La mesure du tritium sous ses différentes formes (gaz (HT), eau (HTO), ou solide
(hydrures)), est une étape importante pour l’évaluation des risques sanitaires et
environnementaux associés et in fine son estimation dosimétrique. Dans
les échantillons du règne végétal ou animal, le tritium est associé à la fraction eau
libre et est inclus dans les composés organiques sous forme de tritium organiquement lié
(TOL). Dans ce cas, 2 formes existent : (i) la fraction dite échangeable ou labile (TOL-E)
liée à des atomes d’oxygène et d’azote ; (ii) la fraction dite non échangeable (TOL-NE)
liée aux atomes de carbones. La technique de référence pour l’analyse du tritium est la
scintillation liquide permettant de mesurer des concentrations de l’ordre de quelques
Bq.L-1. Les normes (AFNOR, ISO) publiées à ce jour ne concernent que
l’analyse du tritium dans l’eau. Seule une méthode CETAMA aborde la mesure du TOL dans des
milieux biologiques. Cette méthode a été testée depuis 2001 via des
circuits d’intercomparaisons sur des échantillons d’herbe prélevés dans l’environnement.
Concernant l’analyse du tritium dans les eaux, les principaux points forts sont la
fiabilité de cette analyse pour des concentrations de l’ordre de 1 Bq.L-1, la
robustesse et la simplicité de mise en œuvre. Les points faibles sont essentiellement liés
à des problèmes de bruit de fond, de conservation et de contamination des échantillons.
Concernant l’analyse du TOL, l’analyse est fiable pour des valeurs de l’ordre de 50
Bq.kg-1 d’échantillon frais. Les points faibles sont des problèmes de
contamination, de reproductibilité, de temps d’analyse (2 à 6 jours) et l’absence de
matériaux de référence. La difficulté à ce jour est la séparation entre TOL-E et TOL-NE
qui doit être validée expérimentalement.