères. »

86 - Juges 13, 5-17.

87 - P. E. Schramm, Herrschaftszeichen…, op. cit., t. 1, p. 215.

88 - Sot, Michel, « Hérédité royale et pouvoir sacré avant 987 », Annales ESC, 433, 1988, pp. 705733.Google Scholar

89 - Sur le schéma des trois fonctions, DumÉzil, Georges, Mythe et épopée, 1, L’idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens, Paris, Gallimard, [1968] 1979.Google Scholar

90 - DumÉzil, Georges, Heur et malheur du guerrier. Aspects mythiques de la fonction guerrière chez les Indo-Européens, Paris, Gallimard, 1969, p. 50.Google Scholar

91 - Hist., II, 12, p. 62 : « Hic fuit magnus et pugnator egregius ».

92 - Ibid., II, 42, p. 93.

93 - Ibid., II, 40, p. 90.

94 - Ibid., III, 14, pp. 110-112.

95 - Ibid., III, 18, pp. 118-119.

96 - Voir Pancer, Nira, Sans peur et sans vergogne. De l’honneur et des femmes aux premiers temps mérovingiens, Paris, Albin Michel, 2001.Google Scholar

97 - Makarius, Laura, «Du “roi magique” au “roi divin” », Annales ESC, 253, 1970, pp. 668698.Google Scholar

98 - Ibid., p. 679.

99 - Ibid., p. 680 : « L’arme magique, traditionnelle, du meurtre consanguin sert à éliminer “légitimement” des rivaux potentiels ou réels. »

100 - A. M.HOCART, Rois…, op. cit., p. 220.

101 - L. MAKARIUS, «Du “roi magique”… », art. cit., pp. 669-679.

102 - A` noter que dans l’Ynglingasaga de Snorri, les dieux wanes pouvaient avoir des rapports incestueux, qui étaient interdits au reste de la population, ce qui est typique des religions fondées sur le culte de la fertilité (J. DE VRIES, Altgermanische…, op. cit., p. 211).

103 - G. DUMÉZIL, Heur et malheur…, op. cit., p. 85.

104 - Hist., II, 42, p. 92.

105 - Ibid., IV, 13, p. 144 : « Nullum hominem diligebat, a quo consilium bonum utilemque possit accipere, nisi collectis vilibus personis aetate iuvelene fluctuantibus, eosdem tantummodo diligebat, eorumque consilium audiens, ita ut filias senatorum, datis praeceptionibus, eisdem vi detrahi iuberet. »

106 - Ibid., V, 20, p. 228.

107 - Ibid., III, 18, p. 118.

108 - Ibid., II, 12, p. 61.

109 - Ibid., III, 14, p. 112.

110 - Ibid., VII, 38, p. 361.

111 - Ibid., VI, 46, p. 319 : « Nullum umquam pure dilexit, a nullo dilectus est, ideoque, cum spiritum exalasset, omnes eum reliquerunt sui. »

112 - Ibid., II, 42, p. 93.

113 - B.Hell, Le sang noir…, op. cit., p. 123.

114 - Hist., VI, 24, p. 291.

115 - Ibid., III, 18, p. 117.

116 - Ibid., III, 14 et 23.

117 - Ibid., V, 14, p. 204 : « Post haec Merovechus, cum in custodia a patre reteneretur, tonsoratus est, mutataque veste, qua clericis uti mios est, presbiter ordeneretur Aninsola dirigitur, ut sibi sacerdotali eruderetur regula. »

118 - FRÉDÉGAIRE, IV, 38, p. 139.

119 - Ibid., IV, 42, p. 141.

120 - B. H. Rosenwein, Negociating Space…, op. cit., pp. 70-73.

121 - Dumville, David N., « Kingship, Genealogies and Regnal Lists », in Sawyer, P. et Wood, I. (éds), Early Medieval Kingships, Leeds, The Editors, 1977, pp. 72104;Google Scholar Patrick Wormald, « Lex scripta and Verbum regis: Legislation and Germanic Kingship, from Euric to Cnut », in ID., Legal Culture…, op. cit., pp. 130-131.

122 - Ibid., pp. 133-134.

123 - Ibid., p. 135.

124 - Liber Historiae Francorum c. 4, p. 244 : « Marchomiris quoque eis dedit hoc consilium, et elegerunt Faramundo, ipsius filio, et eleverunt eum regem super se crinitum. Tunc habere et leges coeperunt, quae eorum priores gentiles tractaverunt his nominibus: Wisowastus, Wisogastus, Arogastus, in villabus quae ultra Renum sunt, in Bothagm, Salchagm et Widehagm. » 125 - Sur le silence de Grégoire, voir Barlow, Jonathan, « Gregory of Tours and the Myth of the Troyan Origins of the Franks », Frühmittelalterliche Studien, 29, 1995, pp. 8695 Google Scholar, et EUGEN EWIG, « Troiamythos und fränkische Frühgeschichte », in D. GUENICH (éd.), Die Franken und die Alemannen…, op. cit., pp. 1-30, ici pp. 9-12.

126 - FRÉDÉGAIRE, III, 9, p. 94.

127 - Ibid., III, 9, p. 95 : « Bistea Neptuni Quinotauri similis. »

128 - Ibid., II, 4-9, pp. 43-45.

129 - Sur les réminiscences antiques du Quinotaure, Scheibelreiter, Georg, Die barbarische Gesellschaft: Mentalitätsgeschichte der europäischen Achsenzeit, 5.-8. Jahrhundert, Darmstadt, Primus, 1999, p. 77.Google Scholar

130 - E. Ewig, « Troiamythos… », art. cit., p. 26.

131 - Regum Merowingorum genealogia, éd. par Georg Pertz, in MGH-SS, II, 1829, p. 307.

132 - Liber Historiae Francorum, c. 4, p. 244.

133 - Hist., IX, 21, p. 379.