Les populations larvaires d'Isoperla viridinervis ont été étudiées de 1971 à 1973 à 5 altitudes différentes entre la source (altitude : 2 370 m, Température maximale : 4,5 °C, enneigement : 6-8 mois/an) et l'embouchure (altitude : 1 850 m, Température maximale : 13 °C, enneigement : 4-5 mois/an) d'un torrent pyrénéen, l'Estaragne. Les larves sont essentiellement carnivores et se nourrissent surtout de Baetidae et de Diamesinae. L'importance et la diversité des captures s'accroissent avec l'âge du prédateur. Le développement larvaire dure 2 ans dans le cours inférieur et 3 ans dans le cours supérieur du torrent. Cet allongement réduit fortement le taux de survie des larves entre l'aval ( ~6 % de survie moyenne) et l'amont (< 1 % de survie moyenne). La mortalité a surtout lieu durant la période déneigée — 2 % des larves disparaissent en moyenne chaque jour. Les effectifs sont relativement stables d'une année sur l'autre ; les plus fortes variations s'observent en amont où le recrutement dépend en partie de la ponte de femelles venues d'aval. La croissance s'effectue surtout en période déneigée. L'accroissement (en poids sec) des larves varie de 1 à 2,8 % par jour. Il existe une relation hautement significative entre les taux de croissance instantanés et la température moyenne du milieu ainsi qu'entre l'accroissement du poids individuel moyen des larves et le nombre de degrés-jours cumulés : 1967 degrés-jours sont nécessaires au développement larvaire d'Isoperla viridinervis dans le torrent. La production est de 0,35 g de poids sec/m2/an pour l'ensemble du cours. Les rapports Production/Biomasse moyenne d'une cohorte au cours de son développement varient de 4,8 à 8,4. L'utilisation d'un rapport P/B = 2,4 permet d'obtenir une bonne estimation de la production annuelle à partir de la biomasse moyenne annuelle des populations, toutes cohortes confondues.