L’anné 1961 a été caracterisee par la continuation de l’expansion économique, qui s’est traduite par un nouvel accroissement du revenu national d’environ 5%. Celui-ci eut été encore plus eleve si l’activité economique n’avait été, en debut d’année, lourdement affectée par les troubles sociaux. Heureusement, I’essor reprit des la fin de ces troubles et perdura tout au long de l’anné; les craintes que certains avaient exprimées au sujet du non-maintien de la haute conjoncture au cours du second semestre ne se sont done pas realises et, des a present, il apparait qu’en 1962, l’expansion se poursuivra, mais il est possible que son rythme se ralentisse.

Les debuts de l’année 1961 avaient ete marques d’une part par les greves, d’autre part par les difficultes suscitees par les adaptations structurelles imposees par les evenements du Congo et par l’assainissement de plusieurs secteurs industriels importants.

Ils s’inscrivaient cependant dans une conjoncture animee par le progres de l’intégration d’une Europe dans laquelle toutefois certains partenaires commencaient a voir leur croissance s’essouffler.

L’anné sociale 1961 avait assez mal debute. Le mois de Janvier vit en effet se poursuivre le mouvement de gréve qui s’était déclenché en décembre 1960 dans la région liégeoise sous la «conduite» de l’ancien secrétaire général adjoint de la F.G.T.B., M. André Renard.

Des signes de redressement, les premiers depuis le début de la crise, sont apparus en 1961. Les stocks sur les carreaux des mines ont baissé rapidement et le chômage causé par le manque de débouchés s’est réduit de façon progressive pour disparaétre des la fin du troisieme trimestre.

L’industrie p’troliére belge a continué de bénéficier, en 1961, du développement de la demande des hydrocarbures qui, depuis une quinzaine d’années, favorise ce secteur dans tous les pays d’Europe. La place du pétrole dans la consommation apparente brute d’énergie primaire en Belgique est passée de 29,1 % en 1960, 31,1 % en 1961. La demande de pétrole s’est accrue de 12,4%, alors que la consommation totale d’énergie néa augmenté que de 2,6%.

Cet examen de la sidérurgie beige en 1961 doit se placer sous le double signe de l’interdépendance et de la mutation.

Interdépendance dans le temps d’abord, ou en d’autres termes, solidarité des exercices: les délais d’étude et de réalisation des investissements (2 ou 3 ans), les délais de mise en route progressive des capacités nouvelles, le coût élevé des investissements et l’incidence des amortissements et des charges financiéres entraînent cette interdependance temporelle qui oblige le sidérurgiste à raisonner dans le long terme.

1. Les caractéristiques fondamentales de l’industrie chimique sont: une importante consommation d’énergie, de matiéres premiéres et de capitaux ayant pour corollaire un taux relativement faible de l’emploi.

Ses produits et procédés ont en général une «vie» trés bréve: ils doivent étre fréquemment renouvelés.

Il en résulte que dans l’industrie chimique, il est de nécessité vitale d’affecter des montants considérables à la recherche et aux investissements.

Comme la plupart des autres industries beiges, le textile a connu un mois de Janvier trés faible, à cause des gréves, dont l’influence fut particulièrement sensible dans la région verviétoise. Dés février, l’indice de la production de l’industrie textile a cependant dépassé assez nettement celui de l’an dernier, pour se maintenir a un niveau élevé durant toute l’année. Pour l’ensemble de 1961, il s’établit finalement à 134 points (Fébeltex 1953 = 100) contre 128 en 1960, précédent record, ce qui représente une progression de 4%.

Ayant situé dans nos rubriques précédentes, les années revues (1959 et 1960) dans l’évolution fondamentale de l’agriculture belge depuis la guerre, nous examinerons immédiatement les traits particuliers de l’année 1961. Ceux-ci peuvent être distingués en: données d’ordre technique (I), d’ordre économique (II) ou relatives à l’évolution de la politique agricole (III). Quelques faits situant le climat psychologique seront ensuite rapportés (IV). Enfin, nous ouvrirons les perspectives tant sur l’année 1962, que dans une optique plus large (V).

Si en Belgique l’année 1960 fut celle d’un nouveau départ dans les investissements d’infrastructure des transports par route et par eau, commenté ici l’an dernier, la caractéristique de l’année 1961 a été le developpement du rôle de la Commisssion de la Communauté Économique Européenne en la matiére qui nous occupe.

Le commerce extérieur de l’Union Éiconomique Belgo-Luxembourgeoise (U.E.B.L.) a atteint en 1961 des niveaux record. Les importations ont rprésenté 210,9 milliards de francs, en hausse de 6,6% sur 1960, tandis que les exportations, avec 196,2 milliards, accusaient une hausse de 4%. Sans doute ce dernier chiffre aurait-il été plus élevé encore sans les gréves qui ont paralyé l’appareil de production pendant plusieurs semaines au début de l’annee.

1. Les prix de gros ont manifesté pendant l’année une stabilité surprenante, puisqu’on les retrouve en Janvier 1962 exactement au niveau de 1961, et au-dessous du niveau de 1960. Si on veut bien se rappeler que ces deux années ont été marquées par une haute conjoncture, on peut étre étonné de voir que celle-ci n’ait pas provoqué de hausse en ce qui concerne les prix des produits de base et des matiéres premiéres.

Au début de 1961, la République du Congo connaët le paroxysme de l’anarchie et de la division. A Léopoldville, le Collége des Commissaires Généraux vit ses demiéres heures et s’apprête à céder la place au gouvernement de M. Ileo. Quand celui-ci prend le pouvoir, le 9 février, la République est pratiquement divisée en trois blocs aux frontiéres imprécises.