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Dauma et Danhome

Published online by Cambridge University Press:  22 January 2009

Yves Person
Affiliation:
Université de Paris

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Sil'on admet cette identification, la fréquence et la persistance du nom Dauma/Doma, depuis le XVe siècle (Maqrizi), jusqu'au XVIIe (Dapper), marque donc nettement l'importance du Doma dans le système politique Jukun/Kwararafa. En dépit de son èloignement à la fois de la côte et de l'axe soudanais, ce grand pouvoir africain, dont nous soupçonnons encore à peine le rôle, a été connu, au moins vaguement, par le monde extérieur….

On doit par contre écarter définitivement toute identification avec le Dahomey historique, qui n'a pu se constituer en Etat qu'au XVIIe siècle, comme ses traditions l'indiquent. En revanche l'ensemble ethnique aja apparait dans la documentation écrite dès 1539, pour le royaume d'Arida, puis en 1561 avec le nom de Povpovs, sur la carte de Bartholomeu Velho (pl. 203) et en 1570, avec la Costa Darida sur l'Atlas de Fernão Vaz Dourado (pl. 206). C'est en confrontant ces textes avec les traditions qu'on pourra éclairer les origines des peuples du Golfe du Benin.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 1974

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References

1 Le plus vieux quartier d'Agbomé, où Hwegbaja venait de transférer sa résidence.

2 Le, Herissé, L'ancien royaume du Dahomey (Paris, 1911), 288.Google Scholar

3 Delafosse, M., Manuel dahoméen (Paris, 1894), 174. A. G. Hopkins me fait remarquer que cette identification obscure est bien plus ancienne et que Delafosse l'a sans doute emprunté à la préface de la History of Dahomy de Dalzel, publiée en 1793.Google Scholar

4 Dunglas, E., Contribution à l'histoire du Moyen Dahomey, T.1, p. 88: E.D.XIX, Porto-Novo, 1957.Google Scholar

5 Cornevin, R., Histoire du Dahomey (Paris, 1962), 96.Google Scholar

6 Akinjogbin, I. A., Dahomey and its neighbours (Cambridge, 1969), 2223 (cette thése a été soutenue en 1966).Google Scholar

7 Verger, P., ‘Les côtes d'Afrique occidentale entre Rio Volta et Rio Lagos, 1535–1773’, en J.S.A. XXXVIII–I (Paris, 1968), 37.Google Scholar Cet auteur n'évoque même pas le problème du Dauma clans sa thèse: Flux et reflux de la traite des esclaves … (Paris, 1968), 19.Google Scholar

8 Oke, R., Thèse du зe cycle, (Paris), 1, 1972.Google Scholar

9 Ce travail aurait été impossible sans l'œuvre admirable de l'équipe de Teixeira da Mota, qui a publié à l'occasion du 5ème centenaire des découvertes portugaises cette œuvre extraordinaire que sont les Portugaliae Monumenta Cartographica (cités P.M.C.). J'ai aussi consulté le Youssouf Kamal et je remercie l'équipe du Dépot des Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale, dirigée par Melle de la Roncière, qui m'a permis une consultation rapide de ses collections. Enfin A. Teixeira da Mota a bien voulu m'aider personnellement de ses conseils.

10 Voici la liste des cartes consultées, dans l'ordre chronologique des auteurs. Les numéros entre parenthèse Sont ceux des planches des Portugaliae Monumenta Cartographica (P.M.C.); (1) Anonyme du XVe siècle (p1. 2); (2) Pedro, Reinel, c. 1485 (p1. 54);Google Scholar (3) Cantino, , 1502 (p1. 5);Google Scholar (4) Anonyme, , c. 1506 (p1. 6);Google Scholar (5) Diogo, Ribeira, 1529 (p1. 40);Google Scholar (6) Pero, Fernandes, 1528 (p1. 42);Google Scholar (7) Viegas, G., c. 1537 (p1. 48);Google Scholar (8) Anonyme, , c. 1538 (p1. 615);Google Scholar (9) Jorge, Reinel, c. 1535 (p1. 14);Google Scholar (10) Jorge, Reinel, c. 1540 (p1. 15);Google Scholar (11) Anonyme, c. 1545 (p1. 79);Google Scholar (12) João, Freire, 1546 (p1. 75);Google Scholar (13) Lopo, Homem, (p1. 27);Google Scholar (14) Anonyme, , c. 15501560, Livro de Marinheira (p1. 93);Google Scholar (15) Sébastião, Lopes, 1558 (p1. 390);Google Scholar (16) Sébastião, Lopes, 1565 (p1. 398);Google Scholar (17) Sèbastião, Lopes, 1570 (p1. 407);Google Scholar (18) Sébastião, Lopes, 1585 (p1. 408);Google Scholar (19) Diogo, Homem, 1558 (p1. 103);Google Scholar (20) Diogo, Homem, 1561 (p1. 122a);Google Scholar (21) Diogo, Homem, 1565 (p1. 135);Google Scholar (22) Diogo, Homem, 1568 (p1. 173);Google Scholar (23) Bartholomeu, Velho, c. 1560 (p1. 232);Google ScholarBartholomeu, Velho, 1561 (p1. 203);Google Scholar (24) Bartholomeu, Lasso, c. 1584 (p1. 380);Google Scholar (25) Bartholomeu, Lasso, c. 1586 (p1. 378);Google Scholar (26) Bartholomeu, Lasso, 1596 (p1. 384) (gravure AF. Van Langren);Google Scholar (27) Anonyme, , c. 1585 (p1. 355);Google Scholar (28) Lazaro, Luis, 1565 (p1. 213);Google Scholar (29) Fernão, Vaz Dourado, 1570 (p1. 226);Google Scholar (30) Fernão, Vaz Dourado, 1576 (p1. 280);Google Scholar (31) Fernão, Vaz Dourado, 1575 (p1. 302);Google Scholar (32) Fernão, Vaz Dourado, 1576 (p1. 335);Google Scholar (33) Fernão, Vaz Dourado, 1580 (p1. 320);Google Scholar (34) Luis, Teixeira, 1600 (p1. 362), Gravure holland, (Dauma);Google Scholar (35) Luis, Teixeira, 1602 (p1. 363), Grav. hollandaise (Dauma);Google Scholar (36) Manuel, Godinho de Frdia, c. 1615 (p1. 414) (Dauma);Google Scholar (37) João, Teixeira Albernoz, 1628 (p1. 460);Google Scholar (38) João, Teixeira Albernoz, 1643 (p1. 466);Google Scholar (39) Antonio, Soula, 1633 (p1. 520);Google Scholar (40) Antonio, Soula, 1641, (p1. 530);Google Scholar (41) Anonyme, 1630 (p1. 538);Google Scholar (42) João, Teixeira Albernoz II, 1655 (p1. 546);Google Scholar (43) Joo, Teixeira Albernoz II, 1665 (p1. 553);Google Scholar (44) Joāo, Teixeira Albernos II, 1675 (p1. 549).Google Scholar

11 Teixeira de Mota in P.M.C. III, 69.

12 P.M.C. planche 414.

13 P.M.C. planches 460, 464, 466 et 504.

14 Denuce (Anvers, 1938).

15 Sur la notion d'adab et sa répercussion sur la géographie musulmane on se reportera à la thèse déjà classique d' André, Miquel, La géographie humaine du monde musulman (Paris, 1967), surtout 35ff. et 354ff.Google Scholar

16 Sur cette question on se reportera à: Biasutti, R., ‘La carta dell'Africa de G. Gastaldi (1545–64) e le sviluppe della cartografia africana nei secoli XVIe XVIIe’, Boll. della Reale Società di geografia italiana (Rome, 1920), IX, 327‘46 et 387436.Google Scholar

17 On trouvera des précisions sur lea cartes de Gastaldi et une reproduction de celle de Forlani dans Tooley, R. V., Printed Maps of the continent of Africa and regional maps south of the tropic of cancer, Part 1, 1500–1600, in Map Collector's Series, Third year (Londres, 1966), 2021 et p1. IV.Google Scholar

18 Léon l'Africain, Traduction Epaulard (Paris, 1956), 10.Google Scholar

19 Sur Begho et Bono Mansu l'exposé le plus commode est actuellement celui d'Ivor Wilks, in Ajayi, J. F. A. and Crowder, M. (eds), History of West Africa, 1 (London, 1972), 359‘60Google Scholar

20 Anania nomme en outre sa capitale Crawa, encore connue sous le nom de Kirawa (Lange, 343).

21 Léon, , tr. Epaulard, 483, n. 119.Google ScholarPour, les Gorhan, voir, Chapelle, Nomades Naīs du Sahara (Paris, 1959).Google Scholar

22 La difficulté des noms propres transcrits en arabe provient de l'omission fréquente par les copistes des signes diacritiques. Mon collègue, le professeur Claude Cahen (Université de Paris 1) a bien voulu confirmer que dans ce cas le passage d'une forme a l'autre est très facile. Il est significatif qu'Anania rétablisse la forme iamiam (Lange, 327), ‘où les habitants sont anthropophages avec des dents pointues comme celles des chiens’ (Ibid. 333).

23 Sur les relations mosi, songhay, voir en dernier lieu Izard, M., Introduction à l'histoire des royaumes Mosi (Paris, 1971), 1.Google Scholar

24 ‘Discorso d'un gran capitano di mare francese del luoco di Dieppa’, reproduit par Ramusio, Navigation e viaggi, III (1556), 423‘32.Google Scholar Je cite d'après Blake, J. W., Europeans in West Africa 1450–1560 (Londres, 1942), 168. Le Rio Delgado est situé à 67 heures à l'ouest du cap Formosa, par 32° de longitude et 7 °de latitude.Google Scholar

25 Dans son article sur Ia toponymie de la côte, Verger intercale entre le Rio Delgado et le Rio de Lago, Allicere et Badagry. Mais pour Badagry il s'agit d'un anachronisme et pour Allicere d'une confusion car ce nom est presque certainement une variante d'Albufera qui s'identifie au lac Nokoue ou à la lagune de Porto-Novo voir: appendice sur Ia toponymie côtière en Person, Y., ‘Chronologie du royaume gun de Hogbonu’, C.E.A. (Paris), à paraître en 1974.Google Scholar

26 L'autre hypothèse est qu'il s'agit du fleuve Ogumo Mais il parait plus vraisemblable d'identifier celui-cī au Rio de Lago.

27 Lettre reproduite in Ryder, A. F. C., ‘The Benin missions’ in Journal of the Historical Society of Nigeria, 11, 2 (décembre 1961), 259.Google Scholar Voir aussi, Ryder, A. C., Benin and the Europeans (London, 1969), 73.Google Scholar

28 M.P.C., pl. 75.

29 Corea est à peu près certainement une déformation d'Aldea d'Acora, qui est la plus ancienne forme connue du nom d'Accra. Les cosmographes l'ont déplacé vers l'intérieur, comine de nombreux autres noms de la toponymie côtière.

30 Munster, et Belleforest, (1575), t. 11, colonne 1931.Google Scholar

31 Dierk, Lange, ‘L'intérieur de 1'Afrique occidentale d'après Giovanni Lorenzo Anania (XVIIe siècle)’, en: Cahiers d'histoire mondiale (U.N.E.S.C.O.), XIV, 2 (1972), 298351.Google Scholar

32 Sur le problème du Guangara, , voir Léon (Epaulard), 478‘9.Google Scholar

33 Lange, , 339.Google Scholar

34 Celà est tellement évident que Lange parait hésiter à identifier Doma avec le Dauma, dont il croit sans doute la localisation assurée (339 n. 1).

35 Sanuto, , 23, col. B.Google Scholar

36 Sanuto, , 86.Google Scholar

37 Sanuto, , 86.Google Scholar

38 Dapper, , 225. Je cite l'édition française de 1687.Google Scholar

39 Hogben, , The mohammedan emirates of Nigeria (London, 1930), 149‘50Google Scholar, les passages concemant Doma et Keana ont été supprimés de la nouvelle édition (Hogben, and Kirk-Green, , The emirates of Northern Nigeria, London, 1966)Google Scholar, sous le pretexte fallacieux que ces unités politiques avaient perdu le statut d'émirat. On consultera également: Gazetteers of the N. provinces of Nigeria, III (Londres, 1920), ‘Notes on the Nassarawa province’, 4–6, et 11 (zème édition, Londres, 1972).Google Scholar

40 Meek, C. K., A Sudanese Kingdom (Londres, 1931).Google Scholar Pour situer le Kwararafa dans un contexte historique plus large on aura recours au vieux livre toujours inégalé d'Yves Urvoy, Histoire des populations du soudan central (Paris, 1936).Google Scholar

41 Meek, , 158.Google Scholar