Book contents
- Frontmatter
- Table Des Matières
- Introduction
- I La France aux portes de Cathay
- II L’affirmation de la Présence Française en Asie
- III L’essaimage Français : Le cas de la Chine
- IV Naissance de la Littérature de Cohabitation
- V Les Croisements France-Asie : Le cas du Corpus Français
- Conclusion : Vers une Francophonie de Cohabitation
- Bibliographie Sélective
- Index Thématique
- Frontmatter
- Table Des Matières
- Introduction
- I La France aux portes de Cathay
- II L’affirmation de la Présence Française en Asie
- III L’essaimage Français : Le cas de la Chine
- IV Naissance de la Littérature de Cohabitation
- V Les Croisements France-Asie : Le cas du Corpus Français
- Conclusion : Vers une Francophonie de Cohabitation
- Bibliographie Sélective
- Index Thématique
Summary
Plaidoyer pour une francophonie de cohabitation
Une idée apparemment transcendantale et indubitable véhiculée au sein des études francophones est l’équivalence posée entre la francophonie en Orient et l’Indochine française ou sa variante l’ancien Viêtnam. Ce référent tient exclusivement au passé colonial qu’a subi l’Indochine, laquelle n’est ni un pays, ni un peuple. C’est une dénomination normalisée pour raison administrative et basée sur une chorégraphie où se situent les états composant la colonie. Conséquemment, plusieurs civilisations en Asie, notamment la Chine, l’Inde, le Japon et beaucoup d’autres se voient exclues d’une appartenance potentielle à la francophonie en Orient. Non pas que ces pays n’aient jamais subi de régime français au cours de l’histoire, mais ils ont échappé à la colonisation classique, considérée comme une finalité permettant d’accéder à la francophonie. Bannis de fait du monde francophone, ces pays, en dépit des réalités linguistiques et culturelles attestées sur le plan historique, ne sont généralement pas pris en compte dans le cadre de la francophonie. Découlant d’un prisme réducteur et étroit, cette équation entre « colonisation et francophonie » balaie du revers de la main toute comprehénsion sur les faits francophones en Asie avant ou après l’Indochine, bref, au-delà des frontières indochinoises.
Derrière cette idée transcendante qui va de soi, se cache l’opiniâtre conviction que la colonisation seule conduit inéluctablement à la francophonie. Car elle garantit l’ascension du français – l’ultime étape – comme une des langues officielles du pays. Ainsi conçue, la colonisation fait figure de prémisse et de voie unique permettant d’accéder au phénomène francophone hors de France. D’ailleurs plusieurs aires francophones, telles l’Afrique noire ou le Maghreb où la réalité francophone découle directement de la colonisation, sembleraient soutenir, pièce à l’appui, une telle thèse. Il en va donc ainsi pour la francophonie orientale où le Viêtnam, le Cambodge et le Laos demeurent les seuls protectorats ou colonies avérés de la France. Dans cette optique, l’Indochine représenterait sans aucun doute, la seule aire culturelle francophone en Asie. Cette thèse qui avait fait fortune tout au long du vingtième siècle, en générant de nombreux essais au sein d’études francophones, tient-elle toujours ? La question s’impose d’autant plus si l’on mesure le phénomène de mondialisation générant une transculture qui débouche sur un horizon élargi de la sphère francophone.
- Type
- Chapter
- Information
- Francophonie en OrientAux croisements France-Asie (1840–1940), pp. 9 - 28Publisher: Amsterdam University PressPrint publication year: 2017