Nous venons vous rendre compte de la manière dont s'est accomplie la mission au Monténégro que vous aviez bien voulu nous confier. Pour cela, nous croyons devoir reprendre successivement les points essentiels de nos Instructions, et expliquer comment ont été exécutés les ordres du Comité. Ce rapport nous semble donc pouvoir se diviser naturellement en trois parties principales: l'une sera relative à la formation d'un société monténégrine de la Croix rouge, et aux efforts que nous avons faits pour répandre la connaissance de tout ce qui a trait à la Convention de Genève et à l'œuvre des sociétés de secours (Instructions, art. 5 et 7); une autre comprendra tout ce qui se rapporte au soin des blessés et des malades (Instructions, art. 2, 3 et 4); enfin une troisième et dernière partie expliquera dans quelles limites nous avons pu satisfaire aux recommandations du Comité (Instructions, art. 8), de faire prévaloir autant que possible dans la guerre actuelle de l'Herzégovine les principes de la Convention de Genève.

1. Les délégués du Comité international porteront le brassard blanc à croix rouge pendant l'accomplissement de leur mission, laquelle est limitée, en principe, au territoire monténégrin.

Art 1er. — La Société monténégrine de la Croix rouge a pour but de procurer des secours sanitaires de tous genres aux Monténégrins blessés dans des combats, ou malades par suite d'expéditions militaires, ainsi qu'à leurs familles.

Nous avons la satisfaction de vous annoncer la formation d'une nouvelle société de la Croix rouge, que nous estimons digne d'entrer dans notre fédération internationale, et avec laquelle nous vous engageons, eu conséquence, à nouer des relations régulières.

A la suite de sa constitution et de l'envoi par le Comité international de la circulaire ci-dessus, le Comité central de Cettinje a exposé lui-même ses besoins aux Comités centraux des autres pays, dans la lettre suivante:

«L'adhésion du Monténégro à la Convention de Genève du 22 août 1864, relative à l'amélioration du sort des blessés dans les armées en campagne, est encore trop récente pour que notre Comité puisse déjà compter un grand nombre de membres et être à même ainsi de secourir d'une manière efficace les blessés et leurs familles.

A la suite de l'adhésion formelle du Monténégro à la Convention de Genève, et d'une demande que j'ai eu l'honneur de vous adresser au nom de notre gouvernement, vous avez bien voulu mettre à la disposition de notre pays trois délégués du Comité de la Croix rouge de Genève, MM. Humbert, Ferrière et Gœtz.

Commission permanente de l'Assemblée. — Communications des sections de la Province. — Dons de la municipalité de Madrid. — Communications de la Société italienne de secours de Milan. — Envoi d'effets et d'argent à la sous-commission d'Hernani.

Die Humanität im Kriege und Entwurf einer Geschichte der Kriegsheilkunde von Josef-Friedrich Eckert, Doctor der Medicin und Chirurgie, etc. Trieste, Schröder u. Mayer, 1874. 122 p. 80.

La direction générale de l'exposition universelle de Philadelphie a fait savoir qu'il ne serait pas établi de pavilion parliculier pour la Croix rouge, et qu'aucune exposition collective d'objets relatifs aux soins à donner aux militaires blessés ou malades n'aurait lieu. Néanmoins, le Comité central allemand a cru devoir provoquer, de la part de l'Allemagne, une exposition spéciale, et, de concert avec la Commission impériale allemande, il a fail le nécessaire pour que les maisons et les personnes ci-après exposent à Philadelphie:

10 E. Lipowsky, à Heidelberg: une grandecollection d'appareils divers de pansement.

Dans une forte brochure de 120 pages, le Dr Eckert présente, sous la forme la plus succincte, un tableau historique de la chirurgie militaire et de l'œuvre de secours aux blessés.

Remontant aux temps les plus anciens, l'auteur enregistre d'abord les rares données que fournit l'histoire sur ce sujet. L'Egypte, les Scythes, les Grecs, les Perses, les Romains à différentes époques et le moyen âge, sont successivement passés en revue. Dans ces temps-là, le blessé est le plus sou vent négligé.… quand il n'est pas massacré; la haine de l'ennemi, l'esprit de cruauté et de vengeance règnent partout.

La littérature du Droit des gens s'est enrichie, l'an dernier, d'un nouvel ouvrage dû à la plume du docteur G. Lueder, professeur de droit à l'université d'Erlangen. On connaît l'origine de ce travail. A l'occasion de l'exposition de Vienne en 1873, S. M. l'Impératrice d'Allemagne, un des plus fermes soutiens de l'œuvre de la Croix rouge, avait institué un prix de 2,000 thalers, a décerner à la meilleure étude sur la Convention de Genève. Le mémoire du docteur Lueder, soumis inachevé a l'appréciation du Jury international, fut néanmoins jugé supérieur aux autres écrits envoyés. Eventuellemeut désigné pour etre couronne, il fut rendu à son auteur qui le compléta à l'entière satisfaction des juges. Le jury, par une décision unanime, lui décerna alors la récompense offerte par l'Impératrice.

Le Comité central belge a adressé à tous les comités centraux des autres pays, la circulaire suivante:

Ainsi que nous avons eu l'honneur de vous en informer l'année dernière, un Congrès d'hygiène et de sauvetage doit se réunir à Bruxelles, dans le courant du mois de septembre prochain.

Les derniers numéros que nous avons reçus du journal de la Société espagnole, nous ont donné sur ses travaux des renseignements dont voici les principaux:

La Commission permanente de l'Assemblée de la Croix rouge à Madrid a été convoquée en séance extraordinaire, le 20 septembre dernier, pour s'occuper d'un article injurieux intitulé: La Croix rouge devant la guerre civile, publié dans la Correspondance médicale. La Commission, indignée des calomnies contenues dans cet article, décida d'exiger de l'auteur une rétractation complète, et en cas de refus, de le faire traduire devant les tribunaux.

Un journal americain, The New-York Evening Mail, nous apportait au mois d'octobre dernier, un article consacré à l'une des héroïnes de l'œuvre de la Croix rouge pendant la guerre de sécession, et plus tard en Europe, pendant la guerre franco-allemande.

Nous extrayons les renseignements suivants du compte rendu présenté par S. A. R. le due de Nemours dans l'assemblée générale des membres fondateurs, tenue à Paris le 3 mars 1876.

Dans le cours de ses nombreuses séances, le Comité a examiné près de 1400 demandes de secours; il a accordé 1257 secours représentant une somme de 80,874 francs, soit, pour l'intérieur: 1051 secours à des militaires infirmes, et 205 à des veuves on ascendants; plus nn don de 5000 fr. à l'œuvre dite des Orphelins des deux siéges, avec affectation spéciale pour les enfants des morts de l'armée régulière. Si les distributions de 1875 sont inférieures à celles des années précédentes, cela ne tient malheureusement pas à une diminution correspondante dans le nombre des misères à soulager; cela tient, dit le rapport, aux imperfections que présente encore le fonctionnement de l'œuvre en province. C'est la un point faible qui sera étudié. En attendant, le budget des secours a été fixé pour 1876 à 90,000 fr. an lieu de 100,000 francs, somme jusqu'ici affectée aux blessés, quitte à ce que le Comité puisse prélever sur la réserve tel crédit supplémentaire que les circonstances exigeraient.

Quelques points nous semblent dignes d'une attention spéciale dans le rapport de la Commission administrative de ce Comité pour la gestion de 1874, présenté le 5 juin 1875 par le président, M. le docteur Valéry-Meunier.

Dans un élégant volume sorti des presses de l'imprimerie nationale, M. de Beaufort passe en revue tout ce que l'intérêt si naturel qu'inspirent les victimes de la guerre a pu suggérer de moyens de secours sur les champs de bataille, en route, à l'ambulance, dans les hôpitaux, au pays même, quand le jeune soldat parti valide n'est plus qu'un pauvre mutilé.

L'article que nous avons consacré, dans notre précédent Bulletin (p. 27), au bel ouvrage de M. le comte de Riencourt, contient deux inexactitudes involontaires, que l'auteur a bien voulu nous signaler et que nous nous empressons de rectifier.

Pour donner plus d'unité a nos communications relatives au Monténégro dans le présent Bulletin, nous les avons groupées sous le titre de: «Mission au Monténégro» (voir p. 55). On trouvera dans cet article l'histoire de la fondation de la Société monténégrine de la Croix rouge, ainsi que ses statuts et d'autres documents qui la concernent.

Nous avons récemment reçu la reproduction photographique d'un monument que le Comité local d'Altona, avec l'aide et le concours de l'Association patriotique des dames, a fait élever dans le cimetière de cette ville, à la mémoire des 42 soldats allemands et 20 soldats français, morts dans les hôpitaux d'Altona, pendant les années 1870–1871.