Nous savons bien qu'il y a de l'or au Soudan et sur la côte de Guinée : il a laissé son nom à la Gold Coast, et l'or de Sierra Leone a valu son nom à la monnaie anglaise encore en usage, sinon dans la frappe à l'Hôtel des Monnaies, du moins dans les comptes ; la guinée des comptes vaut un shilling de plus que la livre sterling, aujourd'hui seule pièce d'or réelle.

Nos prospecteurs d'or ont exploré, sans succès assez important pour les encourager à continuer, la vallée aurifère célèbre de la Falémé, affluent de gauche du Sénégal.

Les paysans étrangers comprirent si bien la portée de ces avantages exceptionnels qu'ils répondirent en grand nombre à l'appel des seigneurs. Nous avons pu relever l'installation d'environ cinq cents communautés d'immigrants. Mais, bien qu'exécutée dans la même cadre local : la seigneurie, leur répartition ne prit à travers le pays ni des caractères identiques ni une densité uniforme. Elle s'opéra en fonction des conditions géographiques et historiques que nous avons déjà exposées.

A l'occasion du dernier salon parisien de l'Aviation, la Société Internationale de Photogrammétrie, qui groupe dix-huit sociétés nationales, a organisé une exposition fort réussie à la fois par la qualité et par le nombre des exposants : organismes officiels, instituts scientifiques et entreprises privées. Seize pays, au total, étaient représentés. Ainsi apparaissait clairement aux yeux la valeur d'une méthode d'exploration qui, en nous faisant mieux connaître le sol, nous aide en même temps à y lire l'empreinte de l'homme.

La photographie aérienne a permis le lever de contrées dépourvues, ou peu s'en faut, de plans cadastraux : tels le Groenland, l'Islande, la Finlande.

Voici six ans déjà que les premiers numéros des Annales inséraient quelques pages destinées à retracer sommairement le développement, en France, de la cartographie des terroirs. Nul mieux que l'auteur de cette esquisse n'en perçoit aujourd'hui les imperfections. Peut-être, si besoin était, lui seraitil permis de rappeler qu'en ce temps, pourtant proche de nous, beaucoup des bons instruments dont dispose actuellement l'historien du cadastre faisaient encore défaut. Mais le progrès de nos connaissances ne s'est pas seul chargé d'imposer des corrections, dont plusieurs ont été indiquées à nos lecteurs, à mesure que la nécessité s'en dégageait des travaux récemment parus. A l'histoire même qu'on s'efforçait naguère de raconter, un nouvel épisode est, depuis lors, venu s'ajouter.

Les luttes sociales présentent aujourd'hui une complexité qui les prolonge et les exaspère. Les alliances entre classes, si fréquentes au cours de l'histoire, sont maintenant très précaires. Indépendamment des revendications du prolétariat atteint par le chômage et s'abandonnant à ses craintes traditionnelles à l'endroit du machinisme et de la misère, indépendamment aussi de troubles agraires universels — on distingue, à l'heure actuelle, un mouvement plus récent et autonome des « classes moyennes », alertées par l'importance politique du salariat, la fiscalité croissante, l'augmentation de la dette publique, la réduction des profits, l'instabilité des monnaies, et aussi la diminution du prestige de certaines professions libérales.

« L'étude des petits organismes économiques est aussi importante pour la constatation d'une vue d'ensemble que celle des grands centres de production et des places commerciales d'importance internationale. L'historien économiste a pour devoir de ne pas oublier que ce sont celles-ci qui sont l'exception et que, surtout sous l'ancien régime, les petites économies à cadre étriqué sont la règle (p. 2, n. 2). » — Mr CH. Verlinden, pour établir ce principe, a choisi la petite ville de Thuin — aujourd'hui 7 000 hab. — isolée naguère dans la partie occidentale de l'État liégeois. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, nous la connaissons par quatre de ses métiers. La draperie était réglementée et le fut d'une façon croissante.

Les historiens n'ont pas manqué, assurément, de signaler le rapport qui existe entre ce progrès essentiel de la technique commerciale, la tenue de livres en partie double et l'essor commercial des temps modernes. Seule cette invention permit aux maisons florentines ou vénitiennes d'avoir des correspondants, avec compte créancier et débiteur, dans les pays les plus divers, et de voir d'un seul coup d'œil, à tout moment, la situation de leurs clients et fournisseurs. Invention qui n'eut pas moins de portée que l'ouverture de nouvelles routes de mer.

Cependant, on ne la trouve pas mentionnée, ou à peine, dans les ouvrages généraux, comme ceux d'Arturo Segrè ou de Josef Kulischer.

Les deux livres que Mr A. Dartigue-Peyrou vient de publier et qui traitent, l'un de La Vicomte de Béarn sous le règne d'Henri d'Albret (I5I7-I555), l'autre des rapports de Jeanne d'Albret avec le Béarn d'après les délibérations des États de Béarn et les Registres du Conseil Souverain (1555-1572) ont valu à leur auteur le grade de Docteur es Lettres après bonne soutenance devant la Faculté de Strasbourg. Le dessein de Mr Dartigue ne saurait me laisser personnellement indifférent : il y a 22 ans, je présentais à la Sorbonne, comme thèse de doctorat, une étude sur une individualité politique, la Franche-Comté, examinée au temps où, sous Philippe II, ses destinées ne sont pas plus indifférentes à l'histoire générale de l'Europe que celles du petit État béarnais. Il ne m'est pas déplaisant, en retrouvant dans certains chapitres de Mr Dartigue la coupe et comme l'accent de certains de mes chapitres d'autrefois, de constater que mon effort n'a pas été tout à fait perdu.