Published online by Cambridge University Press: 20 January 2017
Maurice Halbwachs (1877-1945) est l’une de ces figures des temps héroïques de la sociologie française tout encombrées de clichés dont on peine souvent à apprécier la vraie stature. Au nombre de ces clichés, désormais quantifiables ad nauseam par les moteurs de recherche, la « mémoire collective », flottant entre philosophie bergsonnienne et sociologie durkheimienne; ou le modèle de l’engagement intellectuel, fixé autant par le roman – spécialement l’œuvre de Jorge Semprun, L’écriture ou la vie (1994), et Une tombe au creux des nuages (2010) – que par la martyrologie de la Résistance, l’évocation des Justes dont « l’histoire a fait l’Histoire » et la célébration par le milieu savant lui-même de ses grands fondateurs « assassinés », catégorie dans laquelle M. Halbwachs rejoint vite son contemporain Marc Bloch.
À propos de Maurice Halbwachs,La topographie légendaire des évangiles en Terre sainte. étude de mémoire collective, Éd. par M. JaissoN, avec des contributions de D.Hervieuléger, J.-P. CLéRO, S. Gensburger et é. Brian, Paris, PUF, [1941] 2008. Cette note prolonge un séminaire tenu à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, le 12 avril 2010, à l’invitation d’étienne Anheim, que je remercie pour ses suggestions critiques.
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28- Halbwachs, M., La topographie légendaire…,op. cit., p. 117–164.Google Scholar
29- Ibid., p. 116.
30- Ibid., p. 138-139.
31- Ibid., p. 141.
32- Ibid., p. 126.
33- Cette dernière notation, bien dans l’esprit de M.Halbwachs, est de Valensi, Lucette,La fuite en Égypte. Histoires d’Orient et d’Occident : essai d’histoire comparée, Paris, Le Seuil, 2002, p. 100.Google Scholar
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37- On hésite à renvoyer le lecteur à une littérature secondaire immense dans ces différentes matières ; on se limitera donc à quelques renvois essentiels, mais retenus de façon parfaitement arbitraire : pour le judéo-christianisme, Claude Mimouni, Simon,Le judéo-christianisme ancien. Essais historiques, Paris, Éd. du Cerf, 1998 ;Google Scholar pour l’invention chrétienne de la Terre sainte, Robert L.Wilken,The land called holy: Palestine in Christian history and thought, New Haven, Yale University Press, 1992 ; pour les pèlerinages et les croisades, Aryeh GraboÏS,Le pèlerin occidental en Terre sainte au Moyen Âge, Paris/Bruxelles, De Boeck, 1998 ; Régnier-Bohler, Danielle (dir.),Croisades et pèlerinages. Récits, chroniques et voyages en Terre sainte XIIe-XVIe siècle, Paris, R. Laffont, 1997.Google Scholar
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42- Valensi, L., La fuite en égypte…,op. cit., cit. p. 125, n. 11.Google Scholar
43- Ibid., p. 124.
44- Iogna-Prat, Dominique, «La terre sainte disputée», MÉd.évales, 41, 2001, p. 83– 112.Google Scholar L’expression «palais de la mémoire» renvoie, bien sûr, aux travaux classiques sur l’art de la mémoire : Yates, Frances Amelia,L’art de la mémoire, Paris, Gallimard, [1966] 1975 ;Google Scholar Carruthers, Mary,Machina memorialis. MÉd.tation, rhétorique et fabrication des images au Moyen Âge, Paris, Gallimard, [1998] 2002.Google Scholar
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48- Assmann, J., La mémoire culturelle…,op. cit.,p. 43.Google Scholar
49- Halbwachs, M., Les cadres sociaux…,op. cit.,p. 39;Google Scholar le rapprochement avec Erwing Goffman a été fait par Assmann, J., La mémoire culturelle…,op. cit.,p. 33.Google Scholar
50- M. Jaisson, «Mémoire collective et espace social», art. cit., p. 79-80.
51- D. Hervieu-Léger, «Maurice Halbwachs (1877-1945). Religion et mémoire», art. cit., p. 203.
52- Ibid., p. 207.
53- Bloch, Marc, «Mémoire collective, tradition et coutume», Revue de synthèse historique, 118-120, 1925, p. 73-83, ici p. 76 et 78-79.Google Scholar
54- La contribution la plus emblématique est celle du statisticien nazi Korherr, Richard,Volk und Raum. Atlaswerk, Würzburg, Stürtz, 1938.Google Scholar
55- M. Jaisson, «Mémoire collective et espace social», art. cit., p. 90-91.
56- Ibid., p. 95.
57- Les développements qui suivent dépendent massivement des travaux de Hervieuléger, D., «Maurice Halbwachs (1877-1945). Religion et mémoire», art. cit., etLa religion pour mémoire, Paris, Éd. du Cerf, 1993.Google Scholar
58- Halbwachs, M., Les cadres sociaux…,op. cit., p. 227.Google Scholar
59- Ibid., p. 228 et 232.
60- D. Hervieu-Léger, «Maurice Halbwachs (1877-1945). Religion et mémoire», art. cit., p. 213.
61- Halbwachs, M., Les cadres sociaux…,op. cit.,p. 191.Google Scholar
62- Ibid., p. 199.
63- D. Hervieu-Léger, «Maurice Halbwachs (1877-1945). Religion et mémoire», art. cit., p. 218.
64- Ibid., p. 219.
65- Ibid., p. 221 ; Goff, Jacques Le, «Au Moyen Âge : Temps de l’Église et temps des marchands», Annales ESC, 15-3, 1960, p. 417–433 Google Scholar (repris dans Pour un autre Moyen Âge. Temps, travail et culture en Occident : 18 essais, Paris, Gallimard, 1977, p. 46-65).
66- D. Hervieu-Léger, «Maurice Halbwachs (1877-1945). Religion et mémoire», art. cit., p. 223.
67- Ibid., p. 231.
68- G. Truc, «Esquisse d’une sociologie de la théologie…», art. cit., p. 158 et 169, qui, pour la «levée de l’interdit du religieux», renvoie à Boltanski, Luc et al., «L’effet Ricoeur dans les sciences humaines», Esprit,323, 2006, p. 43–67.Google Scholar
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