Dans la vie économique, tout comme dans la nature, nombreux sont les phénomènes dont l’évolution, traduite par les variations d’une valeur caractéristique, obéit ou paraît obéir à des lois bien déterminées.
Il arrive, dans certains cas, que le mouvement d’abord de plus en plus rapide, ralentisse ensuite progressivement, la valeur considérée tendant vers une limite extrême dont elle semble devoir se rapprocher indéfiniment sans jamais l’atteindre. Les domaines les plus divers présentent des phénomènes de ce genre. Ainsi, les statistiques de production des industries manufacturières et extractives en fournissent de multiples exemples, aussi bien que la sociologie et que l’étude des réactions chimiques.
En 1844, le statisticien belge Verhulst découvrit une fonction mathématique — qu’il dénomma « logistique » —, dont les variations présentent précisément cette forme spéciale de croissance ou de décroissance. Il devenait dès lors possible, par l’adaptation de cette fonction aux données statistiques, de traduire mathématiquement les phénomènes dont l’évolution se caractérise par une allure semblable.