Les événements boursiers des derniers mois constituent sans doute un des
faits marquants de la conjoncture internationale actuelle. Avec un certain
recul, ils n’apparaissent pas comme des accidents techniques, au sens strict
que l’on pourrait donner à ce terme, mais bien comme le reflet
d’orientations profondes de la conjoncture. Les mouvements de baisse ont
ramené les cours des actions en liaison plus correcte avec les perspectives
de profit, que l’évolution des faits avait fait apparaître comme surévaluées
dans de nombreux pays. Par leur caractère brusque, ils ont aussi attiré
l’attention sur les points de vulnérabilité de la phase actuelle de
prospérité, tant en Europe qu’aux États-Unis.
Aux États-Unis, l’expansion conjoncturelle dont on peut situer le point de
reprise au début de 1961, accuse — exceptionnellement tôt — des signes de
ralentissement. On peut citer, par exemple, la baisse des profits, la
réduction des commandes de biens d’équipement industriel et des contrats
dans la construction. En l’espace de quelques mois, le climat conjoncturel
paraît s’être fortement altéré.