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Le Problème de l'Occupation Restreinte dans l'Afrique du Nord (XVe-XVIIIe Siècles)

Published online by Cambridge University Press:  30 October 2017

Robert Ricard*
Affiliation:
Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat
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Lorsque nos historiens de l'Afrique du Nord cherchent à expliquer l'échec final des Portugais et surtout des Espagnols en Berbérie, ils ne manquent pas de l'attribuer à la politique de l'occupation restreinte. En Berbérie, disent-ils, contrairement à ce qui se passe en Afrique noire, la politique des comptoirs n'est pas possible. Si l'on ne se décide pas à pénétrer dans le pays, si l'on se contente de s'accrocher à la côte sans occuper l'intérieur et sans détruire tous les foyers d'hostilité, ou bien l'on est un jour rejeté à la mer, ou bien l'on végète longuement, sans profit et sans gloire. De toute manière, on perd son temps, ses hommes, son argent. Tout dernièrement, un essayiste célèbre, l'écrivain espagnol José Ortega y Gasset, enregistrait à son tour l'insuccès : « Melilla, disait-il, conquise par les Espagnols à la fin du xve siècle, demeurait encore au xxe enfermée à l'intérieur de ses murailles, sans rapports avec le pays…. Chose étrange. Problème. »

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1936

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References

page 426 Note 1. José Ortega Y Gasset, Abenjaldun nos révélaelsecreto dans El espectador,t. VIII (Madrid, 1934), p. 14 et 35-36. Cette situation a cessé depuis la pacification complète de la zone espagnole du Maroc en 1927. Mr Ortega l'explique par l'antagonisme des ruraux et des citadins. J'ai essayé de montrer dans Hespéris (t. XXI, 1935, p. 248) pourquoi cette explication me paraît insuffisante.

page 426 Note 2. Bibliographie. — E. M. G. Routh, Tangier England's lost Atlantic outpost, 1661- 1684, Londres, 1912, in-8°, XXVIII-388 p., ill. — H. de Castries, Les sources inédites de l'histoire du Maroc, Première série, Dynastie Sa'dienne, Archives et bibliothèques d'Espagne, t. I, Paris, 1921, in-8°, XXVIII-671 p., 8 pl. — David Lopes, História de Arzila durante o domînio português, Coimbre, 1924-1925, in-8°, XXXIX-491 p. — Jaime Oliver Asin, Origen ´rabe de rebato, arrobda y sus homónimos dans Bolelin de la Beal Academia Española, t. XV, 1928, p. 347-395 et 496-542. — Fernand Braudel, Les Espagnols et l'Afrique du Nord de 1492 à 1577, Alger, 1928, 128 p. (extrait de la Revue africaine, 2e, 3e et 4e trim. 1928), et Les Espagnols en Algérie, 1492-1792 dans Histoire et historiens de l'Algérie, Paris, 1931, p. 231-266 (compte rendu par Robert Ricard dans Bulletin hispanique, t. XXXIV, 1932, p. 347-349). — Robert Ricard, Un document portugais sur la place de Mazagan au début du XVIIe siècle, Paris, 1932, in-8°, 83 p. — Jean Cazenave, Les sources de l'histoire d'Oran dans Bulletin trimestriel de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, t. 54, 1933, p. 303-379. — Robert Ricard, A propos de « rebato ». Note sur la tactique militaire dans les places portugaises du Maroc dans Bulletin hispanique, t. XXXV, 1933, p. 448-453. — Chronique de Santa Cruz du Cap de Gué (Agadir), texte portugais du XVIe siècle traduit et annoté par Pierre de Cenival, Paris, 1934, in-8°, 170 p. — Pierre de Cenival, Les sources inédites de l'histoire du Maroc, Première série, Dynastie Sa dienne, Archives et bibliothèques de Portugal, t. I, Paris, 1934, in-8°, XVI-783 p., 9 pl., 2 plans dans le texte.

page 427 Note 1. Afin de ne pas dérouter les lecteurs, je suis pour les noms arabes les transcriptions adoptées par Mr Ch.-André Julien (Histoire de l'Afrique du Nord, Paris, 1931).

page 429 Note 1. En portugais, les deux textes essentiels sur cette technique sont le regimento de Mascarenhas que j'ai traduit dans Un document… (vers l620) et le regimento de l'almocadem Braz Fernandes Couto, que l'on trouve en appendice à l'Historia de Tangere de Fernando de Meneses (Lisbonne, 1732, p. 284-295). Ce second texte est encore plus caractéristique que le premier de la précision méticuleuse que les Portugais avaient apportée dans la mise au point de cette technique de sécurité. Mais il est bourré de toponymes, et comme ceux-ci sont presque tous des toponymes uniquement portugais, inventés par la garnison pour son usage exclusif et par conséquent impossibles à identifier aujourd'hui, il est à peu près inintelligible.

page 429 Note 2. Voir la note bibliographique, au début.

page 432 Note 1. Voir surtout Las huellas de los conquistadores, Madrid, s. d. [1929], p. 89-105 et 196-247.

page 432 Note 2. Cet aspect de la colonisation espagnole en Amérique a été bien marqué dans le livre (apologétique) du P. Constantino Bayle, S. J., España en Indias, Vitoria, 1934, p. 180-208, et dans les deux dissertations de Mr Lewis Hanke, The first social experiments in America, Harvard University Press, Cambridge (Mass.), 1935, et Las teorias politicas de Bartolomé de Las Casas, Buenos Aires, 1935. J'ai insisté sur les différents points que je viens d'indiquer ici dans mon compte rendu du livre du P. Bayle, La monarchie espagnole d'ancien régime, État missionnaire dans La aie intellectuelle, 10 juillet 1934, p. 124-130.

page 435 Note 1. Sur ce point, un rapprochement s'impose entre l'histoire de Tanger et celle des présides espagnols. On se rappelle que, à côté des causes profondes, l'occasion de la guerre hispano-marocaine de 1859-1860 fut la construction parles Espagnols du poste fortifié de Santa Clara, près des ruines dites de Ceuta la Vieja : une nuit, les Anjera vinrent détruire les travaux, briser et souiller les écussons espagnols. N'ayant pu obtenir réparation du sultan, le gouvernement espagnol, après de longues négociations, déclara la guerre. En 1893, le conflit de Melilla fut provoqué par un incident analogue, la construction d'un fort près de la mosquée de Sidi Aouariach.

page 435 Note 2. De 1912 à 1927, les Espagnols, dans leur zone marocaine, ont pratiqué, avec des fluctuations, la politique de l'occupation étendue, mais non intégrale. Or leurs difficultés n'ont complètement disparu que du jour où ils ont réussi à occuper totalement leur domaine.

page 436 Note 1. Sur cet effort de Moulay Ismaïl, le travail essentiel, moins limité que son titre ne pourrait le faire croire, est l'étude de Mr Frédéric de la Chapelle, Le sultan Moulay Ismaïl et les Berbères Sanhaja du Maroc central dans Archives marocaines, t. XXVIII, 1931, p. 7-65.

page 436 Note 2. Cf. Routh, ouv. cité, p. 32-33, 115 et 130-131.

page 437 Note 1. Sur ce dernier point, cf. David Lopes, Histôria de Arzila, p. 443 et suiv., et J. Lúcio de Azevedo, Epocas de Portugal econômico (Lisbonne, 1929), p. 66-69.