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L'homme kantien et le désir des idées

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Olivier Dekens
Affiliation:
Université François-Rabelais de Tours

Abstract

In a famous passage from his Logic, Kant says that three questions — What can I know? What ought I to do? What may I hope for? — ultimately hang on the third one, which is the question of Man. This paper examines the nature of this special link between the very ends of philosophy and the question of Man. Its intent is to show how Culture, as receptive to Ideas, provides both the unity of the different definitions of Man given by Kant, and the condition of possibility for the questioning of philosophy. This distinctive quality of man, according to Kant, is the precondition for Metaphysics, Ethics, and Religion. In the end, philosophy's principle of unity lies not in the limitation or finiteness of man, but in the fact that man, according to Kant, is always in relation with some form of infinity, whether it is that of Ideas (metaphysics), that of the Law (ethics), or that of the ultimate Good (religion).

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 2000

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References

Notes

1 Anthropologie d'un point de vue pragmatique, VII, p. 120Google Scholar, dans Gesammelte Schriften (désormais : AK), Berlin, Édition de l'Académie prussienne, 1902–1955; Æuvres philosophiques, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1985, t. III, p. 940Google Scholar (les références à cette édition seront données par un P suivi du numéro du tome concerné).

3 Logique, AK, IX, p. 24; trad. Guillermit, Paris, Vrin, 1969, p. 25.

5 Cf. Critique de la raison pure (désormais : CRP), AK, III, p. 522; P, I, p. 1363.

6 Logique, AK, IX, p. 24; trad. Guillermit, p. 25.

8 Ibid., AK, IX, p. 25; trad. Guillermit, p. 26.

10 Cf. sur ce point l'article de J. Ferrari, dont nous ne retiendrons pas les conclusions. Ferrari, J., «D'une introuvable science de l'homme», dans J. Ferrari, dir., L'année 1758. Kant et la naissance de l'anthropologie au siècle des Lumières, Paris, Vrin, 1997, p. 14.Google Scholar

11 Anthropologie, AK, VII, p. 119; P, III, p. 939.

12 Heidegger, M., Kant et le problème de la métaphysique, Paris, Gallimard, 1953, p. 272.Google Scholar

13 Ibid., p. 273.

14 Ce déplacement d'accent ne signifie pas une critique globale de toute l'interprétation de Heidegger. Heidegger n'est en effet pas sans percevoir le caractère passif de l'homme à l'égard du donné sensible et intelligible. Mais l'homme kantien peint par Heidegger est peut-être déjà trop résolu à sa condition finie, abandonnant au passage toute réceptivité aux Idées. Notre propos ne revient pas plus à reprendre l'argument de l'idéalisme allemand et à faire du désir d'absolu la clé de toute métaphysique et le vrai propos de Kant: l'homme kantien n'est pas seulement désireux d'absolu, au sens d'une activité. II est plutôt en sa finitude ouvert à l'idéalité, ce qui suppose la permanence douloureuse d'une scission en lui, cette scission que Fichte, Schelling et Hegel essayeront de combler.

15 Critique de la faculté de juger (désormais : CFJ), AK, V, p. 431; P, II, p. 1234.

16 Cf. Fondements de la métaphysique des mæurs (désormais : FMM), AK, IV, p. 428; P, II, p. 293.

17 Cf. CFJ, AK, V, p. 265; P, II, p. 1036.

18 Cf. Doctrine de la vertu, AK, VI, p. 376; P, III, p. 653.

19 Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, AK, IV, p. 363; P, II, p. 48.

20 Ibid., AK, IV, p. 367; P, II, p. 154.

21 CFJ, AK, V, p. 274; P, II, p. 1047.

22 Le conflit des facultés, AK, VII, p. 69; P, III, p. 879.

23 Anthropologie, AK, VII, p. 127; P, III, p. 945.

25 Ibid., AK, VII, p. 235; P, III, p. 1051.

26 FMM, AK, IV, p. 396; P, II, p. 254.

27 Doctrine du droit, AK, VI, p. 232; P, III, p. 481.

28 Cf. sur ce point Sur le lieu commun : Il se peut que ce soit juste en théorie mais, en pratique, cela ne vaut point, AK, VIII, p. 306; P, III, p. 291.

29 Cf. CFJ, AK, V, p. 239; P, II, p. 1003.

30 Cf. Anthropologie, AK, VII, p. 321 sq.; P, III, p. 1133 sq.

31 Propos de pédagogie, AK, IX, p. 446; P, III, p. 1154.

32 Ibid., AK, IX, p. 474; P, III, p. 1180.

33 Ibid., AK, IX, p. 488; P, III, p. 1193.

34 CRP, AK, IV, p. 7; P, I, p. 725.

35 Ibid, AK, IV, p. 8; P, I, p. 727.

36 Ibid., AK, III, p. 253; P, I, p. 635.

37 Prolégomènes, AK, IV, p. 257; P, II, p. 19.

38 Ibid., AK, IV, p. 327; P, II, p. 105.

39 Cf. ibid., AK, IV, p. 328; P, II, p. 106 : «Ces idées se trouvent placées dans la nature de la raison tout aussi bien que les catégories dans la nature de l'entendement, et si elles comportent une apparence qui peut facilement séduire, cette apparence est inévitable, quoique l'on puisse fort bien empêcher qu'elle ne pervertisse».

40 CRP, AK, III, p. 16; P, I, p. 745.

41 Ibid., AK, III, p. 255; P, I, p. 1038.

43 Doctrine de la vertu, AK, VI, p. 463; P, III, p. 760.

45 CRP, AK, III, p. 41; P, I, p. 774.

46 Ibid., AK, III, p. 212; P, I, p. 925.

47 Prolégomènes, AK, IV, p. 353; P, II, p. 137.

49 Doctrine du droit, AK, IV, p. 213; P, III, p. 457 : «L'arbitre humain, en revanche, est tel qu'il peut certes être affecté par des impulsions mais non pas être déterminé par elles, et en lui-même (sans pratique obtenue de la raison), il n'est pas sûr cependant qu'il peut être déterminé à agir à partir de la pure volonté».

50 Ibid., AK, VI, p. 216–217; P, III, p. 461.

53 Ibid., AK, VI, p. 217; P, III, p. 462.

54 Cf. Doctrine de la vertu, AK, VI, p. 405; P, III, p. 690.

55 Cf. FMM, AK, IV, p. 411–412; P, II, p. 273 : «On devra toutefois s'abstenir, quoique la philosophie spéculative le permette et le trouve même parfois nécessaire, de faire dépendre les principes de la nature particulière de la raison humaine, mais, puisque des lois morales doivent valoir pour tout être raisonnable en général, il faudra les déduire du concept universel d'un être raisonnable en général, et ainsi exposer toute la morale, qui, dans son application aux hommes, a besoin de l'anthropologie, d'abord indépendamment de cette dernière science, comme philosophie pure, autrement dit comme métaphysique».

56 Sur un ton supérieur nouvellement pris en philosophie, AK, VIII, p. 402; P, III, p. 411.

57 Cf. sur ce point G. Krüger, Critique et morale chez Kant, Paris, Beauchesne, 1961, p. 129 : «[Dans l'autonomie, la raison] se fait le mandataire de la loi, elle veut par elle-même la faire respecter; c'est-à-dire : la raison proclame la loi en son nom propre comme si elle était l'auteur de cette loi. Elle s'approprie la loi comme si elle était son propre projet, et c'est précisément par là qu'elle est contrainte par la loi».

58 Cf. Paul Ricœur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1991, p. 251.

59 Critique de la raison pratique (désormais : CRPr), AK, V, p. 73; P, II, p. 697.

60 Cf. Doctrine de la vertu, AK, VI, p. 399; P, III, p. 681 : «Il n'y a aucune obligation d'avoir ces qualités, parce que, en tant que conditions subjectives de la réceptivité au concept de devoir, elles ne se trouvent pas au fondement de la moralité comme conditions objectives […] ces dispositions, on ne peut regarder comme un devoir de les posséder, mais tout homme les a et peut être obligé en vertu d'elles. La conscience de ces dispositions n'est pas d'origine empirique, au contraire elle ne peut s'ensuivre que d'une loi morale en tant qu'effet de celle-ci sur l'esprit».

61 Ibid., AK, VI, p. 400; P, III, p. 682.

64 Le conflit des facultés, AK, VII, p. 72; P, III, p. 883.

65 Cf. CRPr, AK, V, p. 43; P, II, p. 660.

66 Ibid., AK, V, p. 48; P, II, p. 665.

67 FMM, AK, IV, p. 404; P, II, p. 263.

69 CFJ, AK, V, p. 458; P, II, p. 1266.

70 Ibid., AK, V, p. 469; P, II, p. 1281.

71 Cf. ibid., AK, V, p. 474; P, II, p. 1285–1286 : «[…] nous avons ainsi en nous un principe qui est susceptible de déterminer l'Idée du suprasensible en nous et par la même aussi celle du suprasensible hors de nous […]».

72 Cf. Sur le lieu commun, AK, VIII, p. 278; P, III, p. 256 : «[…] renoncer à sa fin naturelle, le bonheur,— car cela, comme tout être raisonnable fini en général, il ne le peut».

73 La religion dans les limites de la simple raison, AK, VI, p. 5; P, III, p. 17.

74 Cf. ibid., AK, VI, p. 6; P, III, p. 18.

75 Ibid., AK, VI, p. 21; P, III, p. 31.

76 Ibid., AK, VI, p. 61; P, III, p. 76.

77 CRPr, AK, V, p. 87; P, III, p. 714.

80 Doctrine de la vertu, AK, VI, p. 439; P, III, p. 727.

81 Ibid. : «C'est pourquoi, pour ne pas être en contradiction avec elle-même, la conscience de l'homme, en tous ses devoirs, doit concevoir un autre (qui est l'homme en général) qu'elle-même».

82 Religion, AK, VI, p. 28; P, III, p. 39.

83 Première introduction à la Critique de la faculté de juger, AK, XX, p. 244; P, II, p. 903.

85 Annonce de la prochaine conclusion d'un traité de paix perpétuelle en philosophie, AK, VIII, p. 417; P, III, p. 425.

86 Cf. CRP, AK, III, p. 542; P, I, p. 1389.