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Savoir médical et anthropologie religieuse. Les représentations et les fonctions de la vetula (XIIIe-XVe siècle)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Joie Agrimi
Affiliation:
Université de Pavie
Chiara Crisciani
Affiliation:
Université de Pavie

Extract

Dans son Contra superstitionem, Jean Gerson introduit les vetuleou « vieilles femmes », parmi les agents et parmi les victimes de la credulitaset des fausses observationes : soit que les vetule soient spécialement promptes à la crédulité, soit qu'elles prêtent un concours spécialement efficace à la propagation des fausses croyances et des pratiques illicites. J. Gerson ne fait certes pas des vetule la cause unique, ni la racine la plus inextirpable, d'errements aussi néfastes pour le corps et pour l'âme que profondément infiltrés dans la société chrétienne. J. Gerson définit la vetula comme sortilega: c'est, affirme-t-il, un épithète ou une qualification antonomastique, appuyée de plus, précise-t-il encore, sur l'association usuelle des deux termes dans le français vulgaire ; comme si l'on ne pouvait pas prononcer vieilles sans ajouter irrésistiblement sorcières.Le texte de J. Gerson ainsi hanté par cette antonomase de la vetula sortilega est un jalon significatif dans l'élaboration et la représentation du personnage de la vetula; il en balise aussi l'environnement textuel et le cadre chronologique.

Summary

Summary

Our aim in this essay is to explore the changing image of the vetula in the late Middle Ages. Initially, in the first phase of the period we have surveyed, the role and power of the vetula-—as the emblem of simplices, empirici, mulieres—are represented as two-edged. According to Roger Bacon, for instance, although secreta sapientiae can be bestowed upon her by God, she is liable to be misled by the Devil. Subsequently, a negative connotation of this figure prevails (e.g. the “vieille sorcière” described by Jean Gerson). In our view, this representation could provide the background—a sort of collection of features—on which the image of the with was constructed later (e.g. the strix of Gianfrancesco Pico della Mirandola). We examined medical, philosophical, theological, pastoral texts of the Thirteenth to the Fifteenth Centuries. Our approach to this process develops along an intermediate course between researches on demonological theories and those on inquisitorial practices—and the sources we examine reflect this choice.

Type
La Maladie, La Foi et L'Imaginaire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993

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References

Notes

* La présente étude est issue de la communication présentée à l'International Workshop on Médiéval Societies, 3e session, Erice, 24-30 septembre 1991. Cf. aussi, Poteri carismatici e informait : chiesa e società medievali,A. Vauchez et A. Paravicini-Bagliani éds, Palerme, Sellerio, 1992.

1. Nous renvoyons dans ce paragraphe aux sources suivantes, citées ci-dessous par ordre d'apparition dans le texte: Gerson, Jean, Contra superstitionem e Tractatus secundus super cantico Mariae, dans Opéra Omnia, Anvers, 1706 Google Scholar, I et IV. Roger Bacon, Tractatus… ad declarandum… in libro Secreti Secretorum Aristotelis,dans Opéra hactenus inedita,R. Steele éd., V, Oxford, 1920 ; Opus majus,J. H. Bridges éd., réimpr. Francfort-sur-le-Main, 1964,1 ; Opus tertium, J. S. Brewer éd., Londres, 1859. J. F. Pic DE LA Mirandole, Dialogus in très libros divisus : Titulus est Strix sive De ludificatione daemonum,Bologne, 1523 (vulgarisé par L. Alberti, Strega, o délie illusioni del demonio,A. Biondi éd., Venise, 1989).

2. Les textes utilisés dans ce paragraphe sont les suivants: Cirurgict Guidonis de Cauliaco et Cirurgia Bruni, Theodorici, Rogerii, Rolandi, Bertapelie, Lanfranci,Venise, 1498. Die Chirurgie von Heinrich von Mondeville,J. L. Pagel éd., Berlin, 1892. Obras medicas de Pedro Hispano, M. H. DA Rocha Pereira éd., Coimbra, 1973. Collectio Salernitana,S. DE Renzi éd., 5 vols, Naples, 1852-1859 (certains des extraits cités ici ont été réunis en traduction italienne dans Agrimi, J. et Crisciani, C., Malato, medico e medicina nel Medioevo, Turin, 1980 Google Scholar. L'Anglais, Gilbert, Compendium medicinae, Lyon, 1510 Google Scholar. Arnaud DE Villeneuve, De regimine sanitatis ; De cautelis medicorum ; De consideratione operis medicinae ; Explicatio super canonem « Vita brevis » ; Brevarium medicinae,dans Opéra Omnia,Bâle, 1585. (Ps.) Albert LE Grand, De secretis mulierum,Amsterdam, 1740. Michael Scot, De secretis naturae, ibid.,Guglielmo DA Saliceto, Summa conservationis et curationis,Venise, 1490. Gérard DE Solo, Practica… super nono Almansoris,Lyon, 1504. Antonio Guaineri, Opus praeclarum ad praxim,Pavie, 1518. Michèle Savonarola, De regimine praegnantium et noviter natorum usque ad septennium, J. Belloni éd., Milan, 1952. Tadeo Alderotti, Expositio in Johannitii hagogarum libellum, Venise, 1527. Pietro d'Abano, Conciliator controversiarum quae inter philosophos et medicos versantur,Venise, 1565 (réimpr. Padoue, 1985). de Gordon, Bernard, Lilium medicinae, Venise, 1498 Google Scholar (avec en appendice: « De decem ingeniis curandorum morborum », De regimine acutarum egritudinum). Chartularium Universitatis Parisiensis,H. Denifle - E. CHÂTelain éds, Paris, 1889-1897.

3. Voir Albert LE Grand, Metaphysica,W,1-6, dans Opéra Omnia,XVI, 1, B. Geyer éd., Munich, 1960, p. 169; Thomas D'Aquin, De principiis naturae,dans Opéra Omnia,Parme, 1852-1873, Xvi, p. 342.

4. Voir aussi Marsilius DE Inghen, Quaestiones super Aristotelis Metaphysicam,ms. Vienne, Pal. 5297, f. 11 v.: « in republica bene recta prohibende sunt iste vetule et generaliter volentes mederi corpora hominum nescientes artem medicine…, quia nimis fréquenter decipiuntur taies, etiam credentes se expertas, et sic mittunt egrum ad sepulcrum et pecunias ad bursas presbyterorum »(nous remercions M. E. Reina de nous avoir signalé ce passage).

5. Sur le savoir médical scolastique, sur les relations et les polémiques entre médecins académiques et guérisseurs, sur l'activité thérapeutique des femmes et des vetule,signalons parmi de nombreux travaux: J. Agrimi, C. Crisciani, « Medici et “ vetulae ” dal Duecento al Quattrocento :problemi di una ricerca »,dans Cultura populare e cultura dotta nel Seicento,Milan, 1983 ; Edocere medicos, Medicina scolastisca nei secoli xm-xv,Milan-Naples, 1988 ; « Per una ricerca su “ experimentum-experimenta ”: riflessione epistemologica e tradizione medica »,dans Presenza del lessico greco e latino nelle lingue contemporanee,P. Janni, I. Mazzini éds, Macerata, 1990 ; D. Jacquart, Le milieu médical en France du xiie siècle au xve siècle,Genève, 1981 ; G. Keil, « Die Frau als Arztin und Patientin in der medizinischen Fachprosa des deutschen Mittelalters » dans Frau und Spätmittelalterlicher Alltag,Vienne, 1986 ; Green, M., « Women's Médical Practice and Health Care in Médiéval Europe », Signs: Journal of Women in Culture and Society, 14, 1989 Google Scholar ; H. Rodnite Lemay, « Anthonius Guainerius and Médiéval Gynecology », dans Women of the Médiéval World,J. Kirshner, S. F. Wemple éds, Oxford-New York, 1985 ; Kibre, P., Charlatanism and Unlicensed Médical Practices in the Later Middle Ages, « Bulletin of the History of Medicine », 27, 1953 Google Scholar ; J. Perarnau I Espelt, Activitats i formules supersticioses de guaricio a Catalunya en la primera meitat del segle XIV,« Arxiu de textos Catalane Antics », 1,1982 ; W. Eamon, G. Keil, « Plebs amat empirica », Nicholas ofPoland and his Critique of the Médical Establishment,Sudhoffs Archiv, 71.

6. Nous renvoyons ici plus particulièrement aux sources suivantes, citées par ordre d'apparition dans le texte: de Salisbury, Jean, Policraticus, Webb, C. C. I. éd., Londres-Oxford, 1909 Google Scholar ; Arnaud DE Villeneuve, De improbatione maleficiorum,P. Diepoen éd., « Archiv für Kulturgeschichte », 9, 1912; Jean Gerson, De erroribus circa artem magicam ; De examinatione docrinarum Judicium… de Vita Sanctae Erminae ; De distinctione verarum visionum a falsis, dans Opéra Omnia, op. cit.,I (voir aussi n. 1) ; Benvenuto DE Imola, Commentum, I. P. Lacaita éd., Florence, 1987, II, Chant XX ; Nicole Oresme, Contra astrologos, H. Pruckner éd., Studien zu den astrologischen Shriften des Heinrich von Langenstein,Leipzig- Berlin, 1933 ; Inter omnies impressiones,R. Mathieu éd., « Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age », 26,1959 ; Questio contra divinatores oroscopios,S. Caroti éd., ibid., 43, 1976 ; Francesco Fiorentino, De quorundam Astrologorum parvipendendis judiciis pariter et de inscantatoribus ac divinatoribus… Tractatus,ms. Munich Clm ; 23593. Saint Augustin, De civitate dei,X, 11 ; Roger Bacon, De viciis contractis in studio theologiae,dans Opéra hactenus inedita, op. cit.,I (voir aussi n. 1) ; Jean Buridan, Quaestiones in Aristotelis Metaphysicam, Paris, 1518 (réimpr. Francfort-sur-le-Main, 1964) ; Quaestiones in Aristotelis Ethicam,Paris, 1513 (réimpr. Francfort-sur-le-Main, 1968) ; Thomas D'Aquin, Sermones,dans Opéra Omnia, op. cit.,XXIV ; In symbolum Apostolorum Prologus, ibid.,XVI ; Super Ad Ephesios, ibid., XIII ; In Isaiam, ibid.,XIV ; voir aussi le Commentaire du De disciplina scholarium(attribué par erreur à Thomas), ibid.,XXIV ; Chronica XXIV generalium,dans Analecta Franciscana, III ; Guillaume Perault, SermoXX, dans Opéra Guillelmi de Alvernia,Paris, 1674 ; Summa de virtutibus et vitiis,Venise, 1497 (De superbia ; de luxuria); Bernard DE Montchaud, Liber contra Waldenses,dans Patrologia Latina,CCIV ; Jacques DE Voragine, Quadragesimale, dans Sermones,Venise, 1497 ; Vincent DE Beauvais, Spéculum Morale,Nuremberg, 1485, III.3.28 ; Bernardin DE Sienne, Prediche volgari, L.Banchi éd., Sienne, 1880 ; Contra Arlias, dans Opéra Omnia,Ad. Claras aquas, IX, 1965 ; Adam DE Salimbene, Cronica,G. Scalia éd., Bari, 1966 ; Guillaume D'Auvergne, De Universo e De legibus,dans Opéra, op. cit.,I ; Thomas DE Chobam, Summa confessorum,F. Broomfield éd., Louvain-Paris, 1968 ; Guillaume D'Ockham, Tractatus contra Ioannem e Tractatus contra Benedictum,dans Opéra politica, H. S. Offer éd., III, Manchester, 1956 ; Pelayo, Alvaro, De planctu ecclesie, Venise, 1560 Google Scholar ; Jérôme DE Sienne, Il soccorso dei poveri(éd. dans G. D E Luca, Scrittori di religione dei Trecento. Testi originali,Naples-Turin, 1977, II).

7. Un traitement réellement approfondi de ce thème demanderait l'examen minutieux du Livre III des Sentencesde Pierre Lombard, et de ses commentaires ; ainsi que les commentaires des Épîtres de Paul à Tite et à Timotée, et les recueils de Sermones ad Status (Ad viduas).

8. De nombreux textes soulignent la « labilité » de la foi féminine en général, avec les ambiguïtés que nous avons signalées ; jusqu'à faire dériver le mot « femme » de « foi » et de « moins », selon une étymologie du Malleus Maleficarum.

9. Les commentaires des Épîtres de Paul déjà évoquées, et les prédications aux veuves, revêtent ici un intérêt particulier. On trouve diverses indications sur le rôle social des vieilles villageoises, dans Muchembled, R., Culture populaire et culture des élites dans la France moderne, Paris, 1978 Google Scholar, et La sorcière au village,Paris, 1979. Voir pour l'exemple de quelques textes, Jacques DE Voragine, loc. cit.; Humbert DE Romans, Ad mulieres pauperes in villulis, en traduction italienne dans C. Casagrande, Prediche aile donne del secolo xm,Milan, 1978 ; Etienne de Bourbon, ibid.; Jérôme DE Sienne, op. cit.,pp. 300-301.

10. De la très vaste littérature relative au thème que nous abordons dans ce paragraphe, limitons- nous à signaler ici: Harmening, D., Superstitio, Berlin, 1979 Google Scholar ; J.-Cl. Schmitt, DU bon usage du “ credo ”,dans Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du xn’ siècle au xv siècle,Rome, 1981 ; Mort d'une hérésie,Paris, 1978 ; A. Vauchez, Les laïcs au Moyen Age,Paris, 1987 ; S. Vecchio, « Simplex » et « simplicitas » nel pensiero médiévale,doctorat, Université de Pavie, Faculté des lettres et de philosophie, 1973 ; G. Hasenhor, « La vie quotidienne de la femme vue par l'Église: l'enseignement des journées chrétiennes de la fin du Moyen Age », dans Frau und Spàttmittellaterlicher Alltag,cité par C. Casagrande, La femme gardée,et Vecchio, S., « La bonne épouse », dans Histoire des femmes en Occident, II, Klapisch-Zuber, C. éd., Paris, Pion, 1991 Google Scholar.

11. Ce paragraphe s'appuie sur les traités médicaux déjà cités dans la note 2, et sur les autres sources suivantes: Trotula, De mulierum passionibus,Venise, 1547 ; Barthélémy L'Anglais, De proprietatetibus rerum II (On the Properties of Soûl and Body,R. J. Long éd., Toronto, 1979) ; Rhazes, Liber continens,Venise, 1506 ; Michèle Savonarola, Practica maior,Venise, 1559 ; Spéculum physionomie,ms. Venise, Bibl. Marciana, lat. VI, 156 (2672) ; Sillano DE Negri, Expositio in nonum Almansoris,Venise, 1490 ; Cecco D'Ascoli, Acerba,IV. 3, P. Rosario éd., Lanciano, 1916 ; Gentile DA Cingoli, « Utrum species sensibilis vel inteligibilis habeat virtutem alterandi corpus ad caliditatem vel frigiditatem », M. Grabmann éd., Gentile da Cingoli, ein italienischer Aristotelsklàrer aus der Zeit Dantes,« Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaft, PHA », 9 (1940), Munich, 1941 ; Nicole Oresme and the Geometry of Qualities and Motions,M. Clagett éd., Madison, Wisc, 1968. Pour ce qui concerne les traités de théologie et de pastorale, nous renvoyons le lecteur à la note 6 ; et voir aussi: Bruno Certosino, « Commento all'epistola A Tito», Patrologia Latina,CLIII ; Thomas D'Aquin, Super ad Galatos,III, 1, dans Opéra Omnia, op. cit.,XIII; Summa theologiae,I, q. 117, art. 3, 2 ; Antonin DE Florence, Summa,III, 1, 25, Venise, 1485 ; Alexandre DE Hales, Summa theologica,Ad Claras aquas, 1930 ; Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Etienne de Bourbon,Lecoy DE LA Marche éd., Paris, 1877 ; F. C. Tubach, Index exemplorum. A Handbook of Médiéval Religious Taies,Helsinki, 1969 ; Jacques DE Vitry, Sermones vulgares,Ad viduas et continentes, ms. Paris, BN, lat., 3284 ; The Exempta or lllustrative Stories from the « Sermones vulgares » of Jacques de Vitry,F. T. CRÂNE éd., Nendeln, 1967; Gilbert DE Tournai, Ad viduam sermo,dans C. Casagrande, Prediche aile donne, op. cit.; da Novara, Filippo, Les quatre âges de l'homme, de Freville, M. éd., Paris, 1888 Google Scholar ; Konrad Von Merenberg, Werke, Oekonomic,S. Kruger éd., MGH, Staatsschriften des Späteren Mittelalters,III, 1, Stuttgart, 1973, I.

12. Voir Avicenne, Liber Canonis,Venise, 1507 (réimpr. Hildesheim, 1964), f. 190v ; Bernard DE Gordon, Lilium, op. cit.,f. 32r. ; Gérard DE Sole, op. cit.,f. 39v.

13. Il existe aujourd'hui d'innombrables travaux sur les femmes et le féminin dans la société, dans la culture et dans l'imaginaire médiévaux. Retenons comme particulièrement utiles, outre ceux mentionnés dans les notes précdentes: Delumeau, J., La peur en Occident, Paris, 1978 Google Scholar ; M. Pereira, Eva né Maria. Condizione femminile et immagine délia donna nel Medioevo, Bologne, 1981 Google Scholar ; Thomasset, D. Jacquart-C., Sexualité et savoir médical au Moyen Age, Paris, 1985 Google Scholar. J.-Cl. Schmitt, Les masques, le diable, les morts dans l'Occident médiéval,« Razo », 7, 1986 ; M. Vincent Cassy, « Péchés de femmes à la fin du Moyen Age », dans La condicion de la mujer en la Edad Media,Madrid, 1986 ; L. Pellegrini, Specchio di donna. L'immagine femminile nel xm secolo: gli « exempta» di Stefano di borbone,Rome, 1989 ; C. Thomasset, « De la nature féminine », dans Histoire des femmes en Occident, op. cit.

14. Voir par exemple Guglielmo Peraldo, op. cit.,II, VI (De superbia); Thomas DE Chobam, op. cit.,pp. 477-478 ; Jean Gerson, De erroribus circa artem magicam(qui n'est pas adressé par hasard, non plus que la Consideranti mihi, Opéra Omnia, op. cit.,IV, aux licenciés en médecine).

15. Voir Goddu, A., The Failure of Exorcism in the Middle Ages, dans Zimmermann, A. éd., Soziale Ordnungen in Selbverstândnis des Mittelalters, Berlin-New York, 1979 Google Scholar.

16. Voir R. L. Wagner, « Sorcier » et « magicien »,Paris, 1939, notamment pp. 146-147. Voir aussi P. Zambelli, Vetula quasi strix ?,dans Cultura populare et cultura dotta nel Seicento, op. cit.

17. L'entreprise archéologique de reconstruction d'une image, quasiment d'un archétype, ne saurait rendre compte du même coup de l'émergence des sorcières et du développement de la chasse aux sorcières dans la réalité sociale. Aussi, mentionnons-nous ci-dessous quelques travaux plus spécialement centrés sur l'époque médiévale, selon des orientations méthodologiques qui ne sont évidemment pas à négliger: J. Hansen, Zauberwahn, Inquisition und Hexenprozess im Mittelalter,Munich-Leipzig, 1900; Quellen und Untersuchungen zur Geschichte des Hexenwahns und der Hexenverfolgung,Bonn, 1901 ; E. Peters, The Magician, the Witch and the Law, Hassocks, 1978 ; F. Cardini, Magna, stregoneria, superstizioni nell'Occidente médiévale,Florence, 1979 ; « Magia e stregoneria nella Toscana del Trecento », Quaderni medievali,5, 1978 ; L. L. Estes, « The Médical Origins of the European Witch Craze: A Hypothesis », Journal of Social History,17,1983-1984 ; D. Jacquart, « De la science à la magie: le cas d'Antonio Guaineri, médecin italien du xv’ siècle », dans La possession,« Littérature, médecine et société », 9, 1988 ; R. Kiekefer, Magic in the Middle Ages,1989 ; Zambelli, P., L'ambigua natura délia magia, Milan, 1991 Google Scholar.