Abstract. This paper explores eighteenth-century German debates on the relation of freedom and perfection in the course of which Kant works out his juridical theory. It contrasts the perfectionist ideas of political activity in Christian Wolff and Karl von Dalberg (a historically important but neglected figure), with Fichte's program in The Closed Commercial State (1800), distinguishing logics of political intervention. Examining insufficiently recognized aspects of the intellectual context for Kant's distinction between happiness, right and virtue, the paper demonstrates Fichte's (problematic) application of Kantian ideas of freedom to political economy and contests current interpretations of the politically disengaged character or attenuated modernism of German political philosophy in the Enlightenment.
Résumé. Ce texte étudie le rapport entre liberté et perfection dans la pensée allemande du dix-huitième siècle. C'est dans le contexte de ces débats que Kant élabore sa propre théorie juridique. En examinant les fondements théoriques de l'intervention politique, le texte fait une distinction entre le perfectionnisme éthique de Christian Wolff et de Karl von Dalberg (personnage historiquement important mais peu étudié), et le programme d'inspiration kantienne proposé par Fichte dans son État commercial fermé (1800).
L'objectif du texte est de reconstruire le contexte intellectuel de la distinction kantienne entre bonheur, droit et vertu, et de démontrer l'usage problématique qu'en fait Fichte dans le domaine de l'économie politique. Le texte remet en question des interprétations récentes qui dévalorisent l'engagement politique et le modernisme des Lumières allemandes.