L’évaluation de l’exposition aux rayonnements ionisants, effectuée longtemps après
l’exposition, est actuellement réalisée en dénombrant les aberrations chromosomiques de
type translocations. Le taux de ces translocations observées dans les lymphocytes des
personnes exposées est comparé au taux observé au sein d’une population contrôle.
Toutefois, la spécificité des translocations vis-à-vis de l’irradiation n’est pas
clairement identifiée. Afin d’éviter toute conclusion hâtive, il est nécessaire
d’identifier tous les facteurs susceptibles d’induire des translocations. À notre
connaissance, aucune synthèse sur l’effet de ces différents facteurs sur le taux de
translocations n’a été réalisée à ce jour. Cette recherche bibliographique a confirmé
l’impact de certains facteurs personnels sur l’augmentation des translocations. Cette
étude corrobore que l’âge s’avère être le facteur ayant le plus d’impact sur le taux de
translocations, notamment après 60 ans. À ce jour, le facteur « âge » est déjà considéré
dans l’estimation du taux de translocations après suspicion d’exposition aux rayonnements
ionisants pour toutes les classes d’âge. L’étude montre également que ce taux varie
significativement lorsque le patient est exposé simultanément et de manière importante et
chronique à une combinaison alcool et tabac. Ainsi, une courbe du taux de translocations
devrait être établie en fonction de la consommation excessive de ce type d’agent pour
chaque individu. Ainsi il serait alors possible de déterminer le taux de translocations
induit uniquement par une exposition radiologique. Les effets des agents toxiques sur le
taux de translocations après exposition professionnelle feront l’objet d’une deuxième
partie.