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La société féodale : une synthèse critique

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

Lucien Febvre
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Au début de 1940, j'ai signalé aux lecteurs des Annales l'apparition du premier des deux volumes que, dans la collection l'Evolution et l'Humanité, le savant le plus qualifié chez nous pour les écrire, Marc Bloch, venait de consacrer à la Société Féodale. Ce volume s'appelait La Formation des liens de dépendance. Le second, qui a paru en 1940, s'intitule Les Classes et le Gouvernement des Hommes. A vrai dire, il ne s'agit pas de deux livres distincts, mais de dieux parties d'un seul et même ouvrage, conçu et rédigé en un même moment ; les proportions de. cet ouvrage dépassant l'habituel gabarit, il a fallu le diviser en deux : tel quel, ce second tome, un peu moins étoffé que le premier, présente au moins autant d'intérêt. Et son apparition incite le lecteur à relire, d'un trait, l'œuvre tout entière.

Type
Problèmes et Bilans
Information
Annales d'histoire sociale (1939-1941) , Volume 3 , Issue 3-4 , December 1941 , pp. 125 - 130
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1941

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References

1. Febvre, Lucien, La Civilisation féodale (Annales, t. II, janvier 1940, p. 39–43)Google Scholar.

2. J'entends que M. Bloch retrouvera les vilains et les bourgeois dans les deux volumes qu'il a promis également à l'Evolution do l'Humanité : l'un qui s'intitulera Les Origines de l'Economie européenne — l'autre qui retracera le passage De l'Economie urbaine et seigneuriale au Capitalisme financier. Mais le clergé — en tant que groupe social, s'entend — qui le retrouvera,, dans le iplan actuel de la collection ?

3. D'autant qu'il n'est pas question de certains (prolongements de la féodalité a ila tTois dans le temps et dans l'espace,, comme on en rvit lorec/ue certains pays furent colonisés par de vieilles nations d'Europe qui y importèrent toute leur civilisation. Je pense au Canada par exemple, au Canada du XVIIe siècle.

2. Inutile de rappeler ici l'enquête des Annales sur la Noblesse dont nous eûmes la pensée en communi ; mais c'est Bloch qui l'annonça par les vig-oureux et remarquables exposés qu'on connaît.

3. Entre parenthèses, ces limites de temps eussent gagné à être mentionnées quelque part sur la page de couverture (ou plutôt, le titre du livre y eût gagné en clarté et en précision).

6. Sur l'extinction, de bonne heure, des vieux lignages à'edelinge et sur la disparition de ce'te aristocratie du sang, cf. II, p. 2-3. Qui succède à I, p. 191 : Les liens du sang.

7. Bonnes mais brèves indications à ce sujet dans II, p. 13-14. Cf., sur l'escrime ancienne et nouvelle de la lance, les planches h. t. 1 et 2.

8. Si l'on veut se rendre compte de tout ce que peut donner d'heureux le Bouci de ne point s'enfermer dans les limites d'un seul pays, mais d'en sortir pour « comparer » en faisant rapidement un tour d'Europe (rapidement, par ce qu'on l'a fait bien des fois lentement) — qu'on lise par exemple au chapitre II du livre II, le remarquable paragraphe intitulé : Géographie des Royaumes. A comparer avec le Tour d'horizon européen du premier volume (p. 270) sur les féodalités.

9. Je n'aime pas également tous tes titres de sections du livre. Par exemple, je me passerais des Classes. Pour beaucoup de raisons. La première, c'est qu'en fait, on ne nous en présente qu'une, une seule — la classe nobiliaire : j'ai dit déjà l'extrême, l'excessive brièveté de ce qui concerne le clergé ; le reste n'apparaît pour ainsi dire pais. — Et quant à la « Classe » nobiliaire… Classe juridique ? Classe sociologique ? Classe de fait ? A quoi bon s'encombrer de toute cette scolastique ?

10. Je n'ai garde d'oublier, en écrivant ceci, les p. 39-43 du volume II, sur l'amour. Mais je note que, décrivant les sentiments du noble, M. Bloch ne fait point de (place a la dévotion. Et il n'y avait ipas que des nobles dans l'Europe de ce temps ? — Je n'oublie pas non plus le paragraphe que, dans le premier volume. Bloch consacre à la religion. Plus exactement au problème religieux. Le titre en est caractéristique (I, p. 131) ; La Mentalité religieuse. Mentalité, et non point sensibilité. — Et ipuis ce paragraphe est là. une fois pour toutes. Le contenu ne semble pas en avoir passé suffisamment dans le corps même du livre, dans sa substance.

11. Cf., sur l'ensemble du problème, mon étude sur La Sensibilité et l'Histoire : comment reconstituer la vie affective d'autrefois (Annales, t. III, janvier-juin 1941, pp. I sqq.).