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La (dé)construction de la politeia

Citoyenneté et octroi de privilèges aux étrangers dans les démocraties hellénistiques

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Christel Müller*
Affiliation:
Université Paris Ouest Nanterre La DéfenseUMR 7041 ArScAn

Résumé

L’article propose de revenir sur la notion de citoyenneté (politeia) dans le monde grec, en confrontant une conception traditionnelle fondée notamment sur la lecture d’Aristote, qui définit la citoyenneté en termes de participation politique, au témoignage des nombreux décrets gravés à l’époque hellénistique octroyant aux étrangers bienfaiteurs des privilèges légaux (comme le droit de propriété, de commercer, de contracter un mariage légitime, d’être exempté de certains impôts…). Si la tripartition statutaire classique (citoyens, étrangers résidents et esclaves) reste assurément valable durant l’époque hellénistique et constitue l’« infrastructure » des sociétés civiques, le système de privilèges mis en place par les cités pour honorer des étrangers méritants aboutit à créer une « concaténation de positions toutes différentes » qui, sans remettre en cause la hiérarchie des statuts juridiques, introduit de la fluidité sociale dans un monde inter-connecté, bien éloigné de l’idéal platonicien et aristotélicien de la cité autarcique.

Abstract

Abstract

This article revisits the notion of citizenship (politeia) in the Greek world, challenging the traditional concept, based principally on the works of Aristotle, which defines citizenship in terms of political participation. It considers the numerous decrees issued during the Hellenistic period bestowing legal privileges upon foreign benefactors (such as the right to own property, to trade, to enter into a legal marriage, to be exempted from certain taxes…). If the classical tripartite division of status (citizens, resident aliens and slaves) remained valid during the Hellenistic period and provided the “infrastructure” of civic societies, the system of privileges established by cities to honor deserving foreigners created a “concatenation of different positions,” which, without calling into question the hierarchy of legal statuses, introduced social fluidity into an interconnected world, far removed from the Platonic and Aristotelian ideals of the autarchic city.

Type
Redéfinir la cité
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2014

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Footnotes

*

Que soient ici remerciés ceux qui, par la discussion ou la relecture, ont contribué a l’amélioration de ce texte : Frédéric Hurlet, Vincent Azoulay et Claudia Moatti, ainsi que le rapporteur anonyme de l’article. Sauf indications contraires, les textes grecs sont cites dans la Collection des universités de France, Paris, Les Belles Lettres.

References

1 Finley, Moses I., L’économie antique, trad. par Higgs, M. P., Paris, Ed. de Minuit, [1973] 1975, p. 62.Google Scholar

2 Comme le rappelle opportunement Jacques Oulhen dans le chapitre qu’il a consacre a «La societe athenienne», in P. Brule et al. (dir.), Le monde grec aux temps classiques, t. 2, Le IVe siècle, Paris, PUF, 2004, p. 274.

3 Les trois termes sont parfois utilises aujourd’hui de maniere trompeusement interchangeable, comme chez Hunter, Virginia, «Introduction: Status Distinctions in Athenian Law», in Hunter, V. et Edmonson, J. (ed.), Law and Social Status in Classical Athens, Oxford, Oxford University Press, 2000, p. 129.Google Scholar

4 Zurbach, Julien, «La formation des cites grecques : statuts, classes et systemes fonciers», Annales HSS, 684, 2013, p. 957998, citation p. 966.Google Scholar

5 Ibid., p. 964.

6 Duplouy, Alain, Le prestige des élites. Recherches sur les modes de reconnaissance sociale en Grèce entre les Xe et Ve siècles avant J.-C, Paris, Les Belles Lettres, 2006.Google Scholar

7 Ibid., p. 258.

8 Nicole Loraux, «Repolitiser la cite», in Loraux, N. (dir.), La cité divisée. L’oubli dans la mémoire d’Athènes, Paris, Payot, 1997, p. 4158 ;Google Scholar Azoulay, Vincent et Ismard, Paulin, «Les lieux du politique dans l’Athenes classique. Entre structures institutionnelles, ideologie civique et pratiques sociales», in Pantel, P. Schmitt et de Polignac, F. (dir.), Athènes et le politique. Dans le sillage de Claude Mossé, Paris, Albin Michel, 2007, p. 271309.Google Scholar

9 Finley, Moses I., Économie et société en Grèce ancienne, Paris, La Decouverte, 1984 Google Scholar, chap. 6, «Entre l’esclavage et la liberte »[1964], et chap. 7, «Les statuts serviles en Grece ancienne »[1960], respectivement p. 172-194 et 195-219, en particulier p. 193-194.

10 A l’exception de Kamen, Deborah, Status in Classical Athens, Princeton, Princeton University Press, 2013.CrossRefGoogle Scholar

11 M. I. Finley, Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 192. A. DUPLOUY cite l’expression de continuum dans Le prestige des élites…, op. cit., p. 258, mais il utilise la notion de statut dans un sens social plutot que juridique, alors que M. Finley en fait un usage encore strict en 1964.

12 M. I. Finley, Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 193.

13 Pour le M. Finley de L’économie antique, seule la cite grecque classique, assimilee a Athenes, parait avoir une importance reelle avant l’empire romain, quoiqu’il s’agisse d’une fresque portant sur 1 500 ans d’histoire (p. 32 et 58). On n’y trouve que de rares exemples empruntes a l’epoque hellenistique, comme les baux deliens (p. 152) ou encore ce qu’il appelle la «crise du credit »a Ephese au debut du IIIe siecle av. J.-C. (p. 192). Sa meconnaissance de la richesse epigraphique du Bassin egeen est frappante lorsqu’il evoque, a propos des honneurs accordes aux bienfaiteurs, «les nombreux et courts textes epigraphiques dont nous disposons »(p. 219), ce qui est une erreur considerable meme en 1973. L’auteur ne s’est guere aventure au-dela du debut du IIe siecle av. J.-C., dans son ouvrage portant sur les bornes hypothecaires : Finley, Moses I., Studies in Land and Credit in Ancient Athens, 500-200 BC: The Horos Inscriptions, New Brunswick, Rutgers University Press, 1951.Google Scholar

14 «A leur corps defendant», car l’idee qu’il existe de maniere legitime un «droit grec», en particulier pour l’epoque classique, n’est pas unanimement partagee, comme l’a rappele Gagarin, Michael, «The Unity of Greek Law», in Gagarin, M. et Cohen, D. (ed.), The Cambridge Companion to Ancient Greek Law, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 2940;CrossRefGoogle Scholar pour Joseph Meleze-Modrzejewski, en revanche, l’epoque hellenistique est celle du developpement d’un droit grec commun «a vocation universelle», voir son «Avant-propos», in Julie Velissaropoulos-Karakostas, Droit grec d’Alexandre à Auguste, 323 av. J.-C.-14 ap. J.-C. : personnes, biens, justice, Athenes, Centre de recherches de l’Antiquite grecque et romaine, Fondation nationale de la recherche scientifique, 2011, vol. I, p. 20.

15 La democratie, incarnee par des institutions qui se repetent d’une cite a l’autre (assemblee, conseil, magistratures, controle des magistrats, etc.), est un modele qui connait une expansion sans precedent a l’epoque hellenistique, en particulier au IIIe siecle av. J.-C., sorte d’age d’or de ce type de regime : Gauthier, Philippe, «Les cites hellenistiques», in Hansen, M. H. (ed.), The Ancient Greek City-State, Copenhague, Munksgaard, 1993, p. 217218,Google Scholar qui evoque une « koinè democratique».

16 L’Inventory of Archaic and Classical Poleis, Oxford, Oxford University Press, 2004, compile sous la direction de Mogens H. HANSEN et Thomas H. NIELSEN, ne compte pas moins de 1 035 items pour les deux periodes confondues (p. 6), meme si toutes ces cites n’ont pas necessairement existe simultanement. Pour l’epoque hellenistique, leur nombre ne peut qu’avoir ete superieur, compte tenu des centaines de poleis fondees en Orient apres la mort d’Alexandre le Grand.

17 Il existe deja bien des incursions dans les deux sens : Pantel, Pauline Schmitt, La cité au banquet, Paris, Publications de la Sorbonne, [1992] 2011,Google Scholar et Ismard, Paulin, La cité des réseaux. Athènes et ses associations VIe-Ier siècle av. J.-C, Paris, Publications de la Sorbonne, 2010.Google Scholar Dans le sens chronologique inverse, Henri Van Effenterre et Francoise RUZE ont inventorie les pratiques juridiques de l’epoque archaique grace a une collecte d’inscriptions dans leurs Nomima. Recueil d’inscriptions politiques et juridiques de l’archaïsme grec, Rome, Ecole francaise de Rome, 1994-1995.

18 Voir le bilan propose par V. Azoulay et P. Ismard, «Les lieux du politique dans l’Athenes classique…», art. cit.

19 L’isopolitie est l’octroi reciproque d’une citoyennete egale aux membres de deux communautes civiques liees par un traite : Gawantka, Wilfried, Isopolitie. Ein Beitrag zur Geschichte der zwischenstaatlichen Beziehungen in der griechischen Antike, Munich, C. H. Beck, 1975.Google Scholar La sympolitie consiste en la fusion de deux ou plusieurs corps civiques, qui aboutit a la creation d’une citoyennete partagee : elle renvoie donc a la fois au phenomena federal et a l’absorption d’une ou plusieurs cites par une autre plus importante. Voir Reger, Gary, «Sympoliteiai in Hellenistic Asia Minor», in Colvin, S. (ed.), The Greco- Roman East: Politics, Culture, Society, New York, Cambridge University Press, 2004, p. 145180 Google Scholar et Pascual, Jose, «La sympoliteia griega en las epocas clasica y helenistica», Gerión 251, 2007, p. 167186.Google Scholar

20 Gauthier, Philippe, Symbola. Les étrangers et la justice dans les cités grecques, Nancy, Universite de Nancy II, 1972 ;Google Scholar Id., Les cités grecques et leurs bienfaiteurs, IVe-Ier siècle avant J.-C. Contribution à l’histoire des institutions, Athenes/Paris, Ecole francaise d’Athenes, 1985.

21 Id., «Sur le citoyen romain», Commentaire, 6-2, 1979, p. 318-323 ; Id., «‘Generosite’ romaine et ‘avarice’ grecque : sur l’octroi du droit de cite »[1974] et «La citoyennete en Grece et a Rome : participation et integration «[1981], in P. Gauthier, Études d’histoire et d’institutions grecques. Choix d’écrits, Paris/Geneve, Droz, 2011, respectivement p. 1-12 et 13-34.

22 Nicolet, Claude, Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Paris, Gallimard, 1976, p. 322.Google Scholar

23 Sherwin-White, Adrian N., The Roman Citizenship, Oxford, Clarendon Press, [1939] 1973.Google Scholar

24 Par exemple, dans la preface de la traduction anglaise de son ouvrage, Nicolet, Claude, The World of the Citizen in Republican Rome, trad. par Falla, P. S., Berkeley/Los Angeles, University of California Press, 1980,Google Scholar ou il admet qu’il existe un ecart important entre ideal et realite.

25 P. Gauthier, «Sur le citoyen romain», art. cit., p. 320.

26 P. Gauthier, «‘Generosite’ romaine et ‘avarice’ grecque…», art. cit., p. 212 : «L’etranger qui obtient a titre individuel la ciuitas Romana acquiert surtout des droits civils : sa personne, ses biens, ses activites sont proteges a l’egal de ceux qui sont desormais ses cives, c’est-a-dire ses concitoyens. Il est partie prenante dans une communaute de droit.»

27 C’est-a-dire l’impot direct sur la fortune : Nicolet, Claude, Tributum. Recherches sur la fiscalité directe sous la République romaine, Bonn, R. Habelt, 1976.Google Scholar

28 P. Gauthier, «La citoyennete en Grece et a Rome…», art. cit, p. 169.

29 Tacite, Annales, XI, 24. Le discours de Claude rapporte par l’historien est une reconstitution : pour mesurer la difference avec le texte original, se reporter aux Tables claudiennes dans le Corpus Inscriptionum Latinarum, XIII, 1668 ou les Inscriptiones Latinae selectae, 212.

30 P. Gauthier s’appuie egalement sur la mention recurrente de l’octroi de la «participation »(metousia, metechein) aux etrangers dans les inscriptions, mais nous verrons que cette mention pose davantage de problemes qu’elle ne permet d’en resoudre. 31 - La reference a Aristote est constante chez P. Gauthier : ainsi, dans «La citoyennete en Grece et a Rome…», art. cit., p. 18 par exemple, mais on pourrait en citer bien d’autres.

32 Aristote, Politiques, III, 1274b 38-1275b 21.

33 Aristote, Politiques, III, 1275b 21-34.

34 Ce critere visiblement l’embarrasse, puisqu’il ne permet pas de rendre compte de la citoyennete originelle des fondateurs de cites, comme l’a souligne Cynthia Patterson, «Athenian Citizenship Law», in M. Gagarin et D. Cohen (ed.), The Cambridge Companion to Ancient Greek Law, op. cit., p. 267.

35 Ainsi, Whitehead, David, «Norms of Citizenship in Ancient Greece», in Molho, A., Raaflaub, K. et Emlen, J. (ed.), City-States in Classical Antiquity and Medieval Italy: Athens and Rome, Florence and Venice, Stuttgart, F. Steiner, 1991, p. 135154 Google Scholar et plus particulierement p. 137-141 sur Aristote. Voir egalement Claude Mosse, , «La conception du citoyen dans la Politique d’Aristote», Eirene, 6, 1967, p. 1721,Google Scholar ainsi que l’analyse detaillee de Johnson, Curtis, «Who is Aristotle's Citizen », Phronesis. A Journal for Ancient Philosophy, 291, 1984, p. 7390.Google Scholar Aristote etant exclu de l’analyse, on ne trouve pas de discussion du passage des Politiques relatif a la definition individuelle de la politeia dans l’ouvrage de Jacqueline Bordes, Politeia dans la pensée grecque jusqu’à Aristote, Paris, Les Belles Lettres, 1982, y compris dans la conclusion qui porte malgre tout sur le philosophe :«L’histoire institutionnelle : Aristote», p. 434-454. L’article ulterieur de J. Bordes consacre a «La place d’Aristote dans l’evolution de la notion de politeia», Ktèma, 5, 1980, p. 249-256, n’evoque guere que la politeia dans le sens collectif de regime.

36 Pour l’usage de ces termes, Aristote, Politiques, I, 1258b 9-10. L’emploi de chrèsis dans la definition du citoyen par la double ascendance paternelle et maternelle est directement issu de cette distinction (III, 1275b 21-34).

37 Aristote, Politiques, III, 1275a 2.

38 P. Gauthier, Symbola…, op. cit.

39 Aristote, Politiques, III, 1275a 6 : «Il faut laisser de cote ceux qui ont ete faits citoyens.»

40 Aristote, Politiques, III, 1278a 26-29.

41 Sur la semantique a l’oeuvre dans cette construction du citoyen, voir les travaux en cours de Josine BLOK, qui deconstruisent (chez Aristote) la politeia grecque en distinguant soigneusement des niveaux de participation (et en y integrant les citoyennes) : «Becoming Citizens: Some Notes on the Semantics of ‘Citizen’ in Archaic Greece and Classical Athens», Klio, 87-1, 2005, p. 7-40, en attendant la sortie prochaine de son ouvrage Citizenship, Cult and Community (Cambridge University Press).

42 Aristote, Politiques, III, 1275a 22.

43 Ibid.

44 Par exemple, Aristote, Politiques, III, 1275b 18-19 : , «la possibilite de prendre part au pouvoir deliberatif ou judiciaire», le mot archè etant ici utilise de maniere distributive et non plus pour render compte du seul pouvoir de magistrat.

45 Aristote, Politiques, III, 1278a 35-36 : «d’apres cela, on voit clairement aussi que le nom de citoyen s’applique avant tout a celui qui a part aux charges publiques» et non «aux honneurs», comme l’indique la traduction de la CUF.

46 D. Whitehead, «Norms of Citizenship…», art. cit., p. 139-140.

47 Aristote, Politiques, III, 1281a 31 : Il me semble que, malgre la fonction d’attribut portee par le mot qui implique que «les charges sont des honneurs», il y a davantage ici equivalence des deux termes qu’inclusion du second dans un champ plus vaste qui serait le premier.

48 Aristote, Politiques, III, 1278a 38 : «pareil a un meteque est celui qui n’a pas part aux charges publiques».

49 Aristote, Politiques, III, 1275b 5-6.

50 Whitehead, David, The Ideology of the Athenian Metic, Cambridge, Cambridge Philological Society, 1977, p. 70.Google Scholar

51 L’expression a ete faconnee par Robert, Louis, «Theophane de Mytilene a Constantinople», Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1131, 1969, p. 4264,Google Scholar ici p. 42 : «La cite grecque n’est pas morte a Cheronee, ni sous Alexandre, ni dans le cours de toute l’epoque hellenistique.»

52 Sur cette conception de la periode hellenistique, voir Gauthier, Philippe, «Introduction», in Frohlich, P. et Muller, C. (ed.), Citoyenneté et participation à la basse époque hellénistique, Paris/Geneve, Droz, 2005, p. 16.Google Scholar

53 P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., p. 72.

54 Veyne, Paul, Le pain et le cirque. Sociologie historique d’un pluralisme politique, Paris, Ed. du Seuil, 1976, p. 228 :Google Scholar «toute democratie directe tend a se transformer en gouvernement de notables et toute communaute gouvernee par des notables demandera a l’evergetisme les ressources qui lui sont necessaires, sauf si une tradition de l’impot existe deja».

55 P. Gauthier, «Introduction», art. cit., p. 4.

56 Platon, Lois, IV, 704c : a la question posee par l’Athenien de savoir s’il y a«dans le voisinage une cite qui soit pres d’elle», Clinias repond : «aucune absolument ; c’est meme pour cela qu’on la fonde »; sur la cite des Magnetes, voir Bertrand, Jean-Marie, «L’utopie magnete : reflexions sur les Lois de Platon», in Hansen, M. H. (ed.), The Imaginary Polis, Copenhague, Det Kongelige Danske Videnskabernes Selskab, 2005, p. 152163.Google Scholar

57 Exprime par exemple dans Aristote, Politiques, III, 1275b 20-21 : «[nous appelons] cite la collectivite des individus de ce genre en nombre suffisant pour vivre, en un mot, en autarcie».

58 C’est par exemple l’opinion de Michael J. Osborne, Naturalization in Athens, vol. III, The Testimonia for Grants of Citizenship et vol. IV, The Law and Practice of Naturalization in Athens from the Origins to the Roman Period, Bruxelles, Paleis der Academie, 1981- 1984, respectivement p. 144-145 et 167-168, selon qui, a partir de la seconde moitie du IIe siecle av. J.-C., les Atheniens se seraient montres plus liberaux en la matiere ; Graham J. OLIVER lui a apporte la contradiction dans un article montrant au contraire le maintien de leur parcimonie, y compris au IIe siecle av. J.-C. ; c’est seulement a partir du deuxieme tiers du Ier siecle av. J.-C. que la situation change de maniere substantielle : «Citizenship: Inscribed Honours for Individuals in Classical and Hellenistic Athens», in Couvenhes, J.-C. et Milanezi, S. (ed.), Individus, groupes et politique à Athènes de Solon à Mithridate, Tours, Presses universitaires Francois-Rabelais, 2007, p. 273292.Google Scholar

59 Picard, Olivier, «De la citoyennete classique a la citoyennete d’epoque romaine : essai de conclusion», in Heller, A. et Pont, A.-V. (ed.), Patrie d’origine et patries électives. Les citoyennetés multiples dans le monde grec d’époque romaine, Bordeaux, Ausonius, 2012, p. 341345,Google Scholar ici p. 341, c’est l’auteur qui souligne.

60 Julien Fournier, «L’essor de la multi-citoyennete dans l’Orient romain : problemes juridiques et judiciaires», in A. Heller et A.-V. Pont (ed.), Patrie d’origine et patries électives…, op. cit., p. 79-98, ici p. 83 et n. 14 ; Christel Muller, «De l’epoque classique a l’epoque hellenistique : la citoyennete des Grecs, une citoyennete en mutation «Reflexions sur la question de l’appartenance multiple», in S. Bussi (ed.), Continuità e discontinuità nella società, nell’economia e nella cultura dall’età classica a quella ellenistica e romana, Studi Ellenistici, F. Serra, a paraitre.

61 Voir l’article d’Ivana Savalli, «Collections de citoyennete et internationalisation des elites civiques dans l’Asie Mineure hellenistique», in A. Heller et A.-V. Pont (ed.), Patrie d’origine et patries électives…, op. cit., p. 38-59, qui revise partiellement (sur le plan chronologique) le point de vue de son article anterieur consacre aux nouveaux citoyens : Id., «I neocittadini nelle citta ellenistiche. Note sulla concessione e l’acquisizione della politeia», Historia. Zeitschrift für Alte Geschichte, 34-4, 1985, p. 387-431.

62 Pour la Confederation acheenne et la notion de sympoliteia, voir Athanase D. Rizakis, «La double citoyennete dans le cadre des koina grecs : l’exemple du koinon acheen», in A. Heller et A.-V. Pont (ed.), Patrie d’origine et patries électives…, op. cit., p. 23-38.

63 Sur l’enktèsis comme element constitutif de la politeia federale en Beotie, voir Muller, Christel, «La procedure d’adoption des decrets en Beotie de la fin du IIIe s. av. J.-C au Ier s. ap. J.-C.», in Frohlich, P. et Muller, C. (ed.), Citoyenneté et participation à la basse époque hellénistique, Geneve, Droz, 2005, p. 95119, ici p. 100.Google Scholar

64 P. Gauthier, «‘Generosite’ romaine et ‘avarice’ grecque…», art. cit., p. 207, qui rappelle clairement les termes de ce debat.

65 Je m’accorde donc totalement avec les propositions de J. Blok, «Becoming Citizens…», art. cit., p. 8-9, selon qui « the most common word for ‘male citizen’ in classical Athens, politès, is often taken to carry generally the meaning of ‘a citizen with political power’. The fact that Aristotle in his ‘Politics’ (1275b12) defines the citizen in precisely this way, has seen to be a convincing argument for this perception », mais qui montre, par une scrupuleuse analyse terminologique, toute la richesse du champ semantique de la politeia, en particulier pour la participation feminine a la cite. Meme insatisfaction chez Davies, John K. dans son article «The Concept of the ‘Citizen’», in Cataldi, S. (ed.), Poleis e politeiai, Turin, Edizioni dell’Orso, 2004, p. 1930,Google Scholar ici p. 21 : « the model of the development of the state and of the idea of citizenship set out by Aristotle, though still influential among historians of political theory, tells us a great deal about Aristotle and about the activity of reflection about political practice which culminates in his work, but virtually nothing about the actual historical processes which engendered the Greek concept of citizenship ».

66 J’emprunte cette definition simple qui a le merite de la clarte a Tran, Nicolas, «Les statuts de travail des esclaves et des affranchis dans les grands ports du monde romain (Ier siecle av. J.-C.-IIe siecle apr. J.-C.)», Annales HSS, 684, 2013, p. 9991025,Google Scholar ici p. 999. Mon intention n’est pas de discuter de la validite de cette definition – certains historiens continuent a utiliser le terme d’ordre, comme Hansen, Mogens H., La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène, Paris, Les Belles Lettres, 2003, p. 115 Google Scholar ou A. DUPLOUY, Le prestige des élites…, op. cit., p. 257 –, ni du caractere operatoire ou non, au sein de l’espace social, du concept de statut ainsi entendu. Pour ce dernier point, je me permets de renvoyer a l’introduction que nous donnons avec Claudia Moatti dans un volume intitule Les langages de la différenciation sociale dans l’Antiquité. Questions grecques et romaines, Ed. de la MAE, a paraitre.

67 J. Zurbach, «La formation des cites grecques…», art. cit.

68 Aristote, Politiques, III, 1275a, 7-8 : «le citoyen n’est pas citoyen du seul fait qu’il reside quelque part (les meteques et les esclaves partagent avec lui le droit de residence)».

69 Je m’accorde ainsi avec Eric Perrin-Saminadayar qui constate dans l’Athenes hellenistique un fort maintien des «clivages civiques «selon sa propre expression : «Images, statut et accueil des etrangers a Athenes a l’epoque hellenistique», in Nourrisson, D. et Perrin, Y. (ed.), Le barbare, l’étranger : images de l’autre, Saint-Etienne, Publications de l’universite de Saint-Etienne, 2005, p. 6791, citation p. 80.Google Scholar

70 Lefevre, Francois, Corpus des inscriptions de Delphes, vol. IV, Documents amphictioniques, Athenes, Ecole francaise d’Athenes, 2002,Google Scholar no 127 (Wilhelm Dittenberger, Sylloge inscriptionum graecarum (ci-apres Syll.), Leipzig, apud S. Hirzelium, 1915-1924, 729), l. 3-5. La mention des femmes est une rarete notoire, meme si elle n’interesse pas directement mon propos. Sur la notion de participation associee aux regimes de genre, voir Violaine Cuchet, Sebillotte, «Regimes de genre et Antiquite grecque classique (Ve-IVe siecles av. J.-C.)», Annales HSS, 673, 2012, p. 573603,Google Scholar en particulier p. 599-600.

71 Frankel, Max, Die Inschriften von Pergamon, vol. I, Bis zum Ende der Königszeit, Berlin, W. Spemann, 1890,Google Scholar no 249 (Wilhelm Dittenberger, Orientis graeci inscriptiones selectae, 2 vol., Leipzig, 1903-1905, 338).

72 Ibid., (l. 20).

73 Philippe Gauthier, «Meteques, perieques et paroikoi : bilan et points d’interrogation», in R. Lonis (dir.), L’étranger dans le monde grec, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1988, p. 23-46, qui etablit brillamment un modele urbain et un modele rural dans le rapport des cites a leurs etrangers, avec dans le premier cas des etrangers de l’exterieur, dans le second cas, pour ainsi dire, des «etrangers indigenes».

74 Jean-Marie Bertrand, «A propos des paroikoi dans les cites d’Asie Mineure», in P. Frohlich et C. Muller (ed.), Citoyenneté et participation…, op. cit., p. 39-49, ici p. 39.

75 Wankel, Hermann, Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, vol. 11-1, Die Inschriften von Ephesos. Nr. 1-47, Bonn, R. Habelt, 1979,Google Scholar no 8 (Syll.3, 742, II), l. 43-48. Voir J.-M. Bertrand, «A propos des paroikoi…», art. cit., p. 48.

76 L’ensemble du dossier est repris par Rhodes, Peter J. et Osborne, Robin, Greek Historical Inscriptions, 404-323 BC, Oxford, Oxford University Press, 2003, p. 2027, no 4.Google Scholar

77 D. Whitehead, The Ideology of the Athenian Metic, op. cit., p. 2.

78 Ibid., p. 7-10. Voir Roubineau, Jean-Manuel, «La condition d’etranger de passage dans les cites grecques : statut de droit ou position hors-la-cité », in Capdetrey, L. et Zurbach, J. (dir.), Mobilités grecques. Mouvements, réseaux, contacts en Méditerranée, de l’époque archaïque à l’époque hellénistique, Bordeaux, Ausonius, 2012, p. 162170.Google Scholar

79 Edmond Levy, «Meteques et droit de residence», in R. Lonis (dir.), L’étranger dans le monde grec, op. cit., p. 55-60. Contra : Hennig, Dieter, «Immobilienerwerb durch Nichtburger in der klassischen und hellenistischen Polis», Chiron, 24, 1994, p. 305344,Google Scholar ici p. 311, n. 19, et Gauthier, Philippe, «Epigraphica IV. Etrangers residents et privileges civiques», Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 741, 2000, p. 109114.Google Scholar

80 Aristote, Politiques, III, 1275a, 7-8.

81 Wilhelm Dittenberger, Inscriptiones Graecae (ci-apres IG), vol. VII, Megaridis Oropiae Boeotiae, Berlin, Reimer, 1892, no 4127, l. 4-6 : Voir Christel MULLER, ? Les Italiens en Beotie du IIe siecle av. J.-C. au Ier siecle ap. J.-C. ?, in Muller, C. et Hasenohr, C. (ed.), Les Italiens dans le monde grec, IIe siècle av. J.-C.-Ier siècle ap. J.-C. : circulation, activités, intégration, Athenes, Ecole francaise d’Athenes, 2002, p. 89100, ici p. 90-91 et n. 10.Google Scholar

82 Ces honneurs ont ete particulierement etudies par P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., qui etablit des distinctions chronologiques et typologiques precises entre le traitement des etrangers et celui des citoyens, par exemple sur l’octroi du titre d’euergétès, p. 16-39.

83 Sur les statues, voir desormais MA, John, Statues and Cities: Honorific Portraits and Civic Identity in the Hellenistic World, Oxford, Oxford University Press, 2013.CrossRefGoogle Scholar

84 A l’exception notoire de l’ouvrage d’ Henry, Alan, Honours and Privileges in Athenian Decrees: The Principal Formulae of Athenian Honorary Decrees, Hildesheim/Zurich/New York, G. Olms, 1983,Google Scholar qui reste largement descriptif et ne depasse pas Athenes.

85 Ainsi, P. Gauthier en evoque certains seulement, comme la proxenie ou la politeia, en marge de son etude des marques d’honneur partagees par les etrangers et les citoyens : Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., p. 129-131.

86 J.MA, Statues and Cities…, op. cit., chap. 1«Towards a Grammar ofHonours», p. 15-38.

87 La proxenie consiste, pour un etranger, a assurer chez lui ou ailleurs l’accueil et la protection des ressortissants de la cite qui lui a octroye le privilege. Sur la proxenie, voir Marek, Christian, Die Proxenie, Francfort-sur-le-Main, P. Lang, 1984,Google Scholar et les pages que P. Gauthier consacre au sujet dans Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., p. 131-149, en attendant la publication de la these de Mack, William, Proxenia: Inter- Polis Networks in the Classical and Hellenistic World, Oxford University Press,Google Scholar a paraitre. Voir egalement Habicht, Christian, «Die Ehren der Proxenoi. Ein Vergleich», Museum Helveticum, 59, 2002, p. 1330.Google Scholar

88 L’expression est due a Nicolas Kyriakidis dans son article consacre aux definitions delphiques de la proxenie, in C. Moatti et C. Muller (ed.), Les langages de la différenciation sociale…, op. cit.

89 Sur l’enktèsis, voir l’etude classique de Jan PE? Cirka, The Formula for the Grant of Enktesis in Attic Inscriptions, Prague, Univerzita Karlova, 1966 et D. HENNIG,« Immobilienerwerb…», art. cit.

90 Sur l’atelie, voir Aurelie CARRARA, «La fiscalite des echanges exterieurs dans le monde grec (Egypte exclue) du VIe siecle a la conquete romaine», these, Universite Michel de Montaigne-Bordeaux III, 2011.

91 Sur l’isotelie, voir D. WHITEHEAD, The Ideology of the Athenian Metic, op. cit., p. 11-13 et D. KAMEN, Status in Classical Athens, op. cit., p. 56-58, avec les differentes hypotheses sur l’amplitude de cette egalite fiscale.

92 Petrakos, Vasilis, Oi epigraphes tou Oropou, Athenes, Societe archeologique, 1997, no 26.Google Scholar

93 Sur les nouveaux citoyens a l’epoque hellenistique, voir l’etude indispensable d’I. SAVALLI, «I neocittadini…», art. cit., qui analyse en particulier les modalites de leur inscription dans les cadres civiques.

94 Muller, Christel, D’Olbia à Tanaïs. Territoires et réseaux d’échanges dans la mer Noire septentrionale aux époques classique et hellénistique, Bordeaux, Ausonius, 2010, p. 390, no 20.Google Scholar

95 Un autre probleme est de savoir si l’atelie est un droit civique ou non. Pour Alain Bresson, L’économie de la Grèce des cités, fin VIe-Ier siècle a.c., vol. II, Les espaces de l’échange, Paris, Armand Colin, 2008, p. 80-81, «on peut donc soupconner que les exemptions douanieres a titre commercial, consenties soit a titre collectif a de larges categories d’etrangers, soit a titre individuel pourvu qu’elles l’aient ete en nombre eleve, pourraient avoir eu comme contrepartie necessaire l’exemption des taxes douanieres pour les citoyens». Cela implique que les revenus fiscaux des cites reposeraient d’abord et avant tout sur le passage des etrangers. La question reste ouverte.

96 M. I. Finley, Économie et société en Grèce ancienne, op. cit., p. 192-193.

97 Harpocration, s. v. « isotelès kai isoteleia ».

98 A. Henry, Honours and Privileges in Athenian Decrees…, op. cit.

99 Sur le caractere potentiel de la politeia dans les decrets d’octroi, voir les remarques de P. Gauthier dans le compte rendu qu’il a donne de l’ouvrage de Osborne, Michael J., Naturalization in Athens, Bruxelles, Koninklijke academie voor wetenschappen, letteren en schone kunsten van Belgie, 1981-1983 :Google Scholar Gauthier, Philippe, «L’octroi du droit de cite a Athenes», Revue des études grecques, 99470/471, 1986, p. 119133,CrossRefGoogle Scholar ici p. 128-130, repris dans P. Gauthier, Études d’histoire et d’institutions grecques…, op. cit., p. 48-51 ; mais, surtout, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., p. 150-152.

100 Sur ce point, voir Oliver, Graham J., War, Food and Politics in Early Hellenistic Athens, Oxford, Oxford University Press, 2007, p. 3037,CrossRefGoogle Scholar «1.5 Ateleia-The Economic Function of Honours».

101 C’est l’expression qu’utilise P. Gauthier, Les cités grecques et leurs bienfaiteurs…, op. cit., p. 27, de maniere incidente, mais elle ne recoupe pas l’utilisation du terme pour designer les meteques, telle que recusee par D. WHITEHEAD, The Ideology of the Athenian Metic, op. cit., p. 70. Roubineau, Jean-Manuel, «La fiscalite des cites grecques aux epoques classique et hellenistique», in Brun, P., Économies et sociétés en Grèce classique et hellénistique, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007, p. 179200,Google Scholar ici p. 193-196, considere que l’isotelie est un statut, au meme titre que la metoikia, mais cela ne change rien : un isotele reste un etranger quels que soient ses avantages fiscaux.

102 C’est un cas clairement envisage par I. SAVALLI, «I neocittadini…», art. cit., p. 392-396.

103 IG II3, 1, 316. Voir aussi P. J. Rhodes et R. Osborne, Greek Historical Inscriptions…, op. cit., no 77.

104 Dimitris Bosnakis et Klaus Hallof (ed.), IG XII, 4.1, Berlin, De Gruyter, 2012, no 103. Voir J. Velissaropoulos-Karakostas, Droit grec…, op. cit., p. 136-138.

105 D. Kamen, Status in Classical Athens, op. cit. Pour resumer, D. Kamen se donne pour objectif de remplir le programme de M. Finley, mais se contente de decrire encore et toujours des categories simplement plus nombreuses que les trois categories standard.

106 Sur les diverses formes de regroupements (qui ne valent pas pour autant statut), voir en dernier lieu Frohlich, Pierre et Hamon, Patrice (ed.), Groupes et associations dans les cités grecques (IIIe siècle av. J.-C.-IIe siècle apr. J.-C.), Paris/Geneve, Droz, 2013.Google Scholar La reconnaissance de l’existence de ces groupes tres varies rejoint l’idee, formulee par Moatti, Claudia et Kaiser, Wolfgang (ed.), Gens de passage en Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne, Paris, Maisonneuve et Larose, 2007,Google Scholar «Introduction», p. 12, de «gradations d’etrangete qui rendent vaine toute definition unitaire du terme ‘etranger’». Il me semble qu’il faut ici distinguer justement ce qui releve du statut juridique, lequel est clair pour les cites (sinon pour nous) quelle que soit la personne consideree, et le groupe ou le sous-groupe de reference, assigne ou assume, qui donne des elements de description des rapports (necessairement complexes et stratifies) qu’entretient l’etranger avec sa cite d’accueil. Par exemple, les groupes de residents a Pergame, evoques precedemment et qui obtiennent la politeia en 133 av. J.-C., ont des denominations diverses (katoikountes, Macedoniens, Mysiens, katoikoi, etc.) qui racontent autant de «micro-histoires »de leurs relations avec la cite. Ces diverses formes de regroupement, qui ont trouve un debut de formalisation dans l’ouvrage publie par P. Frohlich et P. Hamon, ont a voir avec la notion aristotelicienne de koinônia, «communaute», telle que le philosophe l’analyse dans son Éthique à Nicomaque, 1160a, 4-6, mais c’est la un autre sujet.

107 Sur la notion de contrat appliquee a la relation evergetique, voir Muller, Christel, «Evergetisme et pratiques financieres dans les cites de la Grece hellenistique», Revue des études anciennes, 1132, 2011, p. 345363.Google Scholar

108 Pour ne donner qu’un exemple parmi tant d’autres, voir le decret de Samos pour deux Argiens, Pythokles et Hellanikos fils de Pythodoros, apres 306 av. J.-C., qui leur octroie des honneurs «afin que tous sachent que les Samiens accordent en retour a leurs bienfaiteurs des marques de reconnaissance dignes de leurs bienfaits »(l. 14-17).