Hofmann & Klemen ont observé qu'en chauffant modérément (200-220°C) une smectite dioctaèdrique à substitutions octaàdriques saturée par du lithium, celle-ci perdait sa capacité d'échange cationique et son pouvoir de solvatation. Les auteurs ont attribué cet effet à la migration des cations Li vers la couche octaèdrique. Nous avons, en utilisant essentiellement la diffraction X aux grands angles et la microscopie électronique, caractérisé de manière quantitative la structure d'une smectite à déficit de charge mixte (c'est-à.-dire ayant 30% de substitutions dans les couches téraèdriques et 70% dans les couches octaèdriques) saturée par du nickel, avant et après chauffage. Nous avons ainsi pu montrer en éudiant les réflexions 00l qu'après un chauffage à 400°C, les cations interfoliaires migrent vers la cavité octaèdrique vacante pour compenser la totalité des charges négatives dues aux substitutions Al → Mg et qu'il existe une distribution inhomogène de la charge entre les couches octaèdriques et tétraèdriques au sein d'un même cristal. Certains feuillets ont des substitutions uniquement dans la couche octaèdrique, d'autres uniquement dans la couche tétraèdrique, et toutes les possibilités peuvent exister entre ces deux pôles extrèmes.