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Oedipus Rex and Regina: The Queen Mother in Africa1

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2012

Extract

The importance of female title holders, especially that of the Queen Mother, is widespread throughout the state systems of Africa. Royal monarchical power and authority is often linked to a senior woman of the royal line, sometimes a real mother, sometimes not, who is the female counterpart to the male royal person. One writer has suggested that in Africa the monarchy itself involves not simply a King but rather a royal couple—the King and his mother—so that centralized authority is in fact inherent in a mother-son ‘royal duo’ (de Heusch, 1962: 145). The Queen Mother in such a view is not simply ‘important’ but an essential ingredient in the nature of royal power and authority, and therefore of centralized government as this has developed historically on the continent.

Résumé

OEDIPUS REX ET REGINA: LA REINE MERE EN AFRIQUE

La Reine Mère représente en Afrique un trait essentiel de gouvernement centralisé. Contrairement à ce qui se passe en Europe, c'est une fonction qui doit être remplie parce qu'elle joue un rôle constitutionnel certain à l'intérieur du système politique. Plusieurs études antérieures décrivaient cette fonction comme l'antique vestige d'un passé matrilinéaire; selon d'autres théories, la Reine Mère exerçait une protection magique sur le Roi. Une théorie encore plus avancée en faisait la représentation dramatique et symbolique d'un inceste œdipien. Une fois le nouveau roi ayant succédé à son pére, il régnait avec sa mère, constituant ainsi un couple royal. Le présent rapport met en avant des données ethnographiques provenant du royaume Pabir de Biu afin de montrer que cette institution de Reine Mére a évolué à partir du concept ancien selon lequel les lignées se scindent à partir des co-épouses dont les fils finissent par désintégrer la ligne patrilinéaire. La Reine Mére représente une tentative qui vise à surmonter ce genre de scission: sa ligne ancestrale n'a pas figuré dans la succession de la famille royale et en serait sans doute détachée dans une société non encore au stade d'état. Au contraire elle vit prés de la capitale royale dans un village qui est rattaché à cette derniére—village dépourvu de fortifications et d'armes—et ses compagnons de lignée masculine remplissent aupres d'elle le role de courtisans. Elle est responsable des insignes de la royauté et joue un rôle primordial dans la mise en place d'un nouveau roi. Ceci souligne a nouveau l'unité et la continuité du système puisque, étant femme elle ne peut être souveraine, tandis que pour un homme, la possession de ces objets représenterait une incitation à l'usurpation.

Ce rapport se termine par l'analyse du rôle de la Reine Mère dans d'autres sociétés africaines. Sur cette base sont présentées deux hypothèses: (1)—Les conflits de succession varient selon la relation généalogique qui existe entre le Roi et la Reine Mère; (2)—Lorsque la Reine Mère représente la faction du Roi, un inceste royal avec la demi-sœur patrilatérale tend à se produire lors de la mise en place du monarque. Les données sont ici présentées de maniere à démontrer qu'en Afrique Occidentale la Reine Mère n'est presque jamais la vraie mère du Roi. Au contraire, elle est le représentant de groupes antagonistes et les maintient en union avec le trône: dans un système n'ayant pas atteint le stade d'état, ces groupes auraient opéré une scission. En Afrique Orientale, la Reine Mère est en général la vraie mère du monarque. Dans ces cas-là, ceux qui lui sont apparentés selon le mode patrilinéaire aident son fils à s'emparer du trône dans une lutte fratricide. Plus tard, le Roi épouse souvent une demi-sœur patrilatérale afin de rétablir la paix entre les belligérahts (c-à-d, entre les diverses branches de la ligne patrilinéaire royale).

En Afrique, l'évolution politique utilise la Reine Mère comme à la fois le moyen et le symbole de l'unification politique, de la hiérarchie et de la centralisation de l'autorité.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1977

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References

REFERENCES

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