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L’offre en période infra-courte

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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La formation des prix peut être étudiée dans trois hypothèses différentes de temps opérationnel. Ces distinctions, aujourd’hui généralement adoptées, sont celles de Marshall.

On peut analyser, en premier lieu, la formation du prix momentané du marché, ou, en d’autres termes, l’équilibre instantané de la demande et de l’offre. C’est la période opérationnelle la plus courte, que Jean Marchal qualifie « d’infra-courte ». Cette hypothèse exclut la reproduction des marchandises; l’offre s’alimente ainsi uniquement d’un stock limité.

La seconde hypothèse introduit la notion du prix normal de courte période. La période opérationnelle s’allonge: on admet la possibilité d’une production, mais l’outillage est considéré comme invariable.

Enfin, la troisième hypothèse est celle du prix normal de longue période. La détermination du prix se fait dans ce cas en tenant compte d’éventuels changements dans l’outillage.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1954

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References

(*) Au cours de l’élaboration de cette étude, l’auteur a largement bénéficié de discussions avec M. le professeur P. ROUSSEAUX, dont les remarques critiques lui ont été des plus utiles.

(1) A. Marshall, Principles of Economics, Eight Edition, London, Macmillan & Co., Ltd., 1946, Book V, Chapters II, III & V.

(2) J. Marchal, Le mécanisme des prix, Deuxième édition, Paris, de Médicis, 1951.

(1) Il peut paraître étrange d’insister sur l’hypothèse de la concurrence parfaite. En effet, on est habitué à n’étudier la courbe d’offre que dans un marché de concurrence parfaite, attendu que, n’intervenant pas dans la détermination du point d’équilibre, elle ne servirait à rien dans l’analyse des marchés monopolistiques et oligopolistiques.

Cette thèse n’est peut-être pas tout à fait exacte. Elle le serait si le vendeur était guidé par le seul motif de la maximation instantanée du profit. En effet, dans ce cas, l’équilibre se détermine dans un marché monopolistique par l’intersection des courbes des recettes et des coûts marginaux, tandis qu’il y a indétermination sur le marché oligopolistique. En toute hypothèse, il n’y a pas de courbe d’offre dans ce cas. Le vendeur peut toutefois obéir à des motifs autres que celui de la maximation instantanée. Il peut, par exemple, tenir compte des prévisions de prix Une courbe d’offre intervenant dans la détermination du point d’équilibre pourrait être ainsi établie.

Ce ne sont donc ni l’impossibilité logique, ni l’inutilité d’une courbe d’offre dans l’hypothèse des marchés non Concurrentiels qui nous suggèrent le maintien de l’hypothèse de la concurrence parfaite. On se bornera à l’étude de la concurrence parfaite parce que cela permet de simplifier l’analyse. La construction d’une courbe d’offre en période « infra-courte » nécessitera, en effet, la prise en considération des prévisions. Or, ces prévisions sont relativement simples en concurrence parfaite,., car elles se rapportent exclusivement à l’évolution future des prix, tandis que le monopoleur doit prévoir l’évolution d’une courbe de demande. L’oligopole présenterait des difficultés supplémentaires.

(1) J. R. Hicks, Value and Capital, Second Edition, Oxford, Clarendon Press, 1946, pp. 36-37.

(2) L. Walras, Abrégé des éléments d’économie politique pure, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1938, 5e, 6e et 7e leçons.

(1) Ph. H. Wicksteed, The Common Sense of Political Economy, London, Routledge & Sons Ltd, 1946, Vol. I, pp. 234-235.

(2) A. L. Meyers, Elements of Modern Economics, New York, Prentice-Hall, 1946, pp. 96-101.

(3) G. J. Stigler, The Theory of Price, New York, The Macmillan Co., 1946, pp. 148-155.

(1) L’analyse qui suit maintiendra cependant l’hypothèse de la continuité.

(2) W. J. Baumol, Economic Dynamics, an Introduction, New York, Macmillan Co., 1951, p. 86.

(3) Il dira, par exemple : il y a plus de chances que le prix OA’ se réalise que le prix OA, tandis que le prix OA” a encore moins de chances de réalisation que le prix O A’ etc.

(4) G. L. S. Shackle, Expectations in Economics, Cambridge, University Press, 1949.

(1) J. D. Sargan, Subjective Probability and the Economist, Yorkshire Bull. of Economic and Social Research, Févr. 1953, pp. 53-64.

Parmi ceux qui ont adopté la représentation des prévisions de prix incertaines par une série de fréquence, notons :

J. R. HICKS, Value and Capital, Oxford, Clarendon Press, 2d Edition, 1946, pp. 125-26.

O. LANGE, Price Flexibility and Employment, Bloomington, Cowles Commission, 1944, pp. 29-34.

S. WEINTRAUB, Price Theory, New York, 1949, pp. 339-353.

(1) Etant entendu que Pmax, > Pn > Pmin. Si Pn se trouve en dehors de la marge d’incertitude, on retombe dans le cas de la certitude. L’homme d’affaires est sûr d’avoir soit une hausse soit une baisse de prix par rapport à Pn.

(1) Les facteurs psychologiques interviennent donc à deux stades différents de la détermination de l’offre. Au premier stade, ils influencent le vendeur dans ses prévisions : la marge d’incertitude ou la fonction de prévision sont manifestement influencées par des facteurs tels que « l’optimisme » ou le « pessimisme ». Au second stade, ils interviennent encore une fois en déterminant les courbes d’indifférence du vendeur. Ces deux stades sont distincts car le « courage » n’accompagne pas nécessairement « l’optimisme » ni la « prudence » le « pessimisme ». Une interdépendance, en fait, n’est pas exclue. Nous la supposons inexistante, car elle impliquerait que la ligne des possibilités de choix et les courbes d’indifférence sont interdépendantes.

(1) Il est utile d’insister sur le fait que la courbe reliant les points d’équilibre sur la carte d’indifférence n’est pas la courbe d’offre. Celle-ci doit être établie sur un diagramme séparé. Par conséquent, une inclinaison négative éventuelle de la ligne reliant les points d’équilibre ne signifie nullement que la courbe d’offre deviendra également négative. Cf. à ce sujet, K. E. BOULDING, Economie Analysis, London, H. Hamilton, 1949, p. 743.