Au cours du dernier trimestre écoulé, le changement des orientations qui se dessinait au milieu de l'année s'est nettement confirmé : le recul des prix s'est poursuivi et a en conséquence affecté des stades traditionnellement mieux abrités de l'économie. C'est ainsi que les prix de détail se sont stabilisés, que la production et l'emploi dans certaines industries se sont déjà légèrement contractés.

A l'époque actuelle, où la démocratie est pour beaucoup devenue objet de foi, on éprouve un intérêt croissant pour le rôle joué par l'opinion dans le maintien et l'évolution de nos institutions et de nos structures sociales. On a mis en lumière l'importance de facteurs psychologiques tels que les opinions, les préventions, les attitudes de sympathie ou d'antipathie dans un certain nombre de secteurs d'im-portance cruciale, par exemple ceux des relations industrielles, de l'organisation administrative, des contacts entre groupes de race, de religion, de culture différentes. Ici on se préoccupe d'« efficience », de bon fonctionnement, là encore de bonne entente et de contacts amicaux.

Comme le fait remarquer M. Carr-Saunders, la situation démographique de l'Irlande est exceptionnelle, un rapide examen du Statistical Abstract of Ireland confirme cette remarque. L'Irlande est le seul pays d'Europe dont la population a diminué continuellement depuis 1845. Cependant, le taux de fécondité de ce pays est le plus élevé d'Europe. En 1936, il y avait 123 enfants âgés de moins de 5 ans pour 100 femmes mariées n'ayant pas atteint l'âge de 45 ans. En outre, le taux net de reproduction était alors supérieur à l'unité : 1.217. Par ailleurs, on relève une autre particularité de la population irlandaise : son taux extrêmement faible de nuptialité. Les Irlandais ne se marient pas jeunes : en 1936, 63 % des hommes âgés de 30 à 34 ans étaient célibataires. De plus, l'âge moyen de mariage est très tardif ; à la même époque, il était de 35 ans pour les quatre millions. La population irlandaise continua à décroître jusqu'à trois millions d'habitants en 1914. Depuis lors, chaque recensement ne montre qu'un déclin très minime. Le recensement de 1946 enregistra 2.955.107 habitants. Mais en 1951, on a constaté une légère augmentation de la population.

En vue de recherches sociologiques sur la vie religieuse dans le Hainaut, il nous a paru nécessaire de disposer de données démographiques assez détaillées pour chaque commune de cette province. Notamment pour vérifier l'hypothèse selon laquelle la pratique religieuse, dans la mesure où elle dépend de la pression sociale, est fonction du caractère plus ou moins autochtone de la population et du rythme plus ou moins accéléré de l'immigration dans la localité considérée. Le besoin de ces données par commune est d'ailleurs ressenti par d'autres chercheurs.